J'ai la bouche pleine de brioche quand je sens mon téléphone vibrer contre la table. Je zyeute discrètement, histoire de ne pas me faire confisquer mon téléphone dès le matin, et je déchante.
J'ai appris que tu étais en Italie. Tu me manques, Louis.
Est-ce que tu penses à moi ?
Est-ce que tu rêves de moi ?
J'ai besoin de savoir. S'il te plaît, réponds-moi.
Débloque-moi.
Les messages ne cessent de me pleuvoir dessus et j'écarquille les yeux en sentant la brioche qui obstrue soudainement mes voies respiratoires. Avant que je ne commence à m'étouffer pour de vrai, une main vient taper vivement mon dos. Je recrache tout, un bourdonnement désagréable à mes oreilles. Tandis que j'essaie de reprendre pied, un silence pesant envahit la pièce. Ma mère est à mes côtés, mais ce n'est pas elle qui m'a sauvé la vie. C'est Harry. Encore. Je m'empourpre et je verrouille très rapidement mon téléphone.
— Désolé.
— Tu t'excuses parce qu'une brioche a voulu te tuer ?
Je ris nerveusement.
— Ouais, j'étais distrait et...
— Bon sang, fais attention, Louis ! Tu m'as fait peur !
C'est la voix de ma mère qui me remet les pieds sur terre pour de bon. Je m'excuse une fois de plus et j'essaie de me faire tout petit. Harry se rassoit à sa place, couvant ma mère d'un regard presque acide.
— Voyons Abby, tempère mon père. Il n'a pas fait exprès alors arrête de le rouspéter. Tout va bien. Louis, essaie de te concentrer un peu plus quand tu manges.
Une sensation de pesanteur envahit mon thorax et je hoche la tête en repoussant mon assiette. Je sors de table, et je sens déjà que cela va me valoir quelques remontrances, mais tant pis. J'ai besoin de calmer le tambourinement qui colonise ma poitrine. J'entends clairement mes parents se chamailler pour savoir s'ils devraient me suivre ou non, mais d'entre tous les sons, je reconnais des pas derrière moi. Quand j'entre dans la chambre, je n'ai pas le temps de fermer à clefs. Harry est tout près et sans que nous le contrôlions, nous nous retrouvons nez à nez.
— Tout va bien ? s'enquiert-il.
— Oui, oui, ça va, je n'ai juste plus faim.
— Tu es sûr ?
Sa sollicitude me retourne l'estomac.
— Oui, vraiment. Tu peux retourner prendre le petit-déjeuner, je vais me reposer un peu avant de faire le tour de Manarola.
Il hoche la tête en silence, et s'éclipse. Une fois qu'il est parti, je regarde à nouveau mon téléphone, d'autres messages viennent se joindre à ceux que j'ai reçus à table.
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Un été avec toi - L.S (BxB) - TERMINÉE
RomantizmLouis compte les jours depuis qu'il a déposé sa candidature au Conservatoire de Paris. Grand passionné de danse, il a bien l'intention de mettre à profit les vacances d'été pour se perfectionner et atteindre le niveau de ses idoles. Malheureusement...