Chapitre 23 - Fuite

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Aussitôt la poudre versée, j'abandonne le récipient et me précipite vers Oscar qui attend à quelques mètres. Je lui fait signe de se boucher les oreilles pour diminuer l'impact de l'explosion tandis que nous nous mettons à courir, Dana sur nos talons.

J'ai à peine le temps de compter cinq secondes qu'une violente explosion fait trembler le sol. La secousse me déséquilibre et je percute violemment un mur, m'éraflant l'épaule gauche au passage. Mon meilleur ami, plus loin de l'origine de l'explosion, parvient à rester debout malgré le choc et s'en sort sans blessure.

Un peu déboussolé, j'ai du mal à me remettre à courir. Ma vie est floue ce qui complique ma fuite. Comme si elle avait lu dans mes pensées, Dana signale sa présence à mes côtés en se glissant sous ma main droite. Grâce à son aide, je parviens à avancer et me repose sur elle en attendant que ma vue se rétablisse.

Nous avançons jusqu'à rejoindre un croisement. Des bruits précipités résonnent dans les tunnels mais je suis incapable d'en déterminer la direction. De plus, il est impossible de savoir s'il s'agit de personnes cherchant à fuir ou des hommes armés.

- Comment va-t-on faire pour sortir ? demandais-je.

- Nous allons profiter du chaos et utiliser la sortie principale, répond Oscar en haussant les épaules. Avec la poussière et la panique, personne ne fera attention à nous. Il suffit d'avoir un comportement adapté à la situation

- Dans ce cas, il faut courir comme si notre vie en dépendait, observais-je. N'importe quel employé pris de panique agirait ainsi.

- Ok, la pause est terminée, on repart, lance Oscar en guise de signal de départ.

Au fur et à mesure de notre course, mes sens s'éclaircissent. Désormais capable de me déplacer sans l'aide de Dana, je m'assure tout de même régulièrement de sa présence.


Comme l'avait prévu Oscar, les rares personnes que nous croisons ne nous portent aucune attention. La poussière camoufle efficacement Dana et personne ne prend le temps de vérifier nos identités au milieu de toute cette agitation. L'explosion de la citerne et des tuyaux environnants a provoqué une immense réaction en chaîne. Comme prévu, de nombreuses canalisations ont cédé sous la pression, fragilisant la structure des tunnels.

Au fur et à mesure de notre course, la poussière retombe, me permettant de reconnaître certains endroits. Nous avons traversé presque la totalité du complexe en moins de cinq minutes. C'est un record. N'ayant jamais été un grand sportif, je suis étonné de tenir encore debout. Mon coeur cogne violement dans ma cage thoracique sous l'afflux de l'adrénaline et j'essaie de me concentrer sur ma respiration pour tenir le rythme. Nous passons à proximité des cellules lorsqu'Oscar s'arrête brusquement.

- Qu'est-ce que tu fais ? Il ne faut pas s'arrêter, nous y sommes presque, articulais-je péniblement en passant un bras sur mon front pour éponger ma sueur.

- Je te rappelle que Lily n'est pas le seul cobaye du complexe, nous avions reconnu un homme tout à l'heure. Personne ne se préoccupe d'eux, je vais leur donner une chance de partir avec nous, répond Oscar en examinant un panneau de contrôle numérique.

Contrairement à moi, mon meilleur ami semble en pleine forme. J'imagine que cette petite course lui rappelle son footing  matinal. Oscar a toujours été sportif et je m'en veux aujourd'hui d'avoir systématiquement refusé ses invitations à l'accompagner courir.


Le couloir donnant accès aux cellules des cobayes est bloqué par un poste de contrôle et une porte en acier nécessitant un code sécurisé. Heureusement pour nous, les vigiles se sont absentés grâce à notre diversion, il ne reste plus qu'à obtenir le code secret pour pouvoir entrer.

- Je comprends mais nous manquons de temps..., répliquais-je en observant les alentours avec nervosité.

L'eau des canalisations s'est répandue sur le sol et monte lentement mais ce n'est pas ça qui me préoccupe... L'explosion a fragilisé la structure des tunnels puisque les tuyaux y étaient fixés. Des fissurent commencent à apparaître sur les murs qui nous entourent.

- Ça ne prendra qu'une minute, tu verras, répond Oscar. Il me faudrait le badge de l'un des hommes de sécurité, pourrais-tu fouiller le poste de contrôle ?

Je m'exécute aussitôt. Comment pourrais-je reprocher à mon meilleur ami de vouloir aider le plus grand nombre de personnes possible ? Ces hommes sont ici contre leur gré et les abandonner maintenant signifierait avoir leur mort sur la conscience. Tout comme Oscar, je ne pense pas être capable de pouvoir vivre avec cette charge pour le restant de mes jours.

J'examine la pièce et trouve rapidement l'objet demandé au fond d'un tiroir. Dans leur précipitation à fuir, les vigiles n'ont pas prêté attention à ce genre de détail. Oscar s'empare de la carte et la passe dans le lecteur avant de taper une série de chiffres sur le clavier numérique. La porte aux barreaux d'acier s'ouvre dans un déclic sonore tandis qu'Oscar me lance un sourire. Il s'avance dans le couloir et s'empresse de réitérer l'opération sur chaque cellule, libérant ainsi quatre personnes de leur prison.

Je les encourage à fuir le plus rapidement possible en leur indiquant la sortie. Ils sont affaiblis mais parfaitement capables de comprendre mes indications et de courir retrouver leur liberté. Après quelques paroles de remerciements, les quatre prisonniers s'enfoncent dans les tunnels.


- A nous maintenant, lançais-je en observant les fissures sur les parois alentours avec inquiétude. Il ne reste plus beaucoup de temps et nous devons mettre le plus distance possible entre nous et cet endroit avant qu'il ne s'effondre

Oscar me rejoint et nous repartons en silence vers la sortie. Au bout de quelques minutes, nous atteignons notre objectif après une énième bifurcation.

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⏰ Dernière mise à jour : May 04 ⏰

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