Chapitre 26

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Une lumière aveuglante transperce mes paupières closes et réchauffe mon visage. Il règne un calme plat. Les battements de mon cœur s'accélèrent lorsque des flashs des dernières heures, avant que je ne perde connaissance, assaillent mon esprit.

J'ouvre les yeux, sans bouger. Les fenêtres de la baie vitrée filtrent les rayons du soleil déjà haut dans le ciel dégagé. Je me trouve dans la même chambre que la fois où je me suis réveillée le lendemain de notre retour à Miami, chez papy Hernando.

Je sens du mouvement dans mon dos, tout près de moi. Je me redresse brusquement, alertée, et scrute la personne à mes côtés.

Mon corps se détend instantanément tandis qu'une douce chaleur se diffuse dans ma poitrine.

— Sevan, soufflé-je, ébahie.

Il est torse nu, son ventre est enroulé dans des bandes de gaze blanches qui ont rougi du côté droit de son abdomen. Je pince mes lèvres et ferme les yeux une seconde, remerciant intérieurement l'univers de me l'avoir ramené en vie.

J'éprouve un puissant soulagement. J'ai cru le perdre. J'ai cru ne plus jamais le voir, ne plus jamais le toucher, ne plus jamais sentir son odeur qui me confère ce sentiment de sécurité si singulier, ne plus jamais entendre sa voix grave qui provoque en moi un tourbillon d'émotions infernal.

Une larme m'échappe, je me rallonge et me blottis contre lui, bouleversée. Ses muscles gonflés sous mes paumes se contractent légèrement alors que j'inhale son odeur corporelle.

— Hmm... qu'est-ce que tu fais..., grommelle-t-il.

Je resserre mon emprise sur son bras.

— J'ai cru que t'allais mourir, sangloté-je.

Il expire difficilement. Je garde ma joue collée contre son bras, les yeux fermés. Sa peau est brûlante.

— C'est pas un coup de couteau qui va m'achever, joli cœur.

Sa manière de minimiser les évènements me rend folle de rage.

- Tais-toi ! Je sais que c'était grave ! Pourquoi tu m'as pas dit que Rivera t'avait appelé ? Qu'est-ce que t'étais parti faire ? Si t'as trouvé un truc et que...

— Chut ! élève-t-il la voix. J'ai mal au crâne, arrête de parler.

Je rentre mes ongles dans son épiderme en grinçant des dents, vexée par le ton qu'il vient d'employer.

— Aïe ! s'exclame-t-il.

— Je te déteste, pesté-je.

— C'est pour ça que t'es agrippée à moi comme une sangsue.

Connard.

Son hostilité me donne envie de l'étriper. J'ai eu tellement peur, j'ai cru qu'il ne s'en sortirait pas. Mon estomac se tord et mon cœur se comprime à la simple pensée d'une vie sans lui. Et monsieur ose agir comme si de rien était et démarrer une dispute.

— Tu préfères que je saute de joie parce que tu souffres ? rétorqué-je.

Il ne répond pas.

Et toc !

A cet instant, la porte s'ouvre. Je me détache de Sevan par réflexe. Carson et Jackson débarquent, vêtus seulement de bermudas noirs et affichant une petite mine. Le plus jeune passe une main dans sa tignasse emmêlée en baillant bruyamment. Carson lève les yeux au ciel en s'adossant à la table au centre de la pièce, sur laquelle trône le même vase que l'autre jour, mais accueillant des fleurs différentes. J'aperçois également la mallette de secours.

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