Chapitre 1

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La chaleur est étouffante dans l'habitacle, si bien que je récupère la sueur de mon front contre ma manche

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La chaleur est étouffante dans l'habitacle, si bien que je récupère la sueur de mon front contre ma manche. J'exhale un souffle court, et j'ouvre la fenêtre, essayant d'humer le peu d'air qui me parvient. Les routes italiennes sont sans pitié : pas d'ombre, pas un seul arbre à l'horizon, et le soleil déploie déjà ses rayons à travers le pays dès huit heures du matin. Je vois bien que mon père commence à fatiguer lui aussi, derrière le volant.

— Et si on faisait un arrêt à la plage ?

Ma demande glisse sur mes parents. Aucun d'eux ne réagit, et je me répète encore une fois. Ma mère reste stoïque. Elle continue de feuilleter son bouquin, les pieds sur l'avant de la voiture, tandis que mon père me lance un coup d'œil fugace dans le rétroviseur.

— On avait dit qu'on ne ferait pas de pause, Louis.

Je soupire en levant les yeux au ciel.

— Ouais, mais vous m'avez arnaqué ! Y'a pas de plage à Manarola.

Doucement, ma mère se tourne enfin.

— Mais oui mon chéri, quelle arnaque de t'emmener en vacances dans une jolie ville d'Italie !

Le cynisme n'a rien enlevé à la beauté de ma mère. Elle me sonde de ses yeux aussi bleus que les miens, un sourire narquois aux lèvres. Elle semble toujours tout savoir mieux que tout le monde, et en même temps, elle cache en elle une bienveillance infinie.

L'annonce de notre voyage s'est faite de manière un peu précipitée. Il y a une semaine, mon père a décidé d'envoyer paitre son travail et de prendre des vacances. Il nous a donc emmenés sur les routes d'Italie, avec la ferme intention de passer du temps en famille, pour une fois. Ses plans sont entrés en contradiction directe avec les miens : je voulais profiter de l'été pour me perfectionner en danse, et peut-être même améliorer ma musculature chétive.

Après la déception, j'avais essayé d'y voir le positif : danser sur les belles plages d'Italie serait un entrainement parfait. Je m'étais déjà imaginé fouler les grains de sable à travers mes mouvements, communier avec la chaleur et le soleil, et aller épouser la mer juste après pour me congratuler. Le souci ? Il n'y a pas de plage, là où l'on va.

Manarola est un petit hameau dans le nord-ouest de l'Italie, et même si la mer semble lécher les côtes, il n'y a aucune plage de sable fin où l'on peut se prélasser ou danser. Je m'enfonce dans le siège, un peu boudeur.

J'ai dépassé l'âge de faire des caprices, mais la perspective de perdre un mois entier d'entrainement est difficile à avaler. Sans ajouter quoique ce soit, je jette un coup d'œil à ma sœur, Nora, qui somnole contre la vitre, son doudou Stitch en main. Si moi je ne peux pas faire de caprices, elle, du haut de ses sept ans et demi, le peut. Je n'ai simplement qu'à lui mettre en tête de vouloir voir la mer. Mon plan s'échafaude dans mon esprit, avant que je sente la brûlure d'un regard sur moi. Ma mère me sonde avec l'air de dire "n'y pense même pas". Alors, je soupire pour de bon, croisant les bras contre mon plexus. Cependant, malgré ma résignation apparente, il est hors de question qu'on arrive à Manarola sans avoir vu la plage. Promesse du petit doigt à moi-même.

Un été avec toi - L.S (BxB) - TERMINÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant