Chapitre 20 - Alerte

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- Je crois que nous n'avons pas été si discrets que cela..., commente Oscar.

Je me retiens de lever les yeux au ciel, ce n'est pas le moment. Nous devons absolument trouver comment sortir d'ici et le plus rapidement possible.

- J'ai senti un chemin lorsqu'ils m'ont amenée ici, lance Lily.

- Tu as senti ?! répète Oscar en haussant les sourcils.

- C'est une façon de parler, laisse-là, soupirais-je en vérifiant que le couloir est vide avant de leur faire de me suivre.

Nous avançons de quelques mètres, nous mettant régulièrement à l'abri pour observer les alentours. Accroupi à côté de moi, Oscar me lance des regards fréquents avant de se décider à parler.

- Je ne te comprends pas, marmonne-t-il à mon intention. Tu étais prêt à risquer ta vie pour un simple chien et nous voilà en train d'essayer de partir sans lui. Ton comportement a radicalement changé depuis que nous avons trouvé cette fille

- Tu l'as vu comme moi, c'est une prisonnière

- Et elle te connaît. Comment vous êtes-vous rencontrés ? Tu ne m'a jamais parlé d'elle

- C'est compliqué, rétorquais-je sans oser tourner la tête pour croiser son regard. Je t'assure t'avoir déjà parlé d'elle

- Si tu le dis, répond Oscar, nullement convaincu.

Lily nous fait brusquement signe de nous arrêter, plusieurs hommes se dirigent vers nous en courant. Nous nous abritons derrière des tuyaux de canalisations le temps de leur passage.

- Vérifiez chaque cellule, il ne faut pas que les sujets s'échappent, ordonne l'un d'entre eux.

- Je prends le numéro 16, déclare un second.

A mes côtés, un frisson de peur traverse le corps de Lily. Elle s'était présentée sous ce numéro lors de notre première rencontre. Je pose une main rassurante sur la sienne et lui offre un sourire confiant.

- Nous allons te sortir d'ici, lui chuchotais-je une fois que les gardiens se sont éloignés.

La lueur de peur dans ses yeux disparaît progressivement et elle prend une grande inspiration avant de m'indiquer que nous pouvons repartir.

- De qui parlaient-ils ? interroge Oscar. Combien y a-t-il de prisonniers ici ?

- Seulement un ou deux, il n'est pas simple d'enlever des gens sans que cela se remarque, explique Lily. En général, ils s'en prennent à des personnes seules et isolées ou vivant dans la rue. Ma disparition ne restera pas inaperçue longtemps

- Mais ils ont parlé d'un numéro 16...

- Les expériences scientifiques réalisées dans des laboratoires secrets sont rarement inoffensives, peu de personnes y survivent, commente-t-elle la mâchoire serrée devant l'insistance d'Oscar pour obtenir des réponses.


Le silence s'installe durant lequel nous progressons rapidement. Je commence à reconnaître le chemin, nous approchons de l'escalier secret manant au hangar.

Oscar me force soudain à m'arrêter en attrapant mon bras, laissant Lily partir seule devant.

- Attends, arrête-toi immédiatement

- Nous sommes à découvert, il ne faut pas rester immobile, m'exclamais-je en essayant de réduire le volume de ma voix.

- Je ne bougerai pas sans explications. Pour une prisonnière, elle en sait beaucoup trop sur le fonctionnement de cet endroit et son agencement, nous ne pouvons pas lui faire confiance

- Mais-, tentais-je en essayant vainement de trouver une justification cohérente sans trop en révéler

- N'essaie même pas de l'aider à couvrir ses mensonges, je suis certain qu'elle nous emmène droit dans un piège

- Je reconnais les lieux, objectais-je, nous sommes passés par là à l'aller

- Si la direction est bonne, un comité d'accueil nous attends en haut des escaliers. Malgré l'alarme, nous n'avons dû éviter qu'une poignée de personnes, ce n'est pas normal

Je réfléchis quelques secondes avant de me ranger à l'avis de mon meilleur ami. Je sais que Lily n'y est pour rien. En revanche, il y a peut-être un groupe d'hommes armés qui nous attendent à la sortie. Je rattrape Lily et pose une main sur son épaule pour lui demander de ralentir.

- Lily, je pense que-

Le reste de la phrase ne franchit pas mes lèvres. En passant l'angle du couloir, nous nous retrouvons face à une dizaine de pistolets, tous braqués sur nos têtes. Je lève les mains par réflexe avant d'esquisser un pas en arrière.

- Bien, vous êtes tous là ? demande l'homme situé au centre du groupe. Ne faites pas un pas de plus ou nous tirons. Il n'est bien évidemment pas question de vous tuer, seulement de vous faire souffrir

Du coin de l'oeil, je vois Oscar se cacher. Comme il se trouvait quelques mètres derrière, personne n'a remarqué sa présence.

- Alors comme ça, numéro 16, tu prévoyais de nous quitter à nouveau ? nargue l'homme en s'approchant de nous d'une démarche assurée.

- J'essaierai autant de fois qu'il le faudra, répond Lily sans se démonter. Jusqu'à y parvenir définitivement

- Tu peux espérer autant que tu veux petite. Tant que ton père me paiera, tu n'as aucune chance, je retrouve toujours ma cible, ricane-t-il en se penchant vers elle.

Voyant qu'elle ne cille, il ne dirige à présent vers moi. Prenant exemple sur Lily, j'essaie de masquer au mieux ma peur.

- Alors, qu'est-ce que tu nous as amené ? Il n'est pas très impressionnant, c'est tout ce que tu as pu trouver ?

- Cela ne te regarde pas mais si tu veux tout savoir, il est intelligent, beau et drôle, exactement le contraire de ton fils, rétorque Lily avec un immense sourire.

- Je t'interdis ! menace l'homme avec fureur.

- Sinon quoi ? N'oublie pas, tu es bien embauché par mon père mais il a posé des conditions claires...

Ils se défient tous les deux du regard pendant de longues secondes avant que le mercenaire ne cède.

- Ramenez-la en cellule et dites au professeur que nous avons un cobaye, volontaire cette fois, ajoute-t-il en me désignant avant de partir.

Dès qu'il a le dos tourné, Lily se transforme. Alors qu'elle se tenait debout à côté de moi il y a une seconde à peine, la voilà en train de bondir à la gorge du gardien le plus proche. Ce dernier s'effondre, les yeux vitreux alors qu'elle cherche déjà une autre victime.

Me ressaisissant, j'attrape l'arme tombée au sol et l'utilise comme une matraque pour repousser mes agresseurs.

Avec un cri de rage, le chef des mercenaires revient sur ses pas et essaie d'immobiliser Dana mais cette dernière est trop agile pour lui. Elle blesse deux hommes supplémentaires en leur infligeant des morsures au mollet et au poignet avant de s'immobiliser brutalement.

Une arme braquée sur la tempe, je me contente de rester immobile sans prononcer le moindre mot.

- Tu vas gentiment retourner dans ta cage et laisser mes hommes te rattacher, ordonne le vigile à Dana. Sinon, la cervelle de ton ami va repeindre les murs de ce couloir, est-ce bien clair ?




Le chapitre du jour s'arrête là, on se retrouve demain pour la suite !

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