Chapitre 6 - We Were Too Young

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Je déteste faire ça mais je mets un TW.
TW : Abus physique (mention). C'est le chapitre où j'ai découvert que j'avais plus du tout foi en l'humanité. J'rappelle que c'est en parti inspiré de la réalité et j'ai découvert des témoignages qui... Juste non.

***

Je sortis doucement du sommeil en me frottant les yeux. Je les posai ensuite sur le réveil placé sur la table de nuit. Il était à peine sept heures passées. Je me levai et sortit de ma chambre. Je me dirigeai vers la cuisine. J'étais seul : mes parents et mon frère dormaient encore. Je me fis silencieusement un thé.

Mon regard tomba sur le calendrier accroché près du micro-onde. On était le dix-huit février. La date m'était familière alors je cherchai sa signification, avant de la trouver. Dix-huit février deux-mille-vingt-trois. Aujourd'hui, on fêtait les vingt ans d'Ezechiel.

Je pris mon téléphone pour l'appeler. Répondeur. Il me rappela tout de suite après.

« - Salut, Will...? fit-il, d'une voix que je sentis vaguement attentive.

- Salut mec. Je te dérange ? demandai-je, un peu perplexe.

- Euh... Nan...? chuchota-t-il avec une once de culpabilité qui pointait dans son ton.

- T'es avec quelqu'un ? demandai-je encore, presque sûr de ma réponse.

- Ouais..., » finit-il par avouer.

J'éloignai mon téléphone pour pouvoir pouffer. Il était question d'Ezechiel. Bien sûr qu'il était avec quelqu'un.

« - D'accord. Je vais faire court, alors. Je voulais juste te souhaiter un bon anniversaire, mon frère.

- Ah, oui. Merci, c'est gentil de ta part ! ... Ta famille est ok ? demanda-t-il après quelques secondes.

- Oui, tout le monde va bien. Tu devrais faire ça aussi un peu, tu sais ? Retourner à Manchester de temps à autre.

- Je sais, je devrais, soupira-t-il. Mais tout le monde va m'appeler aujourd'hui donc j'imagine que ça compte comme « conservation du lien familial » ? demanda-t-il doucement.

- Si tu veux, répondis-je en ricanant. Bon, je te dérange pas plus sinon on va réveiller la demoiselle.

- Ouais, et merci d'avoir pensé à moi. C'est cool.

- C'est normal, répliquai-je en haussant les épaules. Bon, je te laisse.

- Attends, attends, tu reviens quand ?

- Le vingt. Lundi matin.

- Ça marche, je note. On se revoit lundi, bye !

- Salut. »

Je finis mon thé et retournai mettre un peu d'ordre dans ma chambre. Ce petit voyage chez moi me permettait également de récupérer certains souvenirs pour les ramener à la Résidence. J'en profitai donc pour soigneusement emballer quelques cadres et un dessin approximatif que mon petit frère m'avait offert pour mes dix ans, ainsi qu'un tee-shirt qui m'avait franchement manqué. Un peu plus tard, Tim frappa à la porte et j'ouvris. Il se dirigea vers mon lit, s'affala dessus et lança son sujet de conversation préféré - par là, comprendre « Laura ».

Mon frère ne connaissait pas Laura avant que je sorte avec elle. Il n'était pas exactement fan de littérature. Moi non plus. Mais Adeline nous avait montré une photo de sa famille, pendant le tournage du film dans lequel nous l'avions rencontrée, et j'avais plus ou moins eu un coup de foudre pour la petite blonde qui était toujours accrochée à sa sœur. Donc j'avais acheté son livre, « Sweet, Sweet Thoughts ». Et c'était... Pur. Un peu niais sur les bords, mais pur, lumineux, innocent, attendrissant, bouleversant, émouvant, poignant, touchant. Pour résumer, j'avais adoré. Mais rencontrer l'auteure derrière ces mots en personne... C'était autre chose. J'en étais instantanément tombé amoureux et je ne m'en étais jamais relevé. Ces yeux, ça ne laissait personne indifférent - et je savais de source sûre qu'elle avait fait cet effet à tout le groupe, les gays exclus, Dean et Moïra inclus. Lorsqu'elle parlait, on entendait cet accent qui rappelait son pays d'origine. Ses cheveux blonds cascadaient sur ses épaules et rendaient sa douce peau lumineuse. Ce sourire était ensorcelant, sur ces lèvres roses, et il formait de légères rides au coin de ses yeux bleus. Son rire était mélodieux, sa voix hypnotisante, ses mouvements gracieux.

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