Will sortit du taxi et vint ouvrir ma portière, tel l'homme parfait qu'il était, et paya le chauffeur. Il me guida dans l'hôtel, comme s'il connaissait l'établissement par cœur. En réalité, il y avait juste passé une nuit, mais il semblait avoir un excellent sens de l'orientation. De plus, il portait, en plus de ses affaires, un sac de taille conséquente rempli de croissants, pains au chocolat et brioches. Homme parfait.
On frappa à porte de la première chambre, c'était celle de Dean et Will, qui, donc, avait été uniquement celle de Dean cette nuit. Il était huit heures et demi et, d'après Will, en temps normal et aujourd'hui étant un jour de concert, les garçons étaient réveillés. Effectivement, Dean vint nous ouvrir et nous accueillit dans une chambre claire. Will rangea son propre sac dans sa valise et l'écossais nous accompagna dans la chambre d'à côté afin de récupérer Eze, qui était prêt lui aussi. À quatre, nous toquâmes à la dernière porte qui nous intéressait, et on nous ouvrit la porte.
Je n'avais jamais vu Zoran et Loam aussi heureux et reposés que ce matin. Ils nous firent entrer dans leur chambre. Ils avaient rendez-vous à dix-heures dans le hall pour retourner au stade, mais, en attendant, les cinq garçons étaient ravis de pouvoir manger un petit-déjeuner français - chacun d'eux, à force de côtoyer ma sœur et moi, savaient que très peu de français mangeaient des viennoiseries en premier repas de la journée.
Nous nous installâmes en cercle au sol.
« - Qui commence par quoi ? demanda Dean en mordant dans un pain au chocolat.
- J'ai récupéré une des photos où on est sous le drapeau, je l'ai postée avec mon texte sur Instagram hier soir. Je peux commencer par là ? proposa Loam.
- Oui, et je vais vérifier sur Twitter, continua Zoran. Oui, X, si tu veux, ajouta-t-il avant que son copain ne puisse commenter.
- Je vais venir aider avec les Tweets, ajouta Eze. Y'a de quoi faire.
- Nous, on fait les sites, donc, » déduisit Dean.
La mission de ce matin, c'était de vérifier la réaction du public et des médias quant au coming out d'hier soir. Puisque les garçons n'avaient plus vraiment de management efficace, c'était nous qui le faisions. Puis, en plus, ça nous permettait d'être là en tant que soutien psychologique pour les garçons, parce que oui, leur coming out leur permettait d'être libres d'être eux-même, mais il impliquait aussi toutes les difficultés d'une relation amoureuse publique en plus des difficultés d'une relation amoureuse homosexuelle. C'était une sorte de double peine, mais en même temps ils étaient tous les deux out depuis cinq mois, donc ils ne s'en faisaient pas trop.
Je sortis mon ordinateur portable du sac, vidé des viennoiseries et commençai ma recherche. Ce n'était pas bien compliqué à trouver, en vérité, car la nouvelle était récente et les premiers journaux imprimés avaient dû paraître quelques heures auparavant seulement.
« - Okay, alors le premier article que j'ai trouvé, fit Will. « Five Hearts : les membres Loam Davies et Zoran Evans révèlent enfin leur grand secret. » Ça, c'était le titre. Ensuite, plus bas, ça dit... Na, na, na... Ah, voilà : « Au plus grand plaisir des fans, les deux jeunes gens ont révélé être en couple depuis plus de deux ans aujourd'hui. Si la nouvelle fait sourire, elle nous fait aussi nous interroger sur les conditions de ce secret. En effet, le couple nous fait part de l'homophobie subie, ce qui nous amène à nous demander s'ils sont les seuls à avoir été forcés à conserver le secret. » Putain, j'ai tapé « Zoran Loam FH », j'ai cliqué sur le premier lien et c'est des gens intelligents. »
Loam frappa dans la main ouverte de Zoran.
« - Le discours sur l'homophobe était donc une bonne idée ! lança joyeusement Loam.
VOUS LISEZ
Tied
Fanfiction« - Je vois que vous êtes toujours des merdes en termes de communication. - Merci, Dean. - Je suis sérieux, mec. Vous devriez parler. » L'expression « rester dans le placard » désigne les personnes LGBT+ qui n'ont pas divulgué leur orientation sexu...