Les derniers mots prononcés par Salim lui rappelèrent un jour lointain dans ses souvenirs. Il était cadre en chef depuis plusieurs années. La promotion de Makaroff venait d'avoir lieu, deux semaines après la fin des tortures.
Contrairement à ses aînés, il s'attendait à cette épreuve. Il s'y était préparé et perdit moins pied que les premiers cadres. Ils se retrouvèrent tous les cinq et fêtèrent son rang de cadre.
— Tu as repris le dessus sur tes muscles et ton corps ? demanda Tom en s'inquiétant.
— Oui, j'ai réussi, mais j'ai eu du mal à récupérer de mes blessures, répondit Makaroff.
— Tu t'es rétabli plus vite que Tom. Après deux semaines, lui, il boitait encore, plaisanta Laura.
Tom la regarda sans répondre à sa provocation. Son regard en disait long sur ses pensées. En voyant ça, les quatre autres se moquèrent de lui. Laura posait sans cesse des questions à Makaroff en lui demandant comment les tortures s'étaient déroulées. Depuis le début de la soirée, Georgio paraissait absent des discussions et se contentait d'écouter les discours de Makaroff. Tom le remarqua, mais décida d'attendre avant de lui en parler. Il ne souhaitait pas l'importuner devant les autres. Enfin surtout devant Makaroff qui n'avait pas à connaître les tourments de Georgio. Laura s'apprêtait à demander à son camarade la raison de cette absence quand le cadre en chef plaqua sa main sur la table. Il la regarda en lui faisant un petit signe de la tête de manière à lui suggérer d'attendre. Après un bon moment à chercher une opportunité de se renseigner, Tom trouva une idée. En comprenant que Makaroff semblait en trop dans cette conversation, il saisit l'opportunité qu'il lui manquait :
— Maki, et si tu allais enfiler ta tenue ?
— Ouais, j'y vais.
— Que se passe-t-il, Georgio ? Tu as l'air pensif ? demanda Salim qui avait remarqué l'absence de son frère d'armes.
— Je repense à ma vie avant d'arriver ici, sourit le cadre.
— Tu veux nous en parler ? demanda Tom.
— Pourquoi pas. À vrai dire mes premières années paraissent différentes des vôtres. Voici pourquoi je n'avais pas partagé ça avec vous, soupira Georgio.
— Comment ça ? demanda Laura.
— Mes parents ne s'occupaient pas de moi comme d'un enfant. Ils étaient des tueurs à gages. De nombreuses personnes mal famées venaient chez mes parents dans le but demander leurs services tous les jours. Personne ne s'occupait de moi en particulier, mes parents m'emmenaient quand ils partaient travailler. Ils m'ont maltraité et n'en pouvant plus de m'avoir sur leurs dos, ils m'ont vendu à Sadiq. Voici pourquoi j'aime ma vie ici. Je partage du bon temps avec des gens agréables, raconta-t-il.
Les autres le regardèrent sans savoir que répondre à ses aveux. C'était la première fois qu'il parlait des raisons de son arrivée et de sa vie d'avant. Aucun d'eux ne s'attendait à ce que les évènements se soient passés ainsi.
— Jusqu'à aujourd'hui, je me suis contenté de me dire que je ne reverrais pas ces gens indignes de leur enfant. Sadiq est venu me voir ce matin. Il m'en a dit plus sur eux. Ils ne sont plus de simple tueur à gages, mais membres de la mafia italienne. Je ne sais pas comment, mais ils ont trouvé le moyen de contacter le GIT. Il menace Sadiq de dévoiler mon identité au monde. Ce qui mettrait l'organisation en danger si Sadiq ne cède pas à leurs caprices financiers. Le directeur m'a proposé deux possibilités, tuer mes parents ou me livrer à eux.
— La réponse me parait évi... commença Salim avant que Laura ne lui mette un torchon devant la bouche.
— Si tu en as besoin, Georgio, je me propose de m'occuper de leur cas, sans t'impliquer ? Je comprendrais que tu ne réussisses pas toi-même à agir, dit le cadre en chef.
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Je ne meurs pas, je tue !
ActionEnlevé à l'âge de six ans par une organisation terroriste qu'il fut forcé d'intégrer, Tom Dolbet doit aujourd'hui affronter ses anciens frères d'armes pour retrouver la vie qu'on lui a dérobé ! Roman en recherche d'édition