Chapitre 24. Toxique.

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J'ai fini par m'habiller. Je n'ai pas mangé, je n'avais pas faim.

J'ai fumé beaucoup de cigarettes en attendant qu'il rentre, j'avais allumé la télévision mais je ne l'a regardait même pas... Mon regard n'était pas sur l'écran mais sur la porte d'entrée. Et j'attendais, appréhendais presque, de la voir s'ouvrir. Je ne lui demanderais même pas où il est partit je pense s'il franchissait cette porte à l'instant même.

L'après-midi passe, il ne revient pas... Il est maintenant dix-huit heures, je décide de préparer le dîner. Quelque chose de simple, des spaghettis à la bolognaise. Je réserve son assiette de côté, à dix-neuf heures il n'est toujours pas là alors je mange seule sur la terrasse à l'extérieur, MJ sur mes genoux ronronnant.

Je rentre à l'intérieur après avoir dîné, j'éteins la télévision et monte à l'étage où je prends une douche, puis je me rend dans la chambre et me glisse sous la couette.

C'est à vingt-et-une heures que j'entends la porte d'entrée en bas s'ouvrir. J'entends du mouvement dans la cuisine. Je n'ose pas bouger et aller le voir. J'attends qu'il vienne me rejoindre dans la chambre...

Puis je me dis que d'un côté il risque de penser que je m'en fous de lui et que je ne me suis pas inquiétée si je ne descends pas lui parler. Alors je prends mon courage à deux mains et me lève, descendant les marches doucement - mais je suis grillée à des kilomètres les marches grincent, le vieux bois - je l'aperçois de dos dans la cuisine. Je m'approche doucement... Je le vois alors se retourner, me toiser du regard et quitter la cuisine pour se rendre dans le salon, le traversant pour ouvrir la fenêtre coulissante et sortant alors dehors sur la terrasse. Un cigare à la main. Je le rejoins dans la terrasse non sans une boule dans l'estomac, me demandant s'il est encore dans la même colère qu'en début de journée...

- Je... Ton repas a été réservé de côté... Commençai-je.

Il se contente d'un "merci" qui était à peine inaudible. En fait je ne l'entend même pas le dire, je l'ai deviné à ses mouvements de lèvres.

- Et je... Je pense que je vais aller vivre chez mes parents quelques temps... Continuai-je cette fois la voix tremblante, avec une boule dans la gorge.

- OK... Dit-il d'une voix détachée.

Est-ce que une partie de voix aimerait le voir me retenir ? Se retourner et me faire face puis ensuite me prendre dans ses bras et me dire "non reste" ? Probablement que oui. Car à cet instant, je me battais contre les larmes.

- Je voulais te le dire en face... Je voulais pas profiter de ton absence pour partir, en laissant juste un mot, dis-je, mais ma voix se brise sur la dernière phrase, à partir du mot "partir".

- Merci...

Je t'en supplie Thomas... Parle moi. Retiens moi comme tu m'as retenu la première fois que je t'ai quitté.

Quand il m'avait enfermée dans cette cage, c'était il y a longtemps maintenant que j'y repense. Le temps a changé...

- Thomas... Commençai-je, avant de me raviser. Je décide alors de quitter la terrasse et rentrer à l'intérieur... C'est à ce moment-là qu'il se décide à prendre la parole :

- Tu ne me demandes pas où j'étais ?

Je m'arrête et me retourne, réfléchissant à quoi répondre. Puis je décide d'opter pour la sincérité.

- Je crois que je ne veux pas savoir... Parce que j'ai peur, j'ai peur que t'es allé dans un bar boire, replonger dans l'alcool...

- Je n'étais pas dans un bar entrain de boir...

Devil Drinks Whisky (Le Diable bois du Whisky) !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant