Eve princesse révolutionnaire S2

Épisode 27 : Un chevalier

Eve réfléchit avant de répondre.

« C'est bon. Je n'ai pas envie que tu te blesses en essayant de tenir ta promesse.

— Ton chevalier attitré est bien plus fort que tu ne le crois !

— Je sais parfaitement à quel point tu es fort.

— Tu es sûre ?

— Bien entendu. Aucun chevalier ne t'arrive à la cheville. »

Les sourcils légèrement froncés, Mikael resta silencieux, incapable de décider si elle était sérieuse ou si elle cherchait juste à se moquer gentiment de lui. Eve cessa de sourire et reconnut :

« Eh bien, c'est vrai que ma réputation est en jeu... Alors débrouille-toi pour arriver dans le peloton de tête lors de cette compétition.

— Je promets de te faire honneur, » lui répondit Mikael, enfin satisfait par sa requête, même s'il ne comptait pas juste arriver dans le peloton de tête.

Ma princesse manque vraiment d'ambition...

Elle avait toujours été plutôt effacée, et rien n'était plus normal, étant donné le peu de considération qu'elle avait reçu des autres, et de ses frères et sœurs en particulier, eux qui n'hésitaient pas à aller jusqu'à la maltraiter.

Je vais devoir gagner pour lui permettre de goûter au doux parfum de la victoire.

Il avait un but à présent.

« Oh, c'est vrai, reprit soudain Eve. Il y a une chose que j'aimerais faire.

— Une chose ?

— Rends-moi Rayon Nocturne, un instant. »

Portant la lourde épée entre ses bras, elle déambula dans sa chambre, apparemment à la recherche de l'endroit idéal pour réaliser ce qu'elle avait en tête. Après réflexion, elle se décida pour le balcon baigné de soleil. Enveloppée par la senteur des plantes environnantes, elle déclara soudain, l'expression sérieuse.

« Agenouille-toi, s'il te plaît, Sir Agnito. »

Bien que surpris, Mikael, sans poser de question, mit aussitôt un genou à terre. Eve prit alors un ton solennel, ses mots chargés du poids des odes anciennes :

« Jures-tu d'être l'épée qui combattra mes ennemis et le bouclier qui me protègera, face à toute menace ? »

C'était le début du serment des chevaliers.

« Oui, je le jure ! » promit-il aussitôt.

Malgré le caractère déconcertant de la situation, il n'avait pas eu l'ombre d'une hésitation et se mit même à réciter la suite, sans avoir besoin d'y être invité :

« Je me battrai pour vous, même si le reste du monde vous tourne le dos. Je vous obéirai, serait-ce au détriment de ma propre vie. »

Eve écarquilla ses yeux d'ambre, un peu confuse, avant de reprendre avec une expression plus douce :

« Jures-tu, sur ton honneur, de renoncer à tes propres intérêts et désirs, pour servir la justice et protéger les faibles ?

— Oui, je le jure. Ma vie sera pure, je me battrai contre l'injustice et le mal, et ne craindrai aucun ennemi.

— Fais-tu le serment de suivre les codes de la chevalerie, ici, en ma présence, et d'agir et me servir toujours, en tant que chevalier attitré ?

— Oui. Je jure de vous servir jusqu'à mon dernier souffle, de tout mon corps et de toute mon âme.