Chapitre 7 - Bolognese

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Pas d'effort pour TS cette semaine, vraiment 😭

***

Cinq : deux à gauche, deux à droite, un dans l'entrée de l'aéroport. Je savais que des photos de moi adossé à ma voiture avec un café en main avaient déjà été prises. Ce n'était pas ma voiture. Ce n'était pas mon café. Les paparazzi étaient payés. Ils savaient que j'allais être là. Rien n'était dû au hasard. Rien n'était vrai. C'était une habitude à prendre. Tout comme je m'étais habitué aux agents de sécurité placés non loin de moi.

Le vol de Laura venait d'atterrir.

Elle apparut finalement dans le hall, après avoir passé la douane et me sourit dès qu'elle me vit. Elle accéléra le pas et se précipita vers moi. Je refermai mes bras autour de son corps en souriant. Elle avait lu le mémo. Je passai la main dans ses cheveux. Ils sentaient bon et étaient doux; ils étaient trop longs à mon goût, par contre. Ce qui tombait finalement plutôt bien. Puisque Laura n'était pas ma copine, juste mon stunt. Et accessoirement ma sœur de cœur.

Pour un orphelin, j'avais beaucoup de frères et sœurs de cœur. À vue de nez, une dizaine à l'orphelinat, trois au sein du groupe et Laura.

Les flashs des appareils photos étaient franchement dérangeants. J'embrassai Laura sur le front - le mémo précisait « sur les lèvres » - et la pris par la main pour l'emmener vers la sortie, où elle devait être prise en photo en train d'entrer dans ma voiture. Un peu comme un ballet, tout était parfaitement orchestré et nous ignorâmes superbement les paparazzi.

J'ouvris la portière et l'aidai à s'installer avant de me diriger de l'autre côté. Je montai et le chauffeur démarra. Une autre voiture suivit. Elle était conduite par un agent de sécurité et elle contenait les affaires de Laura. Sa valise. Pour des raisons scénaristiques, nous n'avions pas eu le temps de la récupérer.

« - Donc, commença Paul - un de nos gardes du corps qui s'occupait occasionnellement de l'organisation. Dans un premier temps, vous allez être déposés dans un restaurant. Laura, tu descends avec cette fleur, expliqua-t-il en désignant une jolie fleur posée à côté du café. Ensuite, on vous ramène à la Résidence et on vous laisse tranquilles jusqu'à demain. Vous irez au Beckenham Place Park. Oui, vous pouvez amener Loam et William.

- Pourquoi spécifier William ? » demanda Laura.

Paul la regarda dans le rétroviseur avec un regard qui me fit rire. Un regard entendu. Mon amie soupira et murmura quelques mots en français avant de prendre la fleur entre ses doigts. Elle me la confia, le temps de défaire son chignon et de rassembler ses mèches blondes en une tresse lâche, puis je la plaçai dans ses cheveux.

« - Magnifique, déclarai-je.

- Merci ! »

Elle ne s'exprima pas plus. Nous n'avions pas forcément besoin de mots, sa simple présence était suffisamment rassurante.

On nous déposa devant un restaurant assez connu au cœur de Londres. C'était le genre de repas où on devait entretenir une discussion avec le sourire, tout en prétendant ne pas voir les photographes et paparazzi. Pas mes déjeuners préférés. La nourriture était bonne, par contre. Restaurant quatre étoiles, quand même, donc c'était logique.

Laura me parla de sa famille, puisqu'elle revenait de France. Elle avait revu ses parents. Je les connaissais juste de vue, grâce aux photos, mais entre ses dires et les anecdotes de Line durant le tournage du film, ils me paraissaient gentils. En même temps, ils avaient élevé deux filles superbes, alors je n'en doutais pas.

Je lui parlais de la mienne, de famille. J'étais brièvement passé à l'orphelinat le week-end dernier. Ma petite - très grande, en fait - famille me manquait.

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