Chapitre 18 - Repaire

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- C'est pas vrai, sifflais-je. Je l'ai lâché des yeux pendant une demi-seconde...

A quelques mètres, Oscar me fait signe. Je le rejoins rapidement en essayant de rester à couvert.

- Tu avais raison ! Il y a une entrée cachée, s'exclame-t-il à voix basse.

Je suis son regard et me retrouve face à une plaque en tôle, comme toutes celles qui longent le mur. Voyant que je ne comprends pas, Oscar pose sa main sur la plaque. Elle pivote sans un bruit, laissant apparaître un escaliers qui s'enfonce sous terre.

- Wow, je ne m'attendais vraiment pas à ça ! chuchote mon meilleur ami avec excitation. C'est totalement dingue

- Ok, avant de descendre, nous allons nous montrer vigilants, annonçais-je.

Il y eu suffisamment de films d'horreur sur le sujet pour que je me montre prévoyant. J'envoie un SMS à Pierre pour l'informer de la situation.

"Nous avons trouvé un escalier sous terre, Oscar et moi y allons. Sans nouvelles d'ici une heure, partez sans nous"

- J'ai prévenu les autres, maintenant éteints ton téléphone, lançais-je à Oscar.

- Quoi, pourquoi ?

- Mets-le au moins en mode avion, nous serons aussitôt repérés s'il sonne

Il acquiesce et s'exécute avant de s'avancer vers l'escalier.

- Tu es prêt ? demande-t-il sans me regarder

- Je ne reculerai pas mais tu peux m'attendre ici si tu veux...

- Très drôle, je ne t'abandonnerai pas, on y va à deux ou pas du tout, c'est compris ?

Après une dernière inspiration, il s'engouffre dans le tunnel. J'entre à sa suite sans plus attendre, nous devons rester le moins longtemps possible pour éviter d'être repérés.


Aucun de nous deux ne prononce le moindre son. J'entends la respiration d'Oscar devant moi, seul signe que je ne suis pas seul. L'obscurité est totale et j'utilise le mur pour me repérer. Nous descendons ainsi l'équivalent de trois étages avant d'atteindre le fond.

Je m'accroupis aussitôt et tire Oscar à côté de moi pour nous camoufler le long de l'un des renfoncements du mur.

- Mais où sommes-nous ? interroge Oscar, bouche bée. On dirait un repaire d'agents secrets. S'ils n'avaient pas kidnappé un simple chien, j'aurai pu imaginer que nous sommes dans une base gouvernementale

- J'ignore ce qu'est réellement cet endroit mais il nous suffit de trouver Dana et de ne plus jamais y mettre les pieds, rétorquais-je.

- Je ne veux pas te décourager mais ils ont des moyens que nous n'avons pas... A moins que toi aussi tu aies un bunker secret ?

- Absolument pas

- Et tu n'as pas l'impression de ne pas faire le poids, chuchote Oscar en désignant les lieux.

Au bout de l'immense couloir, se trouve une salle emplie d'étranges machines autour d'une pièce en verre. Un homme en blouse blanche s'occupe de donner des directives pendant que les autres exécutent ses ordres.

Sous nos yeux ébahis, ils amènent un homme dans la pièce vitrée et l'enferment. Ce dernier leur hurle dessus mais je suis trop loin pour comprendre ses propos et ses paroles sont atténuées par le verre. Les yeux écarquillés et les cheveux hirsutes, il a l'air complètement fou. Pourtant, son visage me dit quelque chose.

- Ce ne serait pas le gars qui est toujours à la boulangerie ? demande Oscar en me donnant un coup de coude. Tu sais, la personne sans domicile fixe qui nous dit bonjour à chaque fois

Maintenant qu'il le dit, je reconnais ses traits. J'acquiesce en déglutissant.

- Ok mais qu'est-ce qu'il fait là ?

Juste à ce moment, l'homme à la blouse blanche ordonne quelque chose. Aussitôt, un étrange gaz emplit la pièce vitrée. Vert au départ, il s'éclaircit progressivement jusqu'à devenir blanc. A ce moment-là, les portes s'ouvres et deux hommes s'approchent du corps inconscient du SDF.

Je comprends vite, à leur attitude, que le résultat escompté n'est pas là. Dans un soupir, ils saisissent l'homme et le trainent à l'extérieur.

- Il ne faut absolument pas qu'ils nous trouvent, je ne veux pas savoir ce qu'ils lui ont fait, commentais-je.

- C'est horrible, tu crois qu'il est mort ?

- Je n'en ai aucune idée et la réponse ne m'intéresse même pas, il vaut mieux rester ignorant sur certains points

Faisant signe à Oscar de me suivre, je longe le couloir pour rejoindre celui par lequel les mercenaires sont partis. De l'autre côté de la pièce, le scientifique fou marmonne des phrases incompréhensibles en faisant les cent pas.

- Pourquoi les suis-tu ? Ils risquent de revenir

- Je ne suis pas certaine que notre ami sans domicile fixe sois ici de son plein gré et si ce n'est pas le cas, ils ont sûrement réunis toutes leurs victimes au même endroit

- Mais nous cherchons un chien je te rappelle

- Je ne risque pas de l'oublier...

- On dirait réellement que c'est l'amour de ta vie, tu es totalement métamorphosé

- Ne raconte pas n'importe quoi, réfutais-je en secouant la tête. Je me suis simplement attaché à elle

- Ah oui, tu en es certain ?

- Bien sûr. Il s'agit d'une réaction parfaitement normale face à une fille énergique, un peu sauvage mais curieuse de tout. Elle adore apprendre de nouvelles choses, j'admire sa force et sa positivité

- C'est exactement ce que je dis, la femme de ta vie... Tu es seul depuis trop longtemps Ethan

Un étrange bruit métallique nous fait brusquement sursauter, les deux gardes doivent être de retour. L'un deux joue avec un trousseau de clés, ce qui nous permet de réagir suffisamment tôt pour éviter d'être repérés.


- Cache-toi, vite, s'exclame Oscar en me poussant dans la pièce la plus proche. Accroupis dans le noir derrière la porte, nous retenons notre souffle tandis que les deux mercenaires retournent au laboratoire. Je lâche un soupir de soulagement en entendant le bruit de leurs pas s'éloigner. Nous pouvons reprendre notre chemin.

Alors que je m'apprête à me relever, un bruit de toux à quelques mètres de moi, me fige immédiatement.

- Ethan..., chuchote Oscar en me saisissant le poignet. Tu l'as entendu aussi

Je me relève le plus lentement possible pour ne pas faire de bruit avant d'entrebâiller la porte. La personne ne nous a peut-être pas remarqués. Nous pouvons encore reprendre nos recherches.

- Ethan ? C'est toi ? demande une voix avec inquiétude.

Pétrifié par la surprise, je me fige quelques secondes avant de me rendre compte qu'Oscar me fait signe de me taire et de sortir.

- Lily ? répondis-je avec joie.

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