TOGETHER [TOME 1] & [TOME 2]

20. L'Arcane sans Nom (TOME II)

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Staying Up - The Neighbourhood

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22 JANVIER

PDV Zayn

Chaque soir, c'est la même chose. 

J'ai beau fermer les yeux et m'efforcer de plonger dans le sommeil, mes pensées tournoient, s'entremêlent et s'agitent sans cesse. Je suis une putain de tempête, aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur.

Je ne saurais même plus dire depuis combien de temps je n'ai pas réalisé de nuit complète.

Le souvenir des événements passés obnubile constamment mon esprit, à tel point qu'au bout d'un moment, je décide de renoncer à cette envie de dormir.

Je grommelle en allumant ma lampe de chevet, sa douce lueur venant éclairer timidement la pièce.

Je frotte mes lourdes paupières, avant de me redresser et de me mettre en tailleur. Cependant, je le fais d'une lenteur presque inquiétante, du genre... De la même manière qu'une larve sur le point de clamser.

Hier matin, le coach m'a une nouvelle fois demandé de venir assister à l'entraînement de mes coéquipiers. Normalement, c'était pour les encourager, mais j'ai finalement dû ramasser tous les foutus ballons qui atterrissaient sur le sol. 

En résumé, pendant tout le long, je me suis amusée à faire le clébard... Résultat des courses : mes muscles sont aussi crevés que mon cerveau.

Je lâche un profond soupir et tend le bras pour attraper mon ancien portable, parce que l'autre est encore chez Clay.

Ce truc, c'est un vrai dinosaure qui bug tout le temps. L'écran se bloque sans arrêt et le tactile marche une fois sur deux. 

Étant donné qu'il ne possède aucune carte SIM, je ne peux plus recevoir de messages flippants ou même en envoyer sans ma propre volonté. Pourtant, là, tout de suite, j'aurai bien aimé appeler quelqu'un.

Je me lève donc en grognant et me dirige vers la cuisine pour me faire un café. Je sais que je ne vais pas dormir avant un long moment, alors autant profiter de ce silence.

En attendant que la cafetière finisse de couler, je jette un coup d'œil autour de moi. Tout est trop calme. Ça m'angoisse. Habituellement, les ronflements de mon père sont présents, mais cette nuit, ils n'y sont pas.

Pendant que je m'installe avec ma tasse de café fumante, mon regard se pose sur mon vieux portable à l'écran défoncé.

Je pourrais potentiellement appeler quelqu'un via Instagram, non ?

La première personne qui me vient en tête, c'est Khaleesi. Ensuite, il y a Alexis, quelques potes du volley, et même Clay. Sauf que le problème, c'est qu'il est presque quatre heures du matin, et je me vois mal les réveiller pour leur dire : « Salut, c'est Zayn. Tu fais quoi ? Tu dors ? Ah, cool. »

Je ne sais pas pourquoi, mais tout à coup, je me revois à sept ans, dans la cour de l'école primaire, assis par terre, seul. 

Au lieu de jouer avec les billes que l'on m'a volées - celles que Papa m'avait offertes -, je me retrouve à jouer avec deux misérables graviers ramassés sur le bitume.

Quand j'étais gamin, je ne parlais à personne. Pourtant, croyez-moi, j'en avais terriblement envie. Un peu comme aujourd'hui, d'ailleurs.

Le seul qui accourait vers moi dès que je me sentais seul, c'était Max.