Louis compte les jours depuis qu'il a déposé sa candidature au Conservatoire de Paris. Grand passionné de danse, il a bien l'intention de mettre à profit les vacances d'été pour se perfectionner et atteindre le niveau de ses idoles.
Malheureusement...
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Le lendemain, c'est un appel qui me réveille. Mon téléphone vibre sourdement sur la table de chevet et lorsque j'étends mon bras pour le récupérer, je sens quelque chose à mes côtés. Et puis je me souviens : Harry a dormi avec moi. Je me dépêche de prendre le téléphone avec moi, m'extirpant du lit pour ne pas trop le déranger, puis je vais sur le canapé avant d'appuyer sur la touche ''répondre''. Sur mon écran, mes amis apparaissent en facecam et je suis tout retourné de les voir.
— Oh la gueule ! se moque Chloé en me voyant.
Je dois avoir plein d'épis sur la tête, et les yeux encore tout petits de mon sommeil.
— Hé, vous m'avez réveillé en même temps ! je me défends.
Chloé pouffe, et à ses côtés, son frère, Mael, aussi.
— Ne t'inquiète pas, Louis, tu es toujours mignon ! me lance Mael avec un clin d'œil.
Je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel. Mael est toujours comme ça avec moi, depuis qu'on se connait, et même si j'y suis habitué, ses compliments me font toujours un peu rougir. Chloé lève les yeux au ciel.
— Je dois aller faire pipi, Mael t'a pas intérêt à me voler Louis, je reviens !
Je la vois s'extirper avec difficulté hors du lit, et son frère en profite pour prendre toute la place sur mon écran.
— Tu sais, je le pensais : tu es très beau.
— M...merci, je bafouille avec le rouge aux joues.
— Et encore plus quand tu rougis...
Cette dernière remarque me transforme en une tomate bien rouge et bien mûre pour de bon. Je baisse la tête, essayant de retrouver apparence humaine, mais il continue.
— Tu nous manques beaucoup, tu sais, Toulouse fait vide sans toi...
Je soupire, repensant à nos idées folles pour l'été, à toutes ces sorties qu'on rêvait de faire, ou juste traîner devant le cinéma comme on le faisait toujours. Je les avais un peu abandonnés malgré moi, et c'était d'autant plus douloureux que si j'étais accepté au conservatoire de Paris pour l'année qui arrive, je ne le verrais plus tous les jours.
— Je suis désolé, j'ai vraiment pas été prévenu alors...
Ses yeux noisette m'apparaissent un peu tristes à travers la myriade de pixels, et penser que je le rends malheureux à cause de mon départ me fait mal au cœur. Chloé aussi a postulé pour entrer au conservatoire, et il va se retrouver tout seul. Cet instant ne dure pas, Mael n'est pas du genre à s'apitoyer sur son sort : plus tard, je sais déjà qu'il ira embrasser les touches de son piano pour se sortir de la tête cette mélancolie persistante. Mais pour le moment, il ne montre rien, car il ajoute :
— T'inquiètes, j'espère que tu me laisseras te voler un dernier baiser avant de partir pour Paris.
