30. Depuis le départ et aujourd'hui encore.

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— Désolé mon frère, ricane Shawn en tapant sur mon épaule

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— Désolé mon frère, ricane Shawn en tapant sur mon épaule.

Cet enfoiré m'offre un sourire ravi avant de monter dans le train. Quand il se tourne dans ma direction, je lève mon majeur. Mais en réalité, je suis content qu'il se rappelle enfin de l'existence de ses couilles. Ce matin, alors que mes parents nous déposaient à la gare de Saint-Pancras, il m'a dit qu'il aimerait s'asseoir avec Jay pour le trajet qui nous attend. Évidemment, Ren est avec sa copine, donc...

Un bras passe autour de mes épaules, me sortant de mes songes. Je tourne la tête vers Jennie qui semble littéralement au bout de sa vie. Je dois reconnaître que le réveil a piqué pour moi aussi ce matin puisqu'on devait être dans le hall de la gare à cinq heures du matin.

Elle porte un large jogging gris et la veste qui va avec. Depuis qu'on est passé chercher les jumeaux, elle n'a pas retiré sa capuche et elle semble toujours à moitié endormie. C'est étrange de ne pas voir Jennie maquillée. Je l'ai toujours préférée ainsi, mais depuis son retour, je ne l'ai jamais vue sans.

— Aller, je vais te tenir compagnie, mon pote.

Elle prononce ce dernier mot avec tant de nonchalance, comme si notre amitié était une banalité, quelque chose qui perdure depuis des années et qui n'a jamais dépassé ce stade. Je ne sais pas si elle fait extrêmement bien semblant ou si elle le pense réellement. Quoiqu'il en soit, dès que ce mot, qu'elle utilise à outrance comme pour me punir d'avoir eu cette idée, quitte ses lèvres, j'ai la sensation de mourir à chaque fois un peu plus. C'est comme un coup de poignard en plein cœur. Un uppercut en pleine mâchoire. Je dois mobiliser tout mon être pour ne pas la repousser et lui offrir un léger sourire.

On finit par s'installer dans le train direction la gare du Nord. J'ai souvent été en France, dans les Alpes, principalement avec mes parents, Ren, Shawn et Jennie, mais c'est la première fois que je me rends à Paris, hormis pour une escale. Jennie assise côté fenêtre se tasse dans son siège, laissant échapper un petit soupir.

— Putain, j'ai vraiment besoin de café, grogne-t-elle.

Je fronce mes sourcils, me rappelant très bien des trois breuvages qu'elle s'est enfilés depuis notre arrivée.

— T'as n'en a pas eu assez ce matin ?

Elle secoue vivement la tête avant de marmonner :

— Ça ne compte pas. C'était du café de gare, c'est à peine meilleur que de l'eau de vaisselle.

Je ricane doucement alors que le train démarre enfin. Le bruit régulier et le brouhaha des passagers créent une atmosphère feutrée. Jennie, toujours emmitouflée dans sa capuche, a posé sa tête contre la vitre. Ses cheveux tombent en cascade, cachant une partie de son visage. C'est une vision à la fois familière et étrange. J'ai l'habitude de la voir forte, confiante, maquillée avec assurance. Mais là, dans ce moment de fatigue, elle semble vulnérable, presque fragile.

Eagle Mountain Academy Tome 2 : Under Your ChaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant