Louis compte les jours depuis qu'il a déposé sa candidature au Conservatoire de Paris. Grand passionné de danse, il a bien l'intention de mettre à profit les vacances d'été pour se perfectionner et atteindre le niveau de ses idoles.
Malheureusement...
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Notre périple commence à La Spezia, ville portuaire non loin de Manarola. C'est là que Joseph a grandi avant que ses parents ne se décident pour une commune un peu plus calme, à l'écart de la frénésie des endroits peuplés. C'est ce qu'il nous raconte en sortant de la voiture. Mia et Harry se chamaillent sur celui qui aura la place du mort pour le prochain trajet, et je ne peux pas m'empêcher de lever les yeux au ciel en souriant. Leur amitié se rapproche beaucoup d'une relation frère et sœur, et cette histoire d'ex est bien loin. Je fais confiance à Harry, et à Mia.
Lorsque je sors du véhicule à mon tour, je suis émerveillé. On s'est garé en retrait, le centre-ville se trouve un peu plus loin, et je distingue déjà la myriade de couleurs qui habille les maisons, tout comme à Manarola. Une falaise berce La Spezia, et la ville est entourée d'une mer profonde dans laquelle j'ai envie de plonger.
Nous nous mettons donc en route. Harry et Mia se chamaillent toujours, et je sais pourquoi Harry veut absolument être devant. Il est tout simplement malade quand il est sur la banquette arrière, mais Mia n'y croit pas parce que ce "n'est pas logique". Je rejoins Joseph en tête de marche, qui ne prête pas attention aux deux autres non plus.
— Alors tu as grandi ici ?
Il me sourit, et je lis dans ses yeux que cette ville compte énormément pour lui.
— Oui, je suis né ici, je n'en ai que de bons souvenirs. Tu verras, ça va te plaire.
— Je n'en doute pas. Ça ne te manque pas, parfois ?
Il hausse les épaules.
— Je peux y aller quand je veux, et je vais souvent voir mes amis d'enfance, donc non.
— Tes amis d'enfance ?
— Oui, mais tu ne pourras pas les rencontrer, ils sont tous en vacances un peu partout. Peut-être une prochaine fois.
Je manque de trébucher, et mes lèvres se fendent d'un sourire chaleureux.
🌊
Joseph nous a fait le tour de la ville. On est passés par le Ponte Thaon di Revel, une petite passerelle donnant accès au port de La Spezia. C'était là que jouait souvent Joseph avec ses amis et ses cousins, cousines. J'apprends avec stupéfaction qu'il vient d'une famille assez nombreuse. Après réflexion, ça ne m'étonne pas plus que ça : Joseph est doué pour s'occuper des autres, et il a cette fibre de grand frère à qui on veut se confier. Je l'imagine bien avec un bébé dans les bras.
Après une matinée de marche, on s'arrête dans le restaurant d'un ami de ses parents, du nom de Claudio.
Je suis vraiment frustré de ne pas comprendre l'italien, parce que tout le monde se salue avec une effervescence dont j'aimerais bien faire partie.
— Claudio vous dit de prendre tout ce que vous voulez, cadeau de la maison ! nous annonce Joseph.
Durant le repas, Claudio nous raconte des anecdotes d'enfance de Joseph, il était plus téméraire que je ne l'aurais imaginé. Heureusement que Harry me traduit tout, parce que je n'aurais pas voulu manquer ça. Je sais dorénavant que Joseph a été un rebelle qui a repeint la tapisserie de la chambre de ses parents puisque que ces derniers ne souhaitaient pas qu'il ait une voiture à ses dix-huit ans. Je sais aussi qu'il a fait le mur un nombre incalculable de fois pour rejoindre cette fille un peu plus vieille que lui (à cette anecdote, Joseph a rougi et évite le regard de Mia).
