Ce que j'aimais bien dans le fait d'attendre Laura dans la rue, c'était quand on ne me reconnaissait pas. J'étais assis dans ma voiture, qui, heureusement, avait des vitres teintées, garée devant un petit immeuble londonien. Au contraire des immeubles liés aux médias ou au studio, le grand public se fichait plus ou moins des maisons d'édition. C'était le genre d'édifice commun, collé aux autres dans Londres, avec quelques fenêtres de verre et des murs en béton. D'extérieur, c'était impossible de dire ce qu'il se passait à l'intérieur. Les gens du quartier passaient devant tous les jours et j'étais à peu près sûr que trois quarts d'entre eux ne connaissaient pas son utilité.
Mais ça me permettait d'être tranquille.
Ça me permettait d'avoir un extrait de ce que c'était, une vie normale, de ce que c'était d'être un petit-ami qui venait chercher sa copine au travail.
Enfin, j'étais littéralement un petit-ami qui venait chercher sa copine au travail. Même si d'ordinaire, elle travaillait de chez elle - ou de chez moi, pour ce que ça valait.
À dix-sept heures, elle sortit de l'immeuble en resserrant son - mon, en vrai - écharpe autour d'elle, scanna les alentours avant de repérer ma voiture. Elle se dirigea vers celle-ci et se glissa dans le siège passager.
« - Bonsoir, mon cœur.
- Salut, fit-elle puis elle pressa brièvement ses lèvres contre les miennes. On peut rentrer vite, s'il te plait ?
- Bien sûr, m'dame, répondis-je en démarrant immédiatement. Ça s'est mal passé ?
- C'est Tom, bien sûr que ça s'est mal passé, souffla-t-elle.
- Vous avez beaucoup de désaccords ? demandai-je.
- De base, il aime pas le principe de la romance lesbienne, donc bien sûr qu'on a des désaccords. Mais on a trouvé une date. C'était compliqué, mais on l'a fait.
- On rentre vite et je te fais couler un bain, ça te va ?
- Ça me semble parfait, mon chat, t'es un ange, » répondit-elle.
Je roulai jusqu'à chez nous et emmenai Laura à l'appartement, la débarrassant de son manteau et de son sac. Je la guidai au salon avec un mug de thé et fis couler un bain chaud. Une fois la baignoire pleine, j'ajoutai une bombe de bain à la lavande pour faire bonne mesure.
Quand tout fut prêt, j'amenai Laura à la salle de bain et l'observai se déshabiller puis se glisser dans l'eau chaude. Elle soupira de bonheur et je la laissai s'habituer à la chaleur en allant lui chercher un verre de vin. Je le déposai sur le lavabo, à côté de la baignoire et étendis une serviette sur la cuvette fermée des toilettes, m'asseyant dessus et posant mes pieds sur le bord de la baignoire.
Une pensée traversa mon esprit en voyant Laura, nue, étendue dans l'eau dans ma salle de bain, et je ne sentis pas le besoin de la filtrer, elle glissa donc de ma bouche de façon naturelle :
« - Tu as ta place dans les musées.
- Oh ? C'est adorable, mais je préfère savoir qu'une seule personne a le privilège, c'est plus symbolique.
- Mh ? Je suis ravi d'être cette personne alors. »
Elle lâcha un petit rire avant de glisser sa tête sous l'eau. Quand elle revint à la surface, elle écarta des mèches détrempées de son visage et demanda :
« - Qu'est-ce que tu fais ?
- Je profite de la vue, répondis-je avec un rictus.
- Mais viens ! s'exclama-t-elle. Ta baignoire est assez grande pour nous deux.
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Tied
Fanfiction« - Je vois que vous êtes toujours des merdes en termes de communication. - Merci, Dean. - Je suis sérieux, mec. Vous devriez parler. » L'expression « rester dans le placard » désigne les personnes LGBT+ qui n'ont pas divulgué leur orientation sexu...