Je ne meurs pas, je tue !

15. Confiance

Les deux traitres descendirent du véhicule. Ils s'approchèrent de l'entrée de la planque Alpha. Cette dernière se trouvant bien dissimulée, même en connaissant son emplacement, ils eurent du mal à trouver le boitier de contrôle. Laura plaça son œil devant le boitier. Une plaque de métal se déverrouilla devant eux. Tom nettoya le sable qui la dissimulait et la souleva en laissant place à une grande échelle qui s'enfonçait dans le sol.

— Tant que j'y pense, vous avez détruit la planque Bravo ? Même par vision satellite, je ne l'ai pas trouvé.

— C'était une idée de Georgio. Nous l'avons transformée en une base souterraine, six mois après ton départ. Comme nous n'avions plus d'enfants à éduquer, nous avons tout retiré sur les extérieurs. Nous l'avons dissimulé au maximum, comme la planque Alpha.

— Il pensait que je vous traquerais. Je comprends mieux pourquoi seule la planque X-Ray reste visible. Et encore, la visibilité est restreinte. L'étage supérieur ne représente que le monte-charge, réfléchit Tom à voix haute.

— Il a eu du flair, ça n'a pas dû te faciliter la vie. Surtout que la base X-Ray est entourée de dunes. Elle doit s'avérer introuvable sans les coordonnées exactes. Sadiq répétait souvent que la base ne peut être visible que lorsque certaines conditions météo sont réunies, ajouta Laura.

Ils se regardèrent tous les deux en souriant. Ils savaient que la fin de leur calvaire approchait. Laura tendit son bras en ouvrant sa main, la paume vers le haut, comme si elle attendait que Tom lui donne un objet. Ce dernier la regarda avec incompréhension en fronçant les sourcils.

— Tu pensais que j'allais te le laisser à vie ? Aux dernières nouvelles, tu me l'as volé sur ma dépouille, plaisanta-t-elle.

— Oh, tu parles de ça ? Il me permettait de t'avoir à mes côtés quand tu me manquais, fit-il en décrochant le pendentif.

— On pourrait presque trouver cela mignon ! Tu deviens fleur bleue avec le temps ?

— Va savoir ! La petite fille mignonne s'est bien transformée en femme !

— Attends, tu viens vraiment de trouver une métaphore pour sous-entendre que j'ai pris de la poitrine ? s'indigna Laura.

— Moi ? Jamais de la vie ! rit Tom, en guise de réponse.

Laura soupira et donna un coup de poing dans l'épaule de son partenaire.

— Tant qu'on en parle, tu n'étais pas aussi musclé quand on s'est quitté. Et la barbe te va à ravir !

Un frisson parcourut le corps de Tom. Ils se mirent à rire. Il partageait avec Laura depuis presque une heure une partie du bonheur que Sadiq lui avait dérobé. Laura accrocha son médaillon autour du cou avant de lancer d'un clin d'œil :

— Le côté porte-bonheur et chance ne fonctionne qu'avec moi !

— Ça, je l'avais remarqué. Regarde mon œil et tu verras de toi-même.

— Ce salopard de Frantz en est le fautif, je suppose ? Sadiq et lui possédaient un pacte, il devait de te tuer. Dès la première fois où je l'ai rencontré, je ne pouvais le sentir ce type, expliqua Laura en passant le dos de sa main sur son visage blessé.

Il approcha son visage du sien et effleura avec douceur ses lèvres avec les siennes. Laura prolongea le baiser et le rendit langoureux en déposant sa main sur la joue de l'homme qu'elle aimait. Ce baiser les plongea dans un doux rêve, qui leur apportait du courage.

— Pourquoi la trappe est ouverte ? les interrompit une voix inconnue.

Tom fit un hochement de tête à Laura. Il s'approcha de l'échelle avec son arme à la main. Il tira dans le but d'abattre l'homme qui grimpait vers eux. Les deux amoureux empruntèrent l'échelle afin de descendre. Tom cacha le cadavre dans la chambre la plus proche. Avec Laura à ses côtés, Tom ressentit une sensation de force qui émergeait dans son cœur et dans son corps tout entier. Il ne savait pas d'où cela venait, mais il était convaincu que cette fois, il réussirait à finir la tâche qu'il se promit d'accomplir la première fois qu'il pénétra dans ces murs.