Chapitre 12

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— C'est quoi ces infos ? interrogé-je Sevan.

Les yeux rivés sur la route, il souffle :

— Si je le savais, je me casserai pas le cul à traverser la ville pour voir Rivera.

— Il ne t'a même pas dit un indice ?

— C'est pas une chasse au trésor de primaire, Zarya. Les nouveaux éléments, ça se dit en face à face, pas au téléphone, rétorque-t-il d'une voix tendue.

Je remarque qu'il ne cesse de regarder dans son rétroviseur intérieur. Sa mâchoire se contracte, ses phalanges se resserrent sur le volant jusqu'à ce que ses jointures deviennent blanches. Son comportement m'inquiète, je sens qu'il y a un truc qui cloche.

Que se passe-t-il ?

Je m'apprête à me retourner pour jeter un coup d'œil à la voiture de derrière mais la voix autoritaire de Sevan m'en dissuade :

— Non. Surtout pas.

Il tourne deux fois de suite à droite, déviant complètement de l'itinéraire initial, puis trois fois d'affilée à gauche.

— OK, on est suivi.

Ma respiration se coupe net tandis que mon cœur s'accélère.

— Ouvre la boîte à gant.

Je m'exécute, les mains tremblantes. Mon regard tombe sur un flingue et des boîtes de munitions. Bordel, c'est la première fois que j'en vois un en vrai, c'est impressionnant et... carrément flippant.

— OK, on va aller régler ça dans un coin tranquille, marmonne-t-il.

Il emprunte des routes de plus en plus étroites. Mon sang pulse dans mes veines, je transpire à grosses gouttes. Il finit par se garer dans une ruelle bordée de deux entrepôts. Même en pleine journée, ce genre d'endroit me file les jetons.

Un 4×4 noir aux vitres teintées apparaît au coin de la rue sur la droite, à une centaines de mètres. Roulant à faible allure, il s'engage dans la ruelle, nous bloquant la voie.

— Qu'est-ce qu'on fait ? m'affolé-je.

— On attend qu'ils sortent. Toi, tu bouges pas.

Sevan attrape l'arme d'une main ferme, vérifie qu'elle est chargée puis abaisse un bidule à l'arrière.

— Ils vont nous tuer. On devrait faire marche arrière et se casser tout de suite.

Je regarde derrière au cas où on se ferait encercler. Si un véhicule se gare à la sortie de la rue, on est foutus.

— Arrête de dire des conneries, note plutôt la plaque d'immatriculation.

— Avec quoi ? répliqué-je en panique.

Mon cœur cogne contre ma cage thoracique, je suis à deux doigts de faire un infarctus.

Je veux pas mourir !

— T'as un cerveau équipé d'une mémoire, tu t'en sers, répond sèchement Sevan.

Deux hommes vêtus de costumes noirs descendent de la voiture. Ils portent des lunettes de soleil et tiennent une arme chacun. C'est sûr, ils sont pas là pour jouer au Scrabble.

— C'est qui ces clowns ? bougonne le brun.

Il descend sa vitre à fond. Je trouve un stylo dans le fond de la boîte à gant et m'empresse de noter le numéro de la plaque sur le dos de ma main. Je tremble, c'est affreux.

Les deux hommes s'avancent de quelques mètres puis pointent leurs armes sur nous. Je m'enfonce dans le siège en cuir en grimaçant, terrorisée.

— Sevan, soufflé-je au bord de la crise d'angoisse.

Black AngelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant