Pétrifié, je n'osais pas bouger avant de sentir une main sur mon épaule. Elle se voulait rassurante. J'entendis la voix du grand homme me dire :
— Je te promets que nous ne te ferons aucun mal.
Il s'accroupit à ma hauteur et arbora un grand sourire. J'avançai de plusieurs pas en tremblant vers la chaise vide tout devant. En avançant, je me rendis compte que le visage des autres enfants semblait aussi triste et apeuré que le mien. Parmi eux, j'observais deux garçons assis côte à côte et une fille devant eux. Le garçon de droite tremblait comme une feuille. Ses yeux verts me paraissaient si rouges que je pouvais parier qu'il venait de pleurer toutes ses larmes. Il semblait grand, frêle et d'une minceur surprenante. À ses côtés se trouvait un plus petit garçon avec un corps épais. Ses épaules imposantes et sa mâchoire carrée lui donnaient un air musclé que je ne possédais pas. Il était le seul non apeuré par la situation et ses yeux marron se reflétaient à merveille dans ses lunettes de vue. Le seul véritable point commun entre eux était leur crâne rasé. En regardant dans ses lunettes, je vis que nous partagions tous les trois ce point commun. Devant lui se trouvait la seule fille du groupe. Elle présentait de longs cheveux blonds qui cachaient un joli regard bleu et glacial. Sur sa droite se trouvait la chaise vide. Je m'en approchai et lorsque je m'assis, son visage s'inclina sur la droite. Son regard se plongea dans le mien. Son visage esquissa un bref sourire qui dévoilait des pommettes qui se mariaient à la perfection avec son visage ovale. Son visage redevint blême et fixé devant elle vers l'homme qui m'attendait. Je compris leur peur et leur désarroi en remarquant l'arme à sa ceinture. En l'observant, je crus reconnaître le pistolet qui tua ma mère. Je levai mon visage, et mes yeux se plantèrent dans ceux de l'assassin de mes parents. Mon regard se figea dans le sien pendant de longues secondes. Le silence dans la pièce, pesant, ne se brisait que quand l'un de nous quatre bougeait et que la chaise craquelait sous notre poids. L'homme que je regardais interrompit le silence en s'avançant. Il dit d'une voix rauque et calme :
— Bonjour ! Je me présente, je m'appelle Sadiq Samar, mais vous m'appellerez Sadiq à partir d'aujourd'hui. L'homme qui vous a emmené ici et qui se trouve derrière vous se nomme Youssef. Je suppose que vous ne pourrez pas vous présenter de vous-même, je vais me charger de le faire à votre place. Au premier rang, la jeune fille se nomme Laura Fritz. Derrière elle se trouve Georgio Mickaletty et son voisin, Salim Baghadi. Quant à notre petit retardataire au premier rang, il s'appelle Tom Dolbet. Vous pouvez vous appeler comme bon vous semble, je m'en moque, mais vous devrez vous entendre parce que vous ne verrez personne d'autre pendant plusieurs années.
— Enfin à part nous, soupira Youssef d'un air blasé.
Sadiq se contenta de lever les yeux et le dévisagea pendant plusieurs secondes avant de reprendre son discours d'une voix glacial.
— Je vais vous expliquer comment nous procéderons. Comme vous partagez le même âge, vous devriez mieux comprendre. Sachez que l'endroit où nous nous trouvons sera votre maison et votre lieu d'éducation pendant les prochaines années. Vous devenez dès aujourd'hui des membres en période de test de notre organisation, et dans sept ans, vous deviendrez nos adjoints et occuperez le rang de cadre. Notre organisation se nomme le GIT, Groupe international terroriste, dont je suis le directeur et Youssef le directeur adjoint. Nous vous préciserons le fonctionnement des points particuliers en temps voulu quand vous entamerez vos cours. Durant un an, nous vous éduquerons tout les quatre sur le fonctionnement global du GIT. À l'issue de cette première année, vous deviendrez des recrues, puis nous vous séparerons en deux duos. Votre binôme deviendra votre frère d'armes et votre seul proche jusqu'à vos douze ans. Au delà de vous éduquer, la formation que vous suivrez pendant trois ans viendra aiguiser votre maturité. À vos douze ans, votre esprit devra en montrer dix-huit. La proximité que vous développerez avec votre coéquipier deviendra si intense que vous emploierez les actes les plus immoraux et impardonnables pour lui. Retenez bien la phrase que je viens de prononcer. Vous pourriez en avoir besoin. Le premier groupe suivra la formation avec moi et Youssef se chargera du second. À ce moment, nous commencerons deux ans d'apprentissage où nous vous apprendrons à écrire et lire. Durant les trois dernières années, vous changerez de domicile. Vous apprendrez à devenir des tueurs confirmés et des chefs d'équipe.
VOUS LISEZ
Je ne meurs pas, je tue !
ActionEnlevé à l'âge de six ans par une organisation terroriste qu'il fut forcé d'intégrer, Tom Dolbet doit aujourd'hui affronter ses anciens frères d'armes pour retrouver la vie qu'on lui a dérobé ! Roman en recherche d'édition