15 décembre 2023, Berlin
Cher carnet,
Je viens d'assister à son spectacle de Noël et une fois de plus il était incroyable. J'avais oublié comme je pouvais aimer le son des différents instruments se mêlant. À la maison, je me suis trop habitué à n'entendre que sa trompette résonnant seule. Mais c'est tellement plus beau lorsqu'elle se mélange aux autres. La plupart des morceaux étaient des morceaux classiques de musiques de Noël, mais il y avait aussi des chants connus de la période hivernale.
Déjà l'année dernière j'avais assisté à ce concert et je l'avais trouvé magnifique. Contrairement aux autres, il y a toujours plus de familles dans la salle de l'orchestre philarmonique de Berlin. Que lorsque j'assiste parfois aux autres représentations, les personnes présentes sont plus formelles, guindées. Je me sens un peu comme un inconnu au milieu d'elles avec mon absence de connaissances sur la musique.
Parce que dans le fond, j'aime pas vraiment les orchestres, la musique classique ou les choses comme ça. Non, j'aime sa musique, celle qui résonnait déjà à l'internat, celle qui emplit l'atmosphère de notre salon et c'est pour écouter sa trompette se mêler si parfaitement aux autres et lui faire plaisir que je viens l'écouter jouer. Parfois, j'entends les critiques discuter de ce qu'ils ont entendus alors que je l'attends pour qu'on aille par la suite faire un restaurant ou qu'on rentre à la maison à deux et je comprends pas tellement de quoi ils parlent. Mineur, majeur, tous les mots italiens ça ne me dit pas grand-chose.
Je sais juste que j'aime les musiques quand elles sont joyeuses. Le son d'une trompette, c'est fait pour apporter du bonheur aux gens, pas de la tristesse. Alors je suis heureux en écrivant ses lignes. Parce que partout où tombait mon regard dans la salle, les gens paraissaient heureux ce soir.
Du coup je profite de l'attente pour écrire ici un peu. Dehors, les lumières scintillent et c'est vraiment beau. J'avais jamais été à Berlin pendant les fêtes, j'avais fait Cologne, Munich, mais l'ambiance a vraiment l'air belle ici. En plus, il parait qu'il y a une grande parade dans la soirée. C'est ce que j'ai vu quand j'ai regardé ce qu'on pourrait faire après son concert pour lui faire une surpr
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— Hey Lee.
La voix résonne au-dessus de lui et il sursaute une seconde, le stylo s'écrasant sur la page au passage. Le regard chocolat se redresse en même temps que la tête en direction de la voix, pour tomber dans celui bleuté de la personne qui l'observe avec un sourire léger et un regard attendri, les yeux clairs lisant par-dessus son épaule.
— Déjà en train d'écrire le résumé de ta journée ?
Les prunelles brillent de malice et la taquinerie traine dans la voix de celui s'adressant à lui. Il referme son stylo et son carnet qu'il range dans son sac et se lève de la petite table où il s'était attablé plusieurs dizaines de minutes plus tôt.
— Coucou toi.
Les bras s'enroulent autour du torse de celui qui tient dans sa main droite sa mallette où traine une trompette et le rapproche de lui. Il plonge ses pupilles dans celles de son fiancé avant de lui sourire pleinement. Ses lèvres viennent effleurer les secondes qu'il sent s'étirer encore un peu plus lors du léger contact.
— Ça t'a plu ?
Sa tête est légèrement secouée, ses mèches brunes sauvages bougeant en même temps qu'il effectue le mouvement.
— C'était très beau. Comme toujours.
Ses fines lèvres s'étirent un peu plus quand il voit les joues se mettre à rougir fortement sous le compliment et les fossettes qu'il aime tant se créer sur les joues du trompettiste. Avec le temps, il semblait toujours aussi incapable de cacher sa timidité face aux nombreux éloges qu'il pouvait lui faire et Leroy aimait particulièrement en jouer. Il ne se lassait pas de le voir encore et encore se mettre à balbutier, ne pas savoir comment réagir et avoir les joues rouges comme une pivoine alors qu'il jouait dans des salles combles dans le monde entier et n'avait alors aucun souci de timidité ou pour les accepter quand ils s'agissaient de mots d'un professionnel.
— Et tu sais ce qui me plairait encore plus ? Qu'on profite de cette soirée pour visiter Berlin illuminé de nuit. J'ai rien de prévu demain et on avait pas pu le faire l'an dernier.
Leroy ne comprend pas comment la bouche de son fiancé peut s'étirer encore plus qu'elle ne l'est déjà et ses prunelles se mettre à autant flamboyer. Pourtant, c'est ce qu'elles font avant qu'il vienne se glisser dans ses bras et déposer ses fines lèvres sur sa joue avant d'enfouir son nez dans l'écharpe recouvrant son cou et la protégeant du froid glacial tombé sur l'Allemagne depuis quelques jours.
D'un geste lent, le brun remonte la fermeture éclair du manteau du musicien jusqu'en haut pour le protéger des températures glaciales alors qu'il se sent être admiré par celui-ci. Il replace ensuite le tissu épais et coloré autour de son cou avant de venir poser ses lèvres quelques secondes sur les autres une fois la manœuvre terminée.
Leurs bras s'effleurent alors qu'ils marchent côte à côte dans la ville. Leroy se tourne vers son compagnon dans les prunelles duquel les lumières se reflètent. Ses yeux clairs sont agités, passant de lumière dorée en lumière dorée, les suivant l'air émerveillé et le brun ne peut s'empêcher de le regarder faire complétement attendri.
Il enfonce ses mains dans ses poches alors qu'ils se sont arrêtés observer un spectacle de ce qui semble être des arts de rue, les artistes étant recouverts de lumière. Les mouvements l'hypnotisent alors que les bras se meuvent parfois rapidement ou non et que les balles éclairées volent dans les airs habilement rattrapées quelques secondes plus tard.
Bientôt, il sent une main glissant contre la sienne dans sa poche. Il sursaute alors qu'elle est gelée avant de se tourner vers son petit-ami qui lui adresse un léger sourire comme pour confirmer qu'il avait la permission. Il bouge légèrement la sienne, écartant ses doigts pour venir les entrelacer au fond de celle-ci.
— Un jour t'auras une tête.
Les lèvres dépassant au-dessus de sa grosse écharpe sont amusées alors qu'un léger rire lui échappe.
— J'oublie pas toujours mes gants d'abord.
Il le pousse légèrement d'un mouvement d'épaules qui lui arrache un rire.
— Certainement pour ça que j'ai une seconde paire dans mon sac au cas où tu peux pas les enfouir au fin fond de tes poches.
— Parce qu'il y aurait une raison pour laquelle je ne pourrais pas les mettre dans mes poches ?
— Oui, quand je vais te payer un vin chaud.
S'il n'en buvait pas, il savait son compagnon fan de cette boisson aromatisée aux épices et agrumes. Le second bras vient d'ailleurs entourer son cou alors que le visage s'enfouie dans le creux de son cou, son nez glacé venant doucement frotter contre sa joue.
— Merci.
Il prolonge l'étreinte, plaquant le musicien contre lui et le frottant légèrement à travers son manteau quand il le sent frissonner une seconde.
— C'était un trop beau cadeau que tu sois là ce soir.
Il renforce un peu sa prise sur le second corps, heureux de le retrouver après plusieurs semaines à en avoir été éloigné. Décembre et Noël avaient toujours été ses mois et fêtes préférés. C'était encore plus le cas maintenant qu'il pouvait déambuler dans une ville parfaitement illuminée avec la personne qu'il aimait.
⸻ azra_128
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