6. Makaroff

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Une routine s'installa. Laura et moi passions tout notre temps ensemble en dehors des instants de formations. L'éducation de Sadiq influait sur la formation que je donnais aux enfants. Je ne les frappais pas, enfin pas autant que Sadiq avec nous, mais je me contentais de leur donner des consignes et de les regarder s'exercer. Parmi la quantité d'enfants, seul deux sortait du lot. Évidemment, Makaroff paraissait loin devant. Un autre m'interpellait, mais pas de la même manière. Salim et Laura soutenaient que rien de particulier ne se déroulait en leur présence, mais quand je me trouvais présent, il agissait avec haine. Cet enfant était le petit sur lequel je m'étais défoulé plus jeune. Un jour, je lui demandai :

— Pourquoi t'entraines-tu avec autant d'insistance, Percy ?

— Je ne vous ai pas parlé. Je n'ai pas à vous répondre !

Il me tourna le dos et reprit ses exercices de tir sans m'accorder la moindre attention. Sa réponse et sa réaction me mirent hors de moi. Sur le moment, je ne réagis pas et je m'en allai. Le lendemain, je réunis tous les enfants en rang. Je le fis venir devant tout le monde. Laura me regardait en cherchant la raison de mes actes.

— Je pensais pourtant être clair lors de notre rencontre ! Je ne tolèrerais pas le manque de respect ! criais-je.

Mes yeux indiquaient la colère que je ressentais.

— L'un d'entre vous ne l'a pas compris !

Je sortis mon couteau et je le posai sous sa gorge. Je lui souris en le regardant et je vis Laura s'approcher de moi.

— J'espère que vous comprendrez que je ne suis pas votre pote. Vous êtes mes jouets ! hurlais-je de toutes mes forces.

Laura accéléra aussi vite que possible, mais avant même qu'elle ne m'attrape le bras, je rangeai mon arme et lui frappai le visage. Après plusieurs coups, je le jetai au sol. Je lançai un regard vers les enfants avant de conclure :

— Je vous exempte de formation aujourd'hui, nous nous retrouverons dans deux semaines.

Je me rendis dans la chambre qui nous servait de logement. Allongé, je patientais et sombrais dans ma folie. Une demi-heure ensuite, Laura entra dans la chambre. Elle me vit assis en tailleur sur le lit, avec un grand sourire et les yeux globuleux. Elle s'assit à mes côtés et me fit basculer sur ses genoux. Elle posa une main sur ma joue et m'embrassa.

— Calme-toi ! Tu n'as plus besoin d'être en colère.

Mes yeux se détendirent et je repris un visage calme.

— Je t'aime ! Je resterais de ton côté, mais admets que tu es allé loin ?

— Je... Je suis désolé, répondis-je.

— Ne lutte pas contre toi-même, je sens que tes larmes montent. Tu peux dormir, je te protège. Je te protégerais jusqu'à la fin de ma vie.

Je me laissai tomber dans le sommeil à la fin de sa phrase. Hormis les garçons, par curiosité, nous ne reparlons pas de cet incident. Sadiq et Youssef connaissaient la vérité, mais ils ne me dérangèrent pas sur le sujet. Sadiq devait même en être fier. Je devenais le monstre qu'il souhaitait créer. Sans Laura, mon esprit aurait succombé à ma folie meurtrière.

Le temps défila ensuite à une vitesse inimaginable. Laura et moi exécutions un nombre incalculable de missions. En majorité des meurtres sur des bandits de la région. Chaque fois que mes émotions prenaient le dessus, seule Laura se trouvait en mesure de me calmer. Avec le temps, je commençai à apprécier visiter les villes dans lesquelles nous nous rendions. Régulièrement, nous restions plusieurs heures supplémentaires, dans le but de découvrir le monde alentour, ensemble. Notre proximité et notre amour grandissaient de manière exponentielle. Rien ni personne ne pouvait impacter notre relation.

Je ne meurs pas, je tue !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant