Chapitre 2 - Abri

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Pour commencer, je réunis le matériel nécessaire : une serviette propre, du désinfectant, des compresses, des bandages et une pince à épiler ainsi qu'une bassine d'eau chaude. Une fois équipé, je désinfecte la blessure avec précaution, en veillant à ne pas trop appuyer.

Étant loin d'être un professionnel, j'essaie simplement de faire de mon mieux pour ne pas aggraver la situation. Ce serait un comble. Maintenant que la zone est propre, je prends conscience de l'aspect réel de la blessure. Elle est loin d'être superficielle. Vu sa profondeur, elle a dû provoquer une grande perte de sang. Pour être certain de ne pas commettre d'impair, je lance un tutoriel sur mon téléphone.

Il me faut quelques minutes pour trouver une vidéo réalisée par une association de défense des droits des animaux. Ce n'est pas parfait mais avoir quelques conseils ne peut que m'aider. Au final, j'ai l'impression que mon travail n'est pas trop mal. Je suis plutôt fier de moi pour une première fois. En tout cas, c'est moins inquiétant que tout à l'heure. Les autres blessures qui couvrent le corps de l'animal ne sont que des coupures, elles sont nettes mais nombreuses. Je ne peux m'empêcher de me questionner sur leur origine. Il ne s'agit pas d'une simple bagarre entre animaux errants. Est-ce qu'il se serait échappé d'un enclos avec des barbelés ?

Une fois satisfait de l'état de mon invité, je l'enroule dans une couverture et le dépose précautionneusement sur le canapé. Malgré toutes mes manipulations, il ne s'est toujours pas réveillé et n'a donné aucun signe de conscience, j'ai du mal à déterminer si j'en suis rassuré ou non. J'espère seulement qu'il n'est pas trop tard. Ce serait un comble si, malgré tous mes efforts, cet animal décédait au beau milieu de mon appartement. Je veux bien faire une bonne action de temps en temps mais pas au point de me retrouver avec un cadavre sur les bras, quand bien même il s'agirait d'un animal.

Maintenant, il ne me reste plus qu'à attendre. J'irai chez un vétérinaire a la première heure demain pour les laisser prendre le relais.

La conscience tranquille, je prends une douche pendant que mes vêtements sèchent. Une fois propre, je me fais cuire des pâtes avant de dîner devant la télévision. Malgré mes efforts, je ne parviens pas me concentrer sur les images qui défilent à l'écran. Mes pensées reviennent inlassablement à mon colocataire temporaire et aux épreuves qu'il a du traverser.

La curiosité finit par l'emporter et je décide de faire quelques recherches. Utilisant mon téléphone, je me renseigne sur l'alimentation des chiens, leur comportement en cas de blessure, les associations d'adoption... Les informations que je trouve sont assez générales mais pour qu'elles soient plus précises, il me faudrait une idée de la race de ''mon'' chien.

En le soignant un peu plus tôt, j'ai pu l'observer sous toutes les coutures et déterminer qu'il s'agit d'une femelle. C'est un chien plutôt grand, comme le berger allemand. La forme de sa tête est similaire également mais la couleur de son pelage n'étant pas habituelle pour cette race, je pense qu'il doit s'agit d'une espèce voisine. Au premier abord, je pensais qu'il s'agissait d'un chien noir mais à la lumière, je distingue comme de petites rayures dorées disséminées dans son pelage.

J'utilise le site ''trouver son compagnon idéal'' pour avoir un aperçu photographique des principales races canines. Évidemment, ce n'est pas parfait mais d'après moi, mon nouvel ami est un berger hollandais. Il s'agit d'une race plutôt utile, je suis surpris que celui ci soit à la rue. Avec un dressage approprié, il peut s'avérer être un excellent chien de garde.

Suivant les conseils du site, je dépose un bol d'eau à côté du canapé au cas où mon invité se réveillerait avant moi demain matin. Décidant que je ne pourrai rien faire de plus d'ici ce soir, je lance un dernier regard au squatteur de mon canapé avant d'éteindre la lumière pour aller me coucher à mon tour. Je l'emmènerai chez le vétérinaire demain matin, le reste ne dépendra plus de moi.

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