Chapitre 27

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Assise au bord de la piscine, à l'ombre d'un parasol et les pieds dans l'eau, j'attends patiemment que Rivera revienne de son entretien avec les garçons. Je soupire en formant des petits cercles avec mes jambes. Ils me tiennent délibérément à l'écart et ça ne me plaît pas.

Ce matin, j'ai déserté le couloir après avoir entendu Sevan dire qu'il ne savait pas si j'allais rester auprès d'eux ou non. Ma bonne humeur a basculé du tout au tout à ces mots.

Comment ça, il ne sait pas si je vais rester avec eux ? Il doit me protéger. Il me l'a promis. Rivera l'a engagé pour qu'il veille sur moi, il ne peut pas m'abandonner. Je ne veux pas qu'il me laisse. Pourquoi il ferait une telle chose, d'ailleurs ? Ça y est, il s'est lassé ? Il en a marre de traîner un boulet comme moi ?

Je ne comprends pas.

Et puis, qu'a-t-il trouvé ? L'argent ? Était-il parti le récupérer hier soir ? Dans ce cas, pourquoi ne pas m'avoir prévenue ? Je suis tout de même la principale concernée !

— Mademoiselle, vous voulez quelque chose à boire ?

Je tressaille, n'ayant pas vu ni entendu Liza s'approcher.

Ses cheveux bruns sont attachés en une tresse torsadée et remontée en chignon. Elle adopte une posture droite et disciplinaire - un peu exagérée, à mon avis - et aborde constamment une expression joviale et accueillante. Sa voix est douce, comme les traits de son visage naturellement harmonieux. Je ne pense pas qu'elle ait plus de trente ans.

En la contemplant, je me rends compte que j'éprouve une pointe de jalousie face à son physique attrayant. Même son corps est superbement proportionné.

Cette femme est magnifique.

— Euh... de... de l'Ice tea ? bredouillé-je.

Elle me sourit, dévoilant ses dents blanches parfaitement alignées.

— Tout de suite.

Je la regarde s'éloigner en direction de la villa, dépitée. Mes yeux se dirigent sur mes jambes pâles et fines, je me trouvais déjà trop maigre auparavant mais maintenant c'est encore pire.

J'ai toujours été mince, c'est ma morphologie, et je ne m'en suis jamais plaint. Jusqu'à ce que j'observe les corps des femmes avec plus d'attention. Notamment, depuis l'adolescence. Les filles de mon âge ont une poitrine plus développée que la mienne, leurs fesses sont beaucoup plus rebondies que les miennes. En somme, leurs formes sont bien plus voluptueuses que les miennes. Parfois, j'aimerais leur ressembler.

Ces pensées dérangeantes s'évaporent lorsque la silhouette imposante de papy Hernando se dessine dans l'encadrement de la porte-fenêtre. Il s'allume une cigarette puis engage ses pas dans ma direction.

Je me demande comment fait-il pour ne pas crever de chaud dans ses costards de luxe. C'est bien un truc de businessman : être en permanence affublé de la sorte pour l'image au lieu de s'habiller, comme tout le monde, d'un t-shirt et d'un short. Surtout quand les températures frôlent les 104°F en plein soleil.

— Comment vas-tu ? m'interroge-t-il en arrivant à ma hauteur.

Je hausse les épaules.

— Ça va.

Je fais la moue tandis qu'il prend place sur le transat derrière moi.

— J'aimerais juste être au courant de la situation, avoué-je sur un ton amer.

Je pivote afin de le regarder dans les yeux. Ses lunettes de soleil sont accrochées à la poche de sa veste - très utile ainsi. Il expire un nuage de fumée en caressant de manière songeuse sa barbe grisonnante.

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