Chapitre 19 - Camouflage

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J'allume l'écran de mon téléphone pour éclairer les lieux en me tournant vers la jeune fille pour l'observer.

- Je n'arrive pas à y croire, c'est vraiment toi ! m'exclamais-je en me précipitant vers elle. Tu vas bien ? Ils ne t'ont pas fait de mal ?

- Non, je- ça va, répond-elle en me lançant un petit sourire. Je suis contente de te voir

- Moi aussi

De l'autre côté de la pièce, Oscar se racle la gorge pour signaler sa présence.

- Oscar a insisté pour venir te chercher également, tu nous a vraiment fait peur, renchéris-je en prenant Lily dans mes bras.

J'entends mon meilleur ami s'étouffer avec sa salive derrière moi, j'imagine que la situation lui échappe complètement mais je n'ai pas le temps de tout lui expliquer.

- Viens avec nous, on va te sortir de là

- Je ne voudrais pas être rabat-joie mais nous ne sommes pas vraiment venus pour elle... Il faut trouver Dana, annonce Oscar en entrouvrant la porte pour s'assurer que personne n'approche.

- Je vais d'abord libérer Lily, tu ne voudrais pas la laisser là quand même ?

Oscar se retourne et la détaille de la tête aux pieds. Les poignets cerclés de bracelets métalliques et reliés par une chaîne au centre de la pièce, elle ne peux pas s'éloigner de plus de quelque mètres.

- Tu as été kidnappée aussi ?

- Oui, il s'en sont pris à mes amis pour m'emmener avec eux, répond-elle sans ciller.

- Je sais ce que ça fait... Bon, le plus simple serait de voler les clés pour ouvrir les menottes, à moins que l'un d'entre nous sache comment les crocheter ? lance Oscar en réfléchissant à voix haute.

Devant le silence qui s'installe, il poursuit sa réflexion.

- Nous pourrions essayer de les assommer lorsqu'ils viennent te voir... La pièce est petite, il n'y a qu'un matelas, ils viennent te chercher pour aller aux toilettes ?

- Non, il y a tout ce qu'il faut dans le coin, désigne Lily en montrant une installation précaire sur le côté de la pièce.

- Mince, ils ne te détachent jamais alors ?

- Non, pas depuis que je suis arrivée en tout cas, dit la jeune fille en secouant la tête.

- En venant tout à l'heure, nous avons dépassé un bureau, il s'agit peut-être d'un poste de surveillance, reprend Oscar sans se démonter. Si c'est le cas, ils auront sûrement un double des clés.

- Tu veux les leur voler ? interrompis-je. Si nous nous faisons prendre...

- Nous sommes sur une corde raide depuis notre entrée dans le sous-sol, alors un peu plus ou un peu moins... Je suis sûr que tu y arriveras !

- Que-Comment ça ? Parce que je dois y aller seul ?

- Ce n'est pas moi qui ai décidé de sauver toutes les personnes que je croise sur un coup de tête, assume

- C'est bon, j'ai compris, je vais le faire, capitulais-je. A tout de suite, conclus-je en repartant dans le couloir après un dernier regard à Lily.


Aussitôt seul, je maudis Oscar. Pourquoi ais-je cédé ? Cette mission est bien trop dangereuse, nous allons finir par être repérés. Quand je pense que les autres se la coulent douce en attendant notre retour... En pensant à eux, je vérifie l'heure sur mon téléphone, cela ne fait que vingt minutes que nous sommes partis, ils sont encore là.

En approchant du poste de surveillance, des éclats de voix me parviennent. Les deux hommes attendent ensemble ? Je ne pense pas faire le poids s'il ont l'avantage du nombre dès le début.

- Allez Ethan, tu peux le faire, chuchotais-je pour me motiver.

Je continue à avancer avant de réaliser que les voix sont trop nombreuses pour appartenir aux vigiles, il doit plutôt s'agir d'une chaîne de radio ou de la télévision. C'est parfait. Si le vigile est concentré, il sera moins attentif à son environnement et donc à moi par extension.

Je longe le mur et la vitre qui y été installée et pousse légèrement la porte. Me tournant le dos, le gardien à les yeux rivés sur une série à l'eau de rose diffusée sur un petit poste de télévision.

Je parcours son bureau du regard et finit par apercevoir mon objectif, juste à côté de l'homme. Il n'a qu'à tendre le bras pour s'en saisir.

Avant d'entrer dans le bureau, je tends l'oreille pour m'assurer que personne n'arrive dans le couloir, il ne faudrait pas que je me retrouve pris en tenaille. Rassuré sur ce point, j'avance à quatre pattes dans le dos du vigile jusqu'à atteindre sa chaise. Là, j'essaie d'étendre ma main le plus loin possible mais le trousseau de clé reste hors d'atteinte, je vais devoir me relever.

Retenant ma respiration, je m'accroupis et attends le moment opportun. Soudain, une dispute éclate sur l'écran et les cris s'intensifient. Je profite de ce bref moment pour me redresser et saisir le trousseau de clés en essayant de ne pas les faire cogner les unes contre les autres. Au lieu de partir immédiatement, je m'accroupis à nouveau en serrant l'objet contre moi. Bien m'en a pris puisque le vigile décide soudainement de se retourner, comme s'il avait entendu quelques chose.

Il scrute la porte et le couloir de longues secondes et l'attente me paraît interminable. Lorsqu'enfin il retourne à sa série télévisée, je me retiens de soupirer de soulagement. A la place, je fais le parcours en sens inverse, pressé de rapporter mon butin.

Oscar est Lily m'attendent en silence, chacun assis d'un côte de la pièce.

- Eh bien, il y a de l'ambiance ici, commentais-je en m'engouffrant prestement dans la pièce.

- Ethan ! s'exclame Oscar. Tu as réussi ?

D'un hochement de tête, je confirme ma victoire et m'installe à côté de Lily pour essayer les clés une à une dans l'espoir de la libérer.

Lorsqu'un délic sonore retentit et que les morceaux d'acier s'ouvrent sous nos yeux, nous laissons éclater notre joie dans un rire soulagé.

- Ok, c'est une bonne chose de faite et je très content mais nous avons toujours un objectif à accomplir et il ne nous reste plus beaucoup de temps, déclare Oscar en me montrant l'écran de son téléphone.

Cela fait maintenant quarante minutes que nous sommes descendus dans cet endroit, le temps presse.

- Prends Lily avec toi et sors rejoindre les autres, lançais-je.

- Quoi ? Il est hors de question que je parte sans toi, s'exclame mon meilleur ami. Nous allons repartir comme nous sommes entrés, ensembles.

- Il n'y aura pas assez de place dans la voiture, pars avec Lily, je vais faire diversion

- Tu n'y arriveras jamais seul, plaide Oscar pour essayer de me faire changer d'avis.

Avant que je puisse lui répondre, une alarme se déclenche. Le bruit strident est régulièrement interrompu par un message : Alerte, intrusion.

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