Chapitre 19. Ava, Mimie.

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C'est aujourd'hui.

Deux semaines se sont écoulées depuis le séjour de Thomas à l'hôpital, j'ai oublié de préciser que maintenant il a un traitement pour le cœur. À prendre chaque matin.

En ce qui concerne son cancer, il n'a toujours pas pris rendez-vous avec son médecin traitant pour faire les examens complémentaires nécessaires afin de savoir s'il doit entamer une chimio ou pas. Chaque matin il trouve une excuse. Son médecin ne répond pas au téléphone, ou alors il est absent, ou juste il oublie... Il sait cependant qu'il ne pourra pas retarder les choses plus longtemps.

Nous sommes vendredi, et aujourd'hui je rencontre sa famille. Je suis assez stressée. D'après lui sa sœur est un ange, ça devrait bien se passer... C'est la rencontre avec son père que j'appréhende. Apparemment la tension entre les deux hommes est assez élevée. Je suis stressée.

J'étais entrain de prendre le petit déjeuner, l'assiette de Thomas était juste à côté mais le tabouret était vide, celui-ci s'étant absenter de table après avoir reçu un appel.

- Thomas tes œufs vont être froids ! Hélais-je depuis la cuisine.

J'entendais à peine la conversation téléphonique d'ici. Je pouvais cependant capter quelques brides par-ci par-là.

- Non ça me va, écoutez on peut se voir... Aujourd'hui je rencontre de la famille, mais lundi ça vous va ? Neuf heure ok, c'est noté. Au revoir, passez un bon weekend.

Je l'entend raccrocher le téléphone.

- Tu as enfin pris rendez-vous avec le médecin alors ? Demandais-je alors qu'il reprit place sur son tabouret.

Il se fige l'espace d'un instant, la fourchette à quelques centimètres de sa bouche.

- Non... C'était un acheteur potentiel, qui est intéressé par Brodies...

- Oh...

La fourchette reprit finalement sa trajectoire jusqu'à sa bouche. Je suis déçue. Il ne cesse de retarder le moment.

- Tu... Tu es toujours certain de vouloir vendre ton entreprise ?

- Il m'en propose une somme très grosse... Assez d'argent pour ne plus avoir à bosser, pour ne plus que nous ayons à bosser.

- Si j'ai quand même envie de bosser et ne pas dépendre financièrement de mon conjoint ?

- Ça me dérangerait pas que tu sois dépendante financièrement de moi...

- Moi ça me dérangerait.

- Et moi ça me dérangerai de rester seul à la maison, pendant que tu vas bosser. C'est le monde à l'envers.

- Le monde à l'envers ? Ah j'avais oublié que parfois tu pouvais avoir une vision de la femme assez limité...

- Bon qu'est-ce que tu as aujourd'hui ? Peste-t-il tout à coup en posant sa fourchette violemment dans son assiette, se resservant un verre de jus de carotte.

- Rien Thomas... Mais tu as promis...

Il fronce les sourcils, cherchant où je voulais en venir.

- Tu as promis de prendre rendez-vous rapidement avec ton médecin...

Il souffle en comprenant où je voulais en venir.

- J'avais ça à régler d'abord, ça ne pouvait pas attendre, la vente de mon entreprise est importante...

- Non ta santé est importante.

- Et c'est pour cette raison que je vends cette putain d'entreprise, pour ma santé ! Car le médecin de l'hôpital a dit plus de stress.

Devil Drinks Whisky (Le Diable bois du Whisky) !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant