Louis compte les jours depuis qu'il a déposé sa candidature au Conservatoire de Paris. Grand passionné de danse, il a bien l'intention de mettre à profit les vacances d'été pour se perfectionner et atteindre le niveau de ses idoles.
Malheureusement...
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— Non.
J'ai l'impression que ma voix résonne dans toute la pièce. Le monde autour de moi se fige.
— Pardon ?
La langue de ma mère claque contre son palais. Je vois son désaccord prendre le chemin de ses sourcils, de son nez, puis de ses lèvres. Je n'ose piper mot.
— Louis, qu'est-ce que tu veux dire ?
— Je veux dire non, c'est mort, je reste ici.
Ma mère inspire, et s'apprête à hausser la voix lorsque mon père l'interrompt.
— Allons, Louis. C'est un voyage en famille. Tu pourras voir Harry autant que tu veux, c'est juste qu'on doit se retrouver et...
Je lâche un rire nerveux. De toute ma vie, je n'en ai jamais autant voulu à mes parents d'être de tels hypocrites.
— Un voyage en famille, hein ? On parle du voyage où vous vous prenez constamment la tête ? Celui où vous parlez de divorce alors que devant Dan et Harry vous voulez me forcer à rejoindre votre ambiance pourrie dans votre maison pourrie ? Vous me prenez vraiment pour un...
Il y a un bruit sourd. Un qui résonne jusque dans mon crâne. Je me rends compte seulement quelques instants plus tard que ma mère vient de me gifler. C'est la première fois depuis des années, et je me rends compte de mon insolence en même temps que le feu parcourt ma joue. Un peu sonné, je porte ma main à mon visage. Ma mère s'en veut directement. Je le vois : elle me regarde horrifiée. Il y a un instant qui reste en suspens, à nouveau, personne ne bouge, personne ne parle.
Sans lui adresser un regard de plus, je tourne les talons, et je quitte le grand séjour pour aller m'aérer et ne pas fondre en larmes devant tout le monde.
Harry m'emboite le pas.
— Louis, attends !
Je marche sans savoir vers ou, et c'est lorsqu'il arrive à agripper ma main que je me fige enfin. Il m'oblige à lui faire volte-face et derechef, il me tire vers lui avant de m'envelopper de ses bras. Sans pouvoir m'en empêcher, les larmes embrassent l'humiliation de mes joues, et je hoquète brusquement.
— Pleure si tu en as besoin, dit Harry à mon oreille.
Ça ne fait que redoubler mon chagrin, mais sentir son odeur donne à ma peine quelque chose de presque réconfortant.
Je ne sais pas combien de temps nous restons comme ça, mais quand je m'écarte de lui, le col de son t-shirt est trempé.
— Pardon.
Il lève les yeux au ciel, sans se départir de son sourire.
— On s'en fiche, c'est qu'un t-shirt.
Je hoche doucement la tête et regarde mes chaussures. Maintenant, j'ai horriblement honte. Et je crois que Harry le comprend car il relève mon menton et plante son regard dans le mien. Il se rapproche de moi et embrasse doucement mes lèvres. Il picore, caresse, et lorsque je lui donne accès à ma langue, je hoquète de le sentir partout autour de moi. C'est lui qui s'écarte, le souffle court.
