Louis compte les jours depuis qu'il a déposé sa candidature au Conservatoire de Paris. Grand passionné de danse, il a bien l'intention de mettre à profit les vacances d'été pour se perfectionner et atteindre le niveau de ses idoles.
Malheureusement...
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Le retour s'est fait dans celui d'un matin calme et moite. J'ai tout de même pris la peine de passer par la maison de mes parents pour tout leur raconter. Je devais partager avec eux l'exaltation de ce road trip, et malgré leur mine fatiguée et le plaid qui les entourait, ainsi que la tasse chaude entre leur main, ils m'ont écouté jusqu'au bout, même si un bâillement ou deux ont interrompu ma litanie.
Ensuite, je suis allé rejoindre Harry dans notre lit, et nous avons encore fait l'amour. Je ne sais pas d'où lui vient cette voracité, mais il a rattrapé toutes ces fois où mon ventre s'est noué, ou j'ai douté de son désir envers moi, et tous ces moments où j'aurais voulu parcourir son corps de mes baisers. Nous avons dormi toute la matinée après ça et même un peu après, pour nous préparer à la tempête Nora qui fête son anniversaire aujourd'hui. Ma mère a pris soin de tout organiser en mon absence, et on se retrouve tous en fin d'après-midi devant le gâteau et l'air émerveillé de ma petite sœur. On chante tous en chœur, les mines réjouies et je crois que Nora n'a jamais été aussi entourée. Même Dan s'est délesté de ses contraintes professionnelles pour partager ce moment avec nous.
— Allez ma puce, souffle tes bougies et fait un vœu ! l'enjoint ma mère.
Le gâteau est énorme, au chocolat puisque Nora n'aime pas "les faux fruits sur les gâteaux", et elle doit s'y reprendre plusieurs fois avant de réussir à éteindre toutes les bougies.
— Je dois te dire le vœu, maman ?
— Non, surtout pas ! Tu le gardes pour toi.
Elle fait la moue, mais hoche quand même la tête, puis, ma mère coupe le gâteau et nous en tend une part à chacun. À mon grand étonnement, Nora monopolise totalement l'attention de Harry, pendant que nos parents discutent entre eux. Harry est vraiment doux lorsqu'il s'adresse à elle, et il est doué. Je me surprends à me dire qu'il ferait un bon père. Quand il revient vers moi, il m'embrasse la joue, puis déclare :
— Je dois aller lui parler, me chuchote Harry en désignant Dan du menton.
Mon regard navigue entre eux, et je lui lance un ''bonne chance'' alors qu'il s'élance vers lui. Je me souviens de notre conversation, et je suis heureux qu'il fasse un pas vers la rédemption. J'ai espoir qu'ils pourront surmonter tout cet océan de tristesse qui les ronge.
🌊
Plus tard, alors que Harry s'amuse à nouer et dénouer nos mains ensemble en silence, une boule étreint ma gorge. Nous sommes épaules contre épaules. Le départ, c'est demain, et j'ai l'impression de ne pas encore réaliser que je ne le verrais plus tous les jours. Qu'il ne sera pas là à mon réveil, ni quand je me couche. Qu'il ne sera pas non plus présent dès qu'une pensée fuse dans ma tête et pour lui en faire part. Nous serons à quelques kilomètres, avec comme seul moyen de communiquer un téléphone portable. Ce qui n'est pas trop fort à tous les deux, de discuter via un écran.
