Depuis toi... | * Warren Zaïre-Emery *

Chapitre 3

Kensia

11h42

Je m'éveille dans un sursaut, un frisson d'appréhension traversant mon corps. Il me faut plusieurs bonnes minutes pour capter la présence d'un inconnu à mes côtés, ce qui crée un malaise immédiat, et mes yeux s'ouvrent sur la perplexité.

Une panique s'installe alors que je scrute le visage métisse endormi à mes côté, tentant de comprendre comment il a atterri ici.

Je n'arrive pas à croire que j'ai vraiment eu un coup d'un soir avec un inconnu.

Sans prendre le temps de démêler les fils de cette énigme, je glisse hors du lit avec une précaution presque féline.

Rassemblant mes affaires avec une hâte presque frénétique, je ne peux m'empêcher de lancer des regards nerveux à l'inconnu, priant pour qu'il reste profondément plongé dans ses rêves.

Une fois mes affaires rassemblées, je quitte la chambre précipitamment, me retrouvant dans un couloir inconnu. L'air frais de l'aube me frappe le visage, dissipant quelque peu mon étourdissement.

Je m'éloigne de cette chambre, mes pensées tourbillonnant dans ma tête.

Comment ai-je pu en arriver là ?

Je me sens idiote, naïve, mais surtout, je me sens perdue. Cette nuit, ces moments partagés avec un ÉTRANGER, ils semblent si lointains, presque irréels. Ça ne me ressemble absolument pas.

Mais le pire pour moi je crois c'est le fait que c'était ma première fois et que je ne me souviens de RIEN !

Je décide de ne pas réveiller cet homme, de lui laisser son sommeil, son anonymat. L'idée de rester dans cet endroit, à côté de lui, me met mal à l'aise. Alors je m'enfuis, comme une voleuse évitant d'être prise sur le fait.

Je préfère rester dans le déni...

Oui..le déni..

Dans la rue, l'air matinal est frais et revigorant. Je réalise soudain que je ne sais même pas où je suis.

Putain y'a vraiment rien qui va !

Pas de repères, juste l'inconnu qui dort encore dans cette chambre d'hôtel et moi qui erre dans les rues de la ville.

Je prend donc mon téléphone, puis je compose le numéro d'un taxi avec des doigts tremblants, cherchant désespérément à rentrer chez moi, à retrouver ma sécurité, mon confort.

Le taxi arrive rapidement grâce à Dieu, et je m'engouffre précipitamment à l'intérieur en donnant l'adresse au chauffeur, le cœur lourd de questions sans réponse.

Le trajet jusqu'à chez moi est flou, comme si mon esprit refusait de se concentrer sur quoi que ce soit d'autre que sur cette étrange situation. Je regarde distraitement le paysage défiler par la fenêtre, perdue dans mes pensées tourmentées qui sont instinctivement dirigées vers ma soeur .

Et merde !

Qu'est-ce que je vais bien pouvoir raconter à Daria ?