05 : La plainte

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Aujourd'hui, Ellie ne travaille pas, mais elle s'est levée tôt, très tôt. A vrai dire, le canapé n'est pas trop confortable. Alors que Jules est toujours dans le lit, en étoile de mer. Ellie ferme la porte pour ne pas prendre le risque de le réveiller.

Elle va au commissariat à pied. Sur la route, elle reçoit un appel. Elle décroche. Sa plus grande peur c'est que Jules ai changé de numéro pour lui parler. Mais quand elle reconnait la voix de John, elle est tout de suite rassurée. John est le père d'Alexis.

— Allô ?

— Salut Ellie comment vas-tu ?

Ellie pleure, et lui raconte tout :

— Mal, très mal. Là je suis en route pour aller porter plainte au commissariat. Je vais au plus loin. Pour pas que Jules me voit. Je t'explique ; On a eu un petit désaccord, et depuis il me fait du ma, il me parle mal, il m'a même menacé. Je suis en train de péter un câble, je vais porter plainte. Si tu veux je te rappelle plus tard ?

— Ouai, là je vois que ça va pas du tout, écoute, oui, tu me rappelle quand tu veux, salut !

Ellie allait dire "au revoir" mais quand John a raccroché, elle s'est senti seule pendant une seconde. Elle avait l'intention de lui demander s'il savait où se trouvait Louis, mais elle n'a pas eu de temps.

Elle marche. plus de dix kilomètres à pied. Elle a mal aux pied. Elle est arrivée. Elle attend sur une chaise très peu confortable. Plus de trente minutes d'attente, elle arrive enfin.

Elle rentre dans le bureau du flic qui lui demande de l'attendre un petit instant. Elle observe les lieux. Elle regarde le bureau, la chaise, les différents placards, la fenêtre, les voitures sur le parking, à travers la fenêtre, elle plonge dans ses pensées.

Le flic rentre, la surprenant ainsi et ferme la porte. Il s'assoie et regarde Ellie.

Ellie regarde le flic.

Leurs regards se mélangent.

Le film commence à lui poser des questions sur pourquoi elle est ici, devant lui.

— Alors madame, pourquoi êtes vous ici devant moi ?

— Je suis la devant vous, pour porter plainte.

Elle tremble, elle rentre et sort sa main de la manche de sa veste, et s'arrache les peaux au bout des doigts avec ses ongles.

— Soyez plus précise s'il vous plaît.

— Hier soir, avec mon mari on a eu une dispute. Et ça traumatisé. Je n'ai presque rien mangé depuis hier soir. Depuis hier soir, à plusieurs reprises il m'a menacé. Une première fois avec un couteau à beurre, et la deuxième fois avec la paire de ciseaux de mon fils.

— D'accord... je note. Quel âge a votre fils ?

— Il a sept ans

— Comment réagit-il ?

Ellie baisse la tête, renifle, commence à pleurer.

Le flic lui demande si elle veut s'arrêter et reprendre plus tard, mais elle refuse. Elle a commencé, elle va aller au bout de sa démarche, sans faire de pause. Le simple fait de penser que Louis n'est plus à la maison depuis hier soir la met dans un état de tristesse insupportable.

Alors elle répond à la question... avec une voix faible :

— La deuxième raison pour laquelle je viens, c'est pour avis de recherche. Mon fils a disparu hier soir. Et c'est aussi la raison pour laquelle je viens, je veux un avis de recherche.

— Ah oui d'accord je vois, votre fils a fugué à cause de la réaction de monsieur ?

— Ça j'en sais rien, mais ça peut être une possibilité

Ellie saigne au niveau des doigts, mais le cache, elle met ses mains dans sa poche, puis les ressort. Elle se frotte les yeux, puis, elle fait des nœuds dans ses longs cheveux noirs.

— C'est tout ce que vous avez à dire ? Le flic, intrigué.

— Non, il m'a plaqué contre le mur et m'a secoué comme un arbre.

— Avez-vous des marques ? 

Ellie se lève, et devient agressive d'un coup, et enlève sa chemise.

— Bien sûr, regardez mon bras ! Je suis toute rouge

— Ah oui effectivement, c'est pas bien jolie. Le flic, confus.

Elle s'assoie, lentement. Et reste en soutient gorge le temps que le flic termine l'interrogatoire, en fixant le sol.

La peur la fixant, elle reste immobile. Elle perd le contrôle de ses émotions.

Au fil des question, elle se dit qu'elle est en train de perdre son temps, qu'elle serait mieux ailleurs, en train de savourer sa vie, mais le destin en a décidé autrement. Ou alors, c'est un signe qui lui dit que cette vie n'est pas faite pour elle. Elle est perdue dans ses pensées.

Le flic écrit les questions et les réponses, Ellie subie l'attente infernale. A chaque fois que le flic ouvre sa bouche, elle a des frissons, à la fois de peur comme de colère. Elle a envie de frapper le flic car il lui pose top de questions indiscrètes, mais en même temps, elle veut le remercier, car grâce à lui, les violences qu'elle subie seront peut-être terminées.

Elle n'en peut plus.

Plus d'une heure et demie dans le bureau, assise, à répondre aux question, elle n'en peut plus. Elle veut quitter cet endroit au plus vite.

Quelques minutes passent, et le flic lui dit que c'est bon ; elle peut partir.

— N'hésitez pas à revenir s'il y a d'autres problèmes plus ou moins grave. Annonça le flic. Ellie en prend note, et rentre à la maison.

Sur la route, elle téléphone à John, pour lui dire comment ça s'est passé. Ca a été laborieux, très très compliqué d'expliquer en restant calme. Elle lui dit que pendant presque tout l'interrogatoire elle a eu envie de partir et que chaque question posées par le flic était insupportable.

John, lui, il propose une chose : Parler à Jules pour essayer de comprendre ses motivations dans son comportement ; pourquoi il agit de la sorte avec la femme avec laquelle il aurait pu avoir une belle vie avec zéro problèmes. Ellie est d'accord, mais elle est catégorique sur une chose ; elle ne veut pas que John agisse sur Jules sans son accord, mais quoi qu'il en soit, elle est bien décidée à lui faire payer le mal qu'il lui a fait subir.

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