Chapitre 18. Pourquoi tu ressasses le passé, Thomas ?

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- Doucement Thomas, t'es sûr que tu ne veux pas te tenir à moi ?

- Ellie, je ne suis pas infirme. Pas encore...

Nous venons juste de quitter l'hôpital, c'est moi qui ai conduit la voiture. Ce qui a fait râler mon compagnon, qui trouvait que je le couvais trop. Ce qui est faux... N'est-ce pas ?

Il a quand même eu une crise cardiaque quoi. Ce n'est pas rien.

En ce qui concerne son cancer du foie. Et bien il m'a juré de prendre rendez-vous dès demain avec son médecin, et que nous irons tous les deux, je l'accompagnerai faire tous les examens nécessaires. S'il a besoin d'une chimio, et bien je serai à ses côtés et m'occuperai de lui. Je prendrai soin de lui quand il sera très malade.

Il se pose dans le canapé après avoir déposé les courses en vrac dans le frigo - nous nous sommes arrêtés à la supérette quelques minutes plus tôt - se massant les tempes, il baille. Faut dire qu'il était déjà tard dans l'après-midi. Les médecins voulaient le garder un peu plus longtemps en observation car sa tension était un peu basse ce matin. Il était donc dix-huit heures lorsque nous étions enfin rentrés.

- Je vais préparer le repas, affirmait-je.

Heureusement ce n'était que du réchauffé ce soir. Il n'y avait juste qu'à déposer la quiche surgelé sur une plaque et à enfourner le tout.

Je me pose une fois le four allumé dans le canapé auprès de lui, il avait allumé la télévision mais ne l'a regardait qu'à peine.

Son bras s'enroule autour de ma taille, et la minute suivante je suis sur ses genoux. Lovée dans ses bras. Lui me faisant des papouilles dans le dos, sous mon pull. Je viens déposer des multitudes de baisers dans son cou, le long de sa clavicule...

- J'ai envie de toi... Soufflais-je contre son cou.

Nos regards se croisent, mes yeux bleus rencontrent le marron des siens.

- Mais si t'es fatigué, à cause de cette journée à l'hôpital...

Il me coupa la parole en saisissant ma bouche avec la sienne, m'embrassant passionnément.

Me soulevant dans ses bras, il éteignit la télé d'une seule main avant de se diriger vers les escaliers menant à la chambre.

- Et le dîner ?

- M'en fous je n'ai pas faim...

Arrivé dans la chambre, il me dépose sur le lit, venant s'allonger sur moi. Son corps recouvrant le mien alors qu'il m'embrassait langoureusement. Mon bassin est à la recherche d'une friction avec le sien, et lorsque je lève les hanches afin d'avoir cette friction et que je sens la bosse déformant son pantalon contre mon bas ventre, je lâche un gémissement de plaisir presque immédiatement.

Il me fait l'amour avec passion, mais également avec douceur... Oui, on dirait bien qu'il a appris à être doux avec le temps, lui qui pensait ne pas en être capable.

Et lorsque nous étions redescendus de notre orgasme respectif, nous nous lovons dans les bras nus de l'autre, en petite cuillère. Lui me faisant de douces caresses sur le bras.

- Je pourrais rester comme ça toute une vie, soupirai-je d'aise.

- Tu mourrais de faim ou de déshydratation...

Je ris. Lui donnant un coup de coude, je l'entend glousser.

- Casseur d'ambiance !

Un silence s'installe. J'étais dans mes pensées. Entrain d'imaginer plusieurs scénarios pour le futur. Thomas et moi vieillirons ensemble, il vaincra son cancer, ne touchera plus même une seule goûte d'alcool.

- Tu dors ? Demande-t-il soudainement me sortant de mes pensées.

- Non... Je pensait.

- À quoi ?

- À toi... Comme d'habitude. Tu es le centre de mon univers ces derniers temps. Et je ne m'en plains pas.

- Tu te souviens de notre première nuit ensemble à New York ? Quand tu croyais que je ne pouvais pas te supporter, parce que j'avais demandé à changer de chambre...

- Comment oublier cette nuit...

- Je crois... Je crois qu'à ce moment-là je t'aimais déjà, juste je l'ignorais simplement. Comme si... C'est comme si quelque part, mon âme et mon cœur savaient quelque chose que mon corps et mon cerveau ne savaient pas encore... Intéressant.

Me retournant, changeant alors de position afin de lui faire face, mon regard croise le sien et ses yeux sont brillants... Larmoyant presque.

- Pourquoi tu ressasses le passé Thomas ?

Il baisse les yeux, soufflant.

- Comme ça, dit-il en haussant les épaules. Mais je ne suis pas dupe.

- Thomas, je te connais par cœur, tu es quelqu'un de très, très pessimiste et très, très défaitiste. Mais je t'interdit de baisser les bras et je t'interdit de me dire adieu maintenant. Tu vas vaincre ce fichu cancer tu m'entends ? S'il faut que tu fasses une chimio, je serai à tes côtés et on va avancer dans cette épreuve.

Ses lèvres se posent délicatement telle une caresse sur les miennes.

- Je le ferais pour toi, soupire-t-il en caressant ma joue du dos de sa main. Je... Je veux que tu rencontres ma famille.

- Pardon ?

- J'ai vu tes parents, mais toi, tu n'as jamais rencontré ma sœur... On pourrait aller dîner tous ensemble un de ces quatre.

- Et... Ton père aussi ?

Soudain il se redresse, se mettant en position assit sur le lit le dos contre les oreillers.

- C'est pas une bonne idée... Mon père et moi, on est en mauvais terme. On ne se voit qu'une fois par an, aux fêtes de fins d'année. Et à chaque fois ça part en dispute.

- Je te comprends, et je comprendrais que tu décides de ne pas l'inviter. Mais c'est vrai que j'étais curieuse de le rencontrer...

- Tu as raison... Je ne vais pas l'inviter... Nous irons le voir.

- Thomas tu n'es pas obligé...

- Je le veux. Je veux que tu rencontres ma famille Ellie.

Il saisit ma main dans la sienne, la portant à sa joue. Fermant les yeux lorsque la paume de ma main entre en contact avec sa joue.

- Je t'aime, me contentais-je de lui dire.

Mais petit à petit un stress grandit dans mon ventre. Je vais rencontrer le père de Thomas...

Et apparemment les deux se détestent. J'espère que le dîner se passera bien... Ou au moins, qu'il ne se déroulera pas trop mal.

Devil Drinks Whisky (Le Diable bois du Whisky) !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant