layla
après deux heures d'attente, il était enfin le temps de mettre ma casquette de sherlock, à moins que je l'ai déjà fait plus tôt ?
Nous étions finalement assis autour de la table basse, une main sur le dossier, l'autre sur un surligneur. Tout le monde était calme, c'était la tête dans les deux pages de texte qui nous attendaient depuis maintenant une poignée d'heures.
Mon téléphone vibra dans ma poche, je le savais, j'aurais du écouter tout le monde quand ils m'avait dit de desactiver , la pression était là , mais le désir de toujours en savoir plus était trop fort.Je recherchais mon téléphone comme une brique. Sans grande surprise, ma gorge se noua, l'anxiété me monta aussi vite qu'une cassrole en ébullition avant de s'éporter dans un soupir. De toute manière, ce qui devait arriver arrivera, la seule manière d'arrêter tout ça, c'était de travailler plus dur. Je devais poser le téléphone et continuer.
– Il y a quelque chose qui ne va pas, tu as pâle ? Tu veux un verre d'eau ? Je vais te le ramener. dit-il déposant ses feuilles et se levant immédiatement, je l'arrêtai aussitôt.
- Ne t'en fait pas c'est ne pas ça, c'est pas très important
– Tout le monde a entendu le soupir que tu as lâché, plus bruyant que Thomas le train, si ça ce n'est pas un signal d'alerte, je ne sais pas ce que c'est.
– Personne n'a rien dit parce qu'ils sont concentrés sur le travail, tu devrais faire de même.
– Moi, j'ai déjà tout lu, j'attends qu'on puisse mettre tout en commun.
– Si tu as fini, tu relis. On ne lit pas un livre ici. Il faut lire entre les lignes.
Je regardais les lettres de la feuille, elles se transformaient toutes en celles de l'article de presse, du message d'alerte envoyé par la maire. Elles se transformaient toutes en : Un homme retrouvé mort dans un supermarché dans le centre de Toronto, la piste criminelle privilégiée. Page n'avait pas tort. J'avais peur. J'étais terrifiée à l'idée de vivre dans une ville où l'incertitude de voir le lendemain planait au-dessus de nous, comme les nuages de pluie attendaient d'exploser un jour caniculeux d'été.
– Layla ? Tu veux de l'eau ?
Page ne posait plus le regard autrement que sur mon visage, ma pâleur était due en partie au scanner incessant qu'il faisait de moi.
-un ancien criminel à été retrouvé mort pas loin de la gare de la ville il y deux heures, je t'ai dit que ce n'ai rien.
Page déposa enfin le regard en même temps que sa feuille. Ses yeux avaient beau quitter les miens désormais, il s'agissait de tout le reste qui reposait leur attention sur moi. Un air accablé se faisait lire sur tous les visages, je compris pourquoi ils avaient décidé d'ignorer tout ce qu'il se passait autour d'eux. L'heure de la surprise était passée pour tous, c'était déjà le deuxième ou troisième meurtre en l'espace d'une semaine et demi. Une femme, un ex-criminel ou un garçon de tout juste sept ans, personne ne pouvait passer entre les mailles du filet. Il nous restait plus que prier Dieu pour que personne de notre entourage ne se retrouve au mauvais moment, au mauvais endroit.
– On pourrait éviter de parler de ça ? il y a mieux à faire que ça.
– Nous sommes en sécurité, c'est le principal, ajouta Jaward.
J'ouvris sans attendre le dossier sur la table basse accompagné du tas de feuilles volantes. Nous nous rapprochions tous du même côté, espaçant le plus possible. Page et moi, dossier à la main, prenions les notes du portait devant nous. L'image d'une femme d'une beauté indescriptible d'après les deux pages de contexte précédentes. Elle était âgée à première vue d'une quarantaine d'années, du moins je le supposai, grâce aux petites rides qui commençaient à embellir les joues. Sa posture renvoyait l'élégence, le profil type de la femme bourgeoise des enquêtes du dix-neuvième siècle... elle gisait sur le sol, la bouche entreouverte, on pouvait même voir à contrecœur un long filet de bave mélangé à quelques gouttes de sang se coulant sur ses côtés. Je me penchai un peu plus, le sol était fait de carrelage. Détail important, elle aurait pu mourir d'hypothermie et ils auraient essayé de nous pièger à cause du sang. L'information était notée sur ma feuille.
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Sois Notre Evidence
Romance"tu ne crois quand même pas que je vais vraiment accepter de travailler avec quelqu'un comme toi, je vaux mieux seule" Layla, une étudiante en criminologie vient de poser les pieds sur les terres galçantes d'un canada prise d'une épidémie de meurtre...