Chapitre 35

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Il est un peu plus de trois heures du matin quand tout le monde décide d'aller se coucher. Jackson coupe la musique, Carson met au frais tout ce que nous n'avons pas mangé ainsi que les boissons, et Rivera éteint les lumières de la pièce à vivre, à l'exception des veilleuses qui encerclent la terrasse et la piscine.

— Ça te dérange pas si je passe la nuit avec Carson ? me questionne Cassandra à voix basse.

Un sourire taquin étire mes lèvres tandis que je joue des sourcils.

— Il te plaît alors ?

Elle jette un coup d'œil en direction de la cuisine afin de s'assurer que les garçons sont toujours occupés.

— Il est... très... gentil et mature, et c'est carrément mon style physiquement. Je veux au moins passer une nuit avec lui, sinon je le regretterai, c'est sûr.

Je suppose qu'ils ne sont pas dans l'optique d'une histoire sérieuse, l'un comme l'autre, alors pourquoi se priver ? Ils se sont chauffés toute la soirée, je ne veux pas être la briseuse d'ambiance. Et puis, en toute franchise, je ne compte pas aller dormir tout de suite, alors qu'ils en profitent.

— Vas-y, je m'en sortirai toute seule, dis-je.

— Merci, sourit-elle en m'enlaçant.

— Aller, file.

Elle claque un baiser sur ma joue puis s'empresse de rejoindre son amant. Je secoue la tête en me laissant tomber lourdement dans le fauteuil. Mes pieds me font un mal de chien, j'ôte mes talons et les aligne près du sofa. J'expire de soulagement.

Tesoro, tu ne vas pas te coucher ? m'interroge papy Hernando après avoir vérifié l'alarme de sécurité du jardin.

— Non, je vais rester un peu là.

Il hoche la tête.

— Ne réfléchis pas trop, ce n'est pas bon.

— Oui, t'en fais pas.

Buena noche.

— Bonne nuit.

La seconde suivante, Jackson s'installe sur le sofa, à ma droite, et se penche à mon oreille :

— Je l'ai vu partir au fond du jardin tout à l'heure.

Je me sens embarrassée qu'il ait deviné que je cherche après Sevan.

— Merci, soufflé-je sans oser affronter son regard.

— De rien, c'est cadeau, coloc'.

J'arque un sourcil à ce surnom. Je n'oublierai jamais la première fois qu'il m'a appelée comme ça, comme si c'était une formalité alors qu'ils venaient de m'enlever.

— Je pensais qu'on avait dépassé ce stade.

— J'aime t'embêter, coloc', sourit-il de façon espiègle.

— J'avais remarqué.

Il ébouriffe mes cheveux, ce qui m'arrache un grognement de frustration. Ça le fait marrer.

— Bon, bonne nuit, coloc'.

Il se lève, esquive le coup que j'essaie de lui donner, puis se dirige vers l'escalier, non sans me narguer.

— Tu m'énerves ! m'écrié-je.

— Moi aussi, je t'aime !

Et il disparaît à l'angle du mur. Je patiente cinq minutes, le temps d'organiser mes pensées et d'être certaine que tout le monde s'est retiré dans sa chambre.

Black AngelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant