Case 7 - Je suis non-binaire

27 9 1
                                    

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


C'est comme si je portais un masque
Qui floutait le monde autour de moi
Qui me faisait me balancer, malmené·e par les regards, par mon image
Tiraillé·e entre l'incompréhension et la colère, l'euphorie et la dysphorie, la joie et l'envie de tout envoyer se faire foutre
Et dessiner tous mes rêves, depuis la liberté de ne plus être réduit·e à vos deux cases trop étroites jusqu'à mon envie d'aller t'embrasser sous la pleine lune, mon cher Bonheur.

Je poème mes démons pendant des nuits entières,
Mes insomnies sont devenues des amies présentes constamment, elles me murmurent une tempête de pensées incessante,
Alors j'écris les histoires des autres pour évacuer ce trop-plein de couleurs,
J'écris, j'écris, j'écris jusqu'à l'ivresse.

Je slalome entre les jours en faisant semblant de ne pas être heurté·e par les mademoiselle, les elle, les femme, les t'es bonne, les ma belle, les madame, les ma fille,
Je slalome entre les jours en faisant semblant de ne pas être heurté·e par les frère, les il, les mec, les hey bro, les mon chéri, les monsieur, les je n'arrive pas à te voir comme mon fils.
Je voudrais hurler que vous ne comprenez pas, que je suis épuisé·e de me battre.
Je voudrais hurler que je m'en fous et que personne ne me prendra ma fierté.
Je voudrais hurler tout ce que je retiens en moi.
Toute cette rage et tout ce bonheur.

Je ne rentre pas dans vos schémas
Je ne suis pas celle que l'on voudrait que je sois
Je ne suis pas celui que l'on voudrait que je sois
On m'appelle t'es perdu, on m'appelle ah vous les jeunes d'aujourd'hui, on m'appelle tu délires c'est n'importe quoi, on m'appelle victime du grand méchant lobby de la théorie du genre, on m'appelle par mon deadname, on m'appelle freak, on m'appelle par un regard noir, on m'appelle non-binaire.

Non-binaire.
Ce terme est flou, générique, et, pour moi, difficile à saisir, comme une feuille morte au milieu d'une bourrasque de vent.
Mais il fait partie de moi.
Je n'ai pas de visage, pas de nom, je ne suis que des mots. Je suis rien, je suis tout. Je suis toi, je suis moi, je suis elleux, et elle, là-bas, qui sourit sans raison, et je suis ce garçon qui danse quand la vie le fait suffoquer, et je suis cellui qui te prendra la main pour aller voir une éclipse de lune, et je suis ce paroxysme de l'amour, et je suis ce paradoxe de la haine, et je suis l'art, et je suis la poésie, et je suis l'histoire, ton histoire, mon histoire, notre histoire, et je suis le vide, et je suis le tout.

Je suis juste moi, et c'est déjà beaucoup.


⸻ Une_Maraudeuse

LGBTextes - Recueil de textes indépendantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant