𝑬𝑽𝑰𝑬

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Samedi 02:05.



Je suis sortie dans la nuit seule après avoir fini ce que j'avais fait chez moi. Je suis encore vêtue de mon uniforme. J'ai fermé la porte de ma chambre pour que Lucy ne la mette pas en bazar, essayant de trouver des objets qui sont chers pour moi. À force, j'ai su ce que je devais faire pour échapper aux mauvaises surprises qu'elle ferait.
La dernière fois que j'avais oublié de fermer ma porte à clef date d'il y a deux mois. Je me suis réveillée en retard, ce qui a causé des cris et qui m'ont fait obliger à me dépêcher pour ne pas avoir une punition plus dure quand je rentrerai de nouveau chez moi après le lycée.

Quand je suis montée dans ma chambre après avoir eu ma punition, j'ai la vue en désordre, mon lit défait, mes meubles retournés.
Pleins de choses étaient parterre, on aurait dit que ma chambre était devenue un dépotoir.
Que ça soit vêtements, livres, chaise miroir ou autre, rien n'a été épargné, même mes albums photos qu'elle avait déchirés. C'est cela qui m'a fait le plus de mal, je les avais bien cachés, mais elle a eu une journée complète pour les trouver. Je pense que si elle aurait eu une heure, elle ne les aurait jamais trouvés. C'étaient des photos de ma mère, mon père, mon frère et moi. C'étaient les seules photos que j'avais d'eux encore potables. Où on était encore une jolie famille. J'avais même essayé de recoller, mais Lucy avait fait exprès de déchirer en petits bouts pour me compliquer la tâche.

Elle aimait bien me détruire par tous les moyens et elle réussissait. Car je le sentais en moi que je commençais à être détruite. Mais jamais, je ne me passerais à l'acte.
Même si l'envie est à chaque fois présente, je ne le ferais pas, elle ne gagnera pas facilement. Si je dois mourir, ça sera elle qui me tuera. Je me demande comment elle arrive à vivre et à dormir en ayant dans la conscience qu'elle bat sa belle fille. Si je meurs par elle, ça ne lui fera rien.
Elle sera juste heureuse de ne plus m'avoir dans ses pattes et d'avoir mon père que pour elle.

Je suis assise sur le sable après avoir marché jusqu'à la plage, regardant l'eau qui était devant moi. Le ciel est noir, la lune tapait contre l'eau, ce qui faisait un reflet. Le vent se fait entendre et sentir, il était léger, mes cheveux roux bougeaient légèrement dans l'air.
Derrière moi, on n'entendait pas beaucoup de circulation à cette heure-ci, quelques voitures passaient et seuls les gens sans pitié et sans compassion pouvaient être ici à cette heure et faire des choses malsaines. Ils peuvent venir derrière moi, de mon dos.

Je profite de la mélodie de l'eau jusqu'à ce qu'un homme s'approche et se met assis près de moi.
Je ne comprends pas, la plage est grande et il se met à côté de moi ? Il doit être le genre de personne qui fait du mal, une personne essayant d'avoir une fille au lit pour une nuit, juste pour se vider dans elle. Mes mains commencent à devenir moites, m'imaginant ce qui pourrait m'arriver et je ne veux vraiment pas. Mon envie de partir devient de plus en plus intense, mais je ne veux pas qu'à cause de cela, qu'il me parle, me demandant pourquoi je pars et qu'il commence à me suivre.
Alors, je ne bouge pas, essayant de ne pas lui prêter mon intention, continuant de fixer la mer en face de moi.

Aucun de nous ne parlait jusqu'à ce qu'il prenne la parole.
— Qu'est-ce qu'une jeune fille comme toi est dehors à cette heure en regardant la mer ?
Sa voix était grave, il avait un accent quand il prononçait des mots.
Je tourne ma tête sur le côté pour le regarder et l'examiner.
La lune éclairait son visage, il ne montrait aucune émotion, il fixait l'eau de la mer jusqu'à ce qu'il me regarde, il avait les cheveux noirs un peu longs et les yeux bleus. Il était plus âgé que moi, je pense, vu son visage. Il était habillé d'une chemise mal repassée, avec ses manches retroussées et il porte un pantalon noir.

– Enfin après, tu fais ce que tu veux. Si tu veux rester dehors seule à cette heure, regarde cette vue sans te soucier de rien.

— Je peux te poser la même question de pourquoi tu es dehors à cette heure. As parlé à une inconnue, tu aurais pu continuer ton chemin comme chaque personne qui passerait par là ou bien tu attends quelque chose de moi.
Mes mains sont encore moites, ne sachant pas ce qu'il se passera dans le futur. Après tout, les apparences peuvent être trompeuses.

𝑳𝑶𝑽𝑬𝑳𝑰𝑮𝑯𝑻Où les histoires vivent. Découvrez maintenant