PRINCESS OF THE MIST - TOME 1 - TERMINÉE-

Chapitre 25 : La mission de sauvetage

Le duo déambulait dans les rues pavées du Brasier Bleu. Petit à petit, Maria reconnut les routes qu'elle avait emprunté pour venir la première fois qu'ils étaient venus au château d'Ezra avec Lancelot. Mais à la différence de tout à l'heure, il n'y avait plus personne dans les rues. C'était inquiétant de ne voir autour de soi pour seuls repères des débris de maisons en feu et des corps sans vie de familles entières brûlées lors de l'attaque. Maria releva la tête, ne souhaitant pas voir tous ces visages à moitié décomposés parla braise. Elle tenta même de retenir son souffle, l'odeur de chair cramée emplissant ses naseaux d'un souffle chaud à en faire vomir les habitants des Enfers. Une fois leur course terminée, ils se cachèrent dans une des bâtisses qui tenait encore debout, face à la petite douve à l'entrée du château. Là, elle revit enfin celui qu'elle avait haï quelques semaines plus tôt.

- Tristan.

Elle aperçut également une centaine de soldats en rang derrière lui, ainsi que deux femmes à cheval. Parmi elles, la duchesse reconnut une chevelure blonde. Une chevelure qu'elle avait trop souvent coiffée par le passé. Celle de sa sœur Grace. En une fraction de seconde, un élan de joie emplit le cœur de Maria. Elle n'était ni morte, ni entre les mains de cet ignoble Gallian ! Mais la réalité en était presque aussi dure. Si elle n'était pas l'esclave du Roi Gallian, elle était à présent sous la tutelle de l'homme le plus cruel qu'elle avait pu rencontrer à ce jour. Celui qui n'hésitait pas à tuer des innocents pour son plaisir, celui qui n'hésiterait pas à tuer une petite fille innocente encore.

- Il faut qu'on la sauve.

- Qui, la jolie brune ? Demanda Terrence perdu.

- Non pauvre idiot, souffla-t-elle. Ma sœur, celle qui est blonde à côté.

Les yeux plissés et la main collée au front comme pour cacher les rayons d'un soleil qui ne brillait pas actuellement, Terrence fit mine de ne pas la voir. Cela exaspérait Maria au plus haut point, qui se leva brusquement afin de se rendre face à Tristan. Elle l'avait déjà battu au combat une fois, et avec une simple dague, qui sait quels autres dommages irréparables pouvait-elle causer avec Mistique, une lame trois fois plus grande et six fois plus mortelle.

Mais c'était sans compter son camarade, qui la retint par la manche. Il la tira brusquement en arrière, la faisant tomber et cognant sa tête contre une planche en bois encore fumante derrière elle. Se massant le crâne tout en se relevant doucement, elle s'apprêtait à riposter quand Terrence la coupa sans le lui laisser le temps.

- Tu m'as fait la promesse de m'aider à sauver Zohar, on n'a pas le temps de l'aider pour le moment. Laisse faire les autres.

Les autres. Maria oubliait de faire confiance envers Ezra et ses pies. Elle ne l'avait d'ailleurs plus revu depuis les explosions. Bachard avait indiqué que le Prince Bleu s'était rabattu à la porte Ouest avec l'essentiel de ses troupes, mais au vu du carnage qui avait suivi, il y avait fort à parier qu'ils se trouvaient à présent encerclés dans l'enceinte du château. Faire confiance à des inconnus n'était pas une qualité dont pouvait se vanter Maria, mais dans la position dans laquelle elle se trouvait, elle n'avait pas le choix. Elle s'en mordait les lèvres, mais elle devait poursuivre sa mission pour retrouver Zohar.

- Entendu, mais on ne peut pas passer par la porte principale. Je connais un passage dérobé derrière, suis-moi.

- Tu es une femme de parole et j'apprécie cela, affirma-t-il. En plus tu ressembles pas du tout à ta sœur donc ça ne vaut pas le coup de la sauver.

Après cette blague de mauvais goût que Maria chassa d'un revers, ils se mirent en route vers le passage qu'elle avait donc emprunté au matin de sa rencontre avec Amerythe. Elle était fière de se rappeler du passage, qui n'était pas gardé à première vue. Ils s'engouffrèrent tous deux dans le tunnel sombre, n'oubliant pas cette fois-ci d'apporter une torche pour y voir plus clair dans le passage secret. Terrence lui-même ne semblait pas connaître cet endroit, malgré le fait qu'il avait dû vivre ici depuis longtemps. Ils sortirent tous deux par la même faille derrière la tapisserie de la chambre, puis se mirent directement en marche vers les catacombes. Dans le château, des infirmières couraient dans les couloirs, les bras remplis de bandages et de serviettes. Sur les bancs étaient assis des blessés, hommes, soldats, femmes et enfants qui souvent n'avaient même plus la force de pleurer. C'était une orgie de sang, de brûlures, de larmes et de cendres.