Chapitre 11

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— Louis ? Ça va ?

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— Louis ? Ça va ?

Je ne sais pas. Un tourbillon d'émotions m'envahit, alors je me pince pour être certain que je ne suis pas en train de rêver.

— Ouvre-la, je murmure.

J'entends le bruit caractéristique d'une lettre qu'on déchire, puis, pris d'une panique soudaine, je crie :

— Non, attends, ne l'ouvre pas !

— Mais quoi à la fin  ? Je l'ouvre ou je l'ouvre pas  ?

Mes mains deviennent moites autour du téléphone, et je m'assois sur la dernière marche de l'escalier. Mon avenir se résume à un bout de papier, à cet instant infini de Schrödinger. Je suis à court d'air, à court de moi.

— Non. Oui. Attends. Oui. Non, non, c'est bon !

— Tu ne veux pas que je l'ouvre... ?

— Non. Je veux... Je l'ouvrirai quand on rentre.

C'est la meilleure chose à faire, je ne souhaite pas qu'une potentielle mauvaise nouvelle me gâche les derniers jours qui me sont offerts avec Harry. Je ferai face à mon avenir plus tard. Pour le moment, j'aspire simplement à rester dans ma bulle.

— Tu es sûr, mon canard ?

Je grimace. Ce surnom, j'y ai le droit parce que quand j'étais petit, lors d'une promenade avec ma tante, j'ai été émerveillé par des canards. Bien sûr, j'avais voulu les rejoindre, et je suis tombé dans la mare. Elle expose toujours cette histoire avec le sourire d'une époque inoubliable.

— Oui, Tata. C'est bon. Merci de m'avoir appelé, on rentre bientôt de toute façon.

— D'accord, tu me raconteras tout à ton retour ! Je t'embrasse mon canard.

— Moi aussi, bisous.

Je raccroche, et j'envoie un message à ma mère pour lui assurer que j'ai bien eu ma tante au téléphone avant de soupirer et de me lever. Ai-je vraiment fait le bon choix ?

🌊

Ce matin, Harry a été pris d'une illumination : il s'est soudainement rappelé qu'il m'avait promis de faire le tour des glaciers, et d'amadouer mes papilles gustatives.

Nous nous retrouvons donc dans le centre de Manarola, alors que la chaleur n'est pas encore étouffante et que l'afflux de touristes est moindre. Nous commençons par une petite boutique, du nom de "Poche Musse Gelateria". La devanture est une charmante arche de citrons, encadrée par une des nombreuses maisons pastel de Manarola. Harry se sent tel un poisson dans l'eau : il nous prend des glaces et nous ressortons aussitôt. Lui dévore la sienne en quelques minutes, tandis que je lèche la mienne avec perplexité. C'est comme les crèmes glacées en France : sucré -beaucoup trop sucré- et fade, je me garde de lui dire, pour ne pas le décevoir.

Un été avec toi - L.S (BxB) - TERMINÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant