17. Nuit sans fin

822 63 15
                                    

— Pitié, arrêtez ça

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

— Pitié, arrêtez ça. Je suis clean, je vous jure. Je ne veux pas revivre ça, je ne peux pas...

Mes supplications tombent dans le vide, absorbées par l'atmosphère froide et stérile de la pièce. Les hommes en blanc continuent leur sinistre ballet autour de moi. La sangle serre mon poignet avec une cruauté implacable, marquant ma chair comme un rappel brutal de ma dépendance passée.

Je jette un regard désespéré autour de la chambre, cherchant une issue, une échappatoire à cette réalité cauchemardesque. Les murs blancs semblent se refermer sur moi, étouffant tout espoir. Mes membres sont engourdis, mes pensées embrouillées par la terreur.

Non, non, non, pas encore. Je ne peux pas revivre ça.

Le mec à ma gauche, un visage imperturbable derrière son masque, maintient sa prise sur mon épaule, indifférent à mes supplications. Plaquée fermement contre le matelas, rien ne sert de me débattre. Pourtant, j'essaie, encore et encore. Les larmes salées se mêlent à la sueur sur mon visage alors que la sangle s'ajuste autour de mon poignet, comme un garrot cruel.

— Vous devez comprendre, je n'ai pas replongé, s'il vous plaît, écoutez-moi, sangloté-je, mes mots entrecoupés par la panique.

Le troisième homme s'approche avec les sangles brunes, son regard vide ne trahissant aucune émotion. Mon autre poignet est rapidement attaché, immobilisant mes bras comme des ailes brisées. Chaque tentative de résistance est étouffée par leur force collective.

— Vous ne comprenez pas, je suis différente maintenant, je ne suis plus celle que j'étais, supplié-je dans un dernier espoir vain.

Le silence persiste, et le trio continue ses préparatifs sans une once de compassion. Les larmes coulent librement, et mes cris intérieurs se perdent dans le tumulte de ma propre détresse. L'air est chargé de l'odeur aseptisée de la désintoxication, mais tout ce que je peux ressentir, c'est l'étau serré de la peur.

Alors que les hommes achèvent de sécuriser mes jambes, je me rends compte que je suis complètement vulnérable, prise au piège encore une fois. Mon corps tremble, non seulement sous l'effet du manque, mais aussi de la terreur palpable qui me submerge.

— S'il vous plaît, laissez-moi partir, chuchoté-je, une dernière supplication alors que les infirmiers quittent la pièce, prenant soin d'éteindre la lumière derrière eux.

Non, non, c'est pas possible, pas encore. Je ne peux pas. Je ne suis pas assez forte.

Je hurle. Je hurle si fort que je crains de briser mes cordes vocales, mais je m'en fiche et persiste. Je ne veux plus jamais être plongée dans cette obscurité. Plus jamais.

Comme par magie, la porte s'ouvre, réveillant mes espoirs et puis, je le vois et je crie de nouveau. Avec le même sourire narquois qu'à son habitude, il passe sa main dans ses cheveux châtains et allume cruellement la lumière. Je ne suis plus dans cette chambre d'hôpital mais au beau milieu de son appartement. Alors que ses yeux d'acier plongent dans les miens, je tends une main tremblante dans sa direction.

Eagle Mountain Academy Tome 2 : Under Your ChaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant