Une pilote

23 [le bouquet]

OMNISCIENT POV

Charles eu l'impression d'attendre une éternité la regardant s'activer en cuisine tandis que le stress montait activement en lui.

Sa respiration se faisait plus pressée et ses mains moites ne savaient que faire d'autre que de triturer sans relâche le bouquet qu'il avait ramené.

Quand enfin le corps d'Alice effectua un mouvement assez large pour apercevoir sa présence, il se bloqua de suite. Elle ne pouvait pas croire qu'il était là, chez elle.

Les deux se perdirent dans leurs regards respectifs et ne prirent même pas en compte le fait que Louisa et Pierre disparaissaient discrètement dans la chambre de la meilleure amie d'Alice.

Les yeux grands ouverts et la mâchoire sur le point de se décrocher du reste de son visage, Alice ne savait quoi faire, quoi dire et quoi penser suite à l'arrivée à l'improviste du monégasque chez elle le lendemain de Noël.

Les minutes furent courtes mais parurent aux deux pilotes si longues et interminables.

C'est Charles qui brisa le silence, entamant des excuses avec une voix rouée qu'il avait bien du mal à contrôler.

- Je m'en veux, tellement. Je ne sais pas ce qu'il m'a fait agir ainsi. Je ne sais pas ce qui a pu me faire croire que je méritais plus que toi cette victoire au point d'être la pire des ordures.

Il prit une pause, après s'être confié avec rapidité et empressement à la blonde. Elle prit le temps de s'imprégner de ce qu'il venait de dire, puis usa de ces forces pour lui adresser la parole.

- Ce que tu m'as fait-

Mais elle fut vite interrompus par Charles.

- Ce que je t'ai fait est une réelle horreur. J'ai agis sous l'adrénaline et la seule chose qui comptait était la victoire que j'avais promis à ma famille avant la course.

Un rictus amer s'échappant de la jeune femme.

- C'est comme ça que tu t'excuses alors ? Laisse moi rire. Tu viens chez moi, me déranger lors de mon réveillon de noël avec mes amis pour rejeter la faute qui est tienne sur quelqu'un d'autre ?

- Alice s'il te plaît...

- Non Charles.

Elle posa enfin la bouteille de jus de fruit pomme poire qu'elle tenait ouverte depuis le début de la discussion, afin d'éviter de faire une bêtise dont elle n'aurait pas la force ni l'envie de nettoyer le résultat. Délicatement, elle fit le tour de l'îlot et se rapprocha du premier pilote de l'iconique écurie italienne tout en laissant une distance entre eux.

Cette distance, elle n'était pas seulement physique.

Cette connexion si précieuse qu'ils avaient eu auparavant avait maintenant disparue pour laisser place à de la rancœur et des remords.

Leurs regards ne se croisaient plus dans ce tourbillon de bons sentiments mais se rencontraient pour exprimer la colère de l'une et la tristesse de l'autre.

Leurs voix ne s'accordaient plus dans cette symphonie mélodique avec leurs rires enjoués.

Et les deux ne pouvaient nier ces faits.