11 [la peur]

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OMNISCIENT POV

Dans son casque résonnent les mots du commentateur en boucle.

- C'est la voiture de Charles Leclerc qui vient de s'enfoncer dans le mur !

Et puis la voix de ses ingénieurs avait pris le dessus.

- Putain le moteur est en feu, il peut exploser à tout moment !

Elle avait les yeux rivés sur les images des écrans face à elle et ne pouvait se détourner.

S'il te plaît, sors de cette merde. Je t'en prie Charles.

Dans sa tête, elle superposais ces images avec celles qui l'avaient détruite quelques années au paravent. En voyant celui qu'elle estimait et à qui elle tenait particulièrement dans le même position que celui qui l'a formé et élevé, elle ne pouvait que faire le lien.

Charles s'était craché au même virage que son père.

Mais son père n'y avait pas survécu.

Et elle n'imaginerai pas supporter que le jeune homme ne survive pas non plus.

Elle ne faisait même pas attention à ce qui se passait autour d'elle. Ses battements de cœur s'accéléraient et elle ne se concertait plus sur rien. La jeune fille ne fit même pas attention aux monoplaces qui rentraient dans leur box, et à Andrea qui avait posé une main sur son épaule.

Les seules choses qu'elle sentit furent ses yeux qui s'humidifièrent, l'eau qui coulaient sur ses joues et le gout salés qui prit possession de sa bouche.

Elle pleurait.

Et les cameramen ne manquèrent pas de la filmer et de la photographier. Au point ou elle se vit sur les écrans qu'elle ne lâchaient pas des yeux. Elle vu ses yeux gonflés et bouffis.

Ô comme elle aimerait être partout ailleurs à ce moment.

Mais Alice n'arrivait pas à puiser assez de force pour se lever. Jusqu'à voir du mouvement dans la voiture rouge, et entendre sa voix via son casque.

- Je suis là. J'essaie de sortir.

Elle souffla, mais ne relâcha pas la pression pour autant. Elle ne comprenait pas pourquoi les commissaires n'arrivaient pas à éteindre le feu. Ils ne pouvaient pas non plus accéder à la monoplace, alors Charles était seul pour se sortir de cette situation.

- J'ai mal aux mains putain.

Encore une fois, Alice entendit Charles.

- Putain ! Ca brûle merde !

Elle lâcha un sanglot et sentit Pierre l'enlacer de derrière. Il avait son box juste à côté du sien alors il devait l'avoir vu dans un sal état.

- Ca va aller Alice. Il est fort, il va s'en sortir.

- Mais...

Ce simple mot lui demanda d'énormes forces à prononcer entre ses sanglots.

- Il n'y a pas de raisons que ça n'aille pas.

Elle aurait aimer lui expliquer son point de vue, son histoire et son ressenti. Lui dire que son père est mort de cette façon, mais elle en plus de ne pas avoir la force pour, elle avait bien compris à l'intonation des paroles du français que ces paroles servaient aussi à le rassurer, lui.

Même sans lever la tête pour le regarder, elle savait qu'il pleurait silencieusement. Elle avait senti une goutte tombée sur son crâne.

- Putain le volant vient enfin de s'enlever.

Une piloteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant