À des moments, il se peut qu'on soit emprisonné d'une grande tristesse, une tristesse qui mène souvent à la dépression. Et quand on est triste, on regarde dans la nuit froide, le ciel, et on se dit : merde, qu'est-ce que l'on est réellement, putain ? Cette profonde question sur le réel sens de la vie apparaît soudainement lorsqu'on se sent vide, enfermé dans un grand sentiment de peine. L'être humain a-t-il été créé pour souffrir ? Certains me diront oui, et moi-même, souffrant, je pense à cette réponse. Mais quand je me retourne et que je remarque le chemin parcouru pour en arriver là, je me relève, et ainsi une force m'envahit. Malheureusement, ce n'est que temporaire, l'humain finit toujours par rechuter encore et encore. Selon moi, l'être humain a été créé pour explorer le monde extérieur tout en construisant son intérieur. Pour cela, l'homme doit souffrir, que ce soit mentalement par le biais des sentiments ou physiquement par le mal qu'il s'est donné. Aujourd'hui, j'en suis à un point où il n'y a plus de retour. Je dis alors au revoir à un monde, goodbye to a world, goodLife to a world, souffrant, rempli de peine. Je dois avancer pour voir au-delà de mes espérances et découvrir de nouveaux mondes.
A.
Heure terrestre - 3 heures 56 du matin
N'arrivant pas à dormir, je décide de me lever et d'aller regarder le vide dans lequel nous sommes plongés, perdus. Assis sur le canapé, je sens une main me caressant les cheveux, un souffle chaud vient adoucir ces caresses qui me rendent amoureux. C'est Carla. Je lève la tête et l'embrasse. Quand je vois sa douce silhouette dans une merveilleuse robe verte de printemps, telle une rose, je me glisse entre ses bras. Une belle musique italienne, aussi charmante que l'amour de nos deux âmes, se lance. "Nel tuo silenzio Io mi perdo," disait la musique. Alors, je me mets à parler dans la langue de l'amour, dans la sienne, et les mille mots que je lui lance sont autant comparables à des millions de "je t'aime". Un pied à côté du sien, la tête sur son épaule, une main sur sa taille, l'autre entre ses doigts, je me mets à tournoyer tout comme la chanson "Gira, il mondo gira" nous y invite, car mon monde, c'est elle.
Ce fut un moment de joie entre nous deux, renforçant nos liens et nous aimant encore plus. J'étais content, elle aussi, et les étoiles dansaient. Il est important d'avoir un moment de bonheur quand la tristesse te ronge de l'intérieur. Il est important d'avoir un moment d'amour quand ton seul point de repère est la solitude. Je suis comblé de charme quand je vois son corps d'Italienne se déhancher comme le font les plus belles femmes de ce monde, qui bien sûr n'égalent pas la beauté divine devant moi.
Après ce long moment, épuisés, nous nous écroulons sur le canapé en face des étoiles. En riant, nous nous mettons à regarder les étoiles tout en pensant à la suite de nos aventures dans ce monde aussi beau que terrible, qui s'annoncent périlleuses.
Tout d'un coup, je suis pris d'un énorme mal de crâne, comme si quelqu'un voulait me parler ou me montrer quelque chose.
— Ça va ? me demande Carla, toute inquiète.
— Du feu, un trou noir, la mort... dis-je.
— Encore ce rêve étrange..., répond Carla.Je vois tout cela comme si ça allait arriver dans un futur très proche, et je m'endors.
Carla met alors notre cher protagoniste dans une position confortable. Elle le pose de ses délicates mains en lui glissant un doux "je t'aime" à l'oreille avant d'aller voir son journal de bord. Elle y découvre un chapitre intitulé "Goodbye To A World" dans les premiers instants de son écriture.
— Goodbye To A World
Cela fait déjà quelque temps que j'ai quitté cette planète bleue, ma première et sans doute ma dernière maison. Je suis certain, je ne reviendrai pas vivant de cette mission. Je ne sais pas comment le dire, mais j'ai des visions, des visions de mort. Je vais mourir, mais pas seul. Bien sûr, ce que je dis n'est strictement pas sûr, mais j'ai bien peur que ces visions finissent par devenir réalité. I wanted to say goodbye to this world. Ce monde qui m'a vu naître, ce monde qui m'a vu partir sans jamais revenir. J'ai horreur des adieux, voilà pourquoi je n'ai pas dit "au revoir" quand je me suis envolé, mais là, ça me paraît important. À toi qui lira cette lettre, par je ne sais n'importe quel moyen, souviens-toi d'Alexandre Rolzen comme un rêveur qui voulait découvrir un nouveau monde, qui voulait vivre une nouvelle aventure. Peut-être que je me fais des films, mais ce seront les films de ma vie. J'ai longtemps pensé à effacer des chapitres de cette histoire. J'aimerais retourner en arrière, sérieusement, ça me donne la chair de poule. Je vais aller me reposer, je réfléchis trop et ce n'est pas bon. À toi, lecteur passionné qui ne comprends pas ces mots, souviens-toi de moi comme un réel rêveur qui n'a qu'une idée, imaginer les limites de l'au-delà. A.
Après tout cela, Carla ferme le cahier, ne voulant pas découvrir les autres chapitres. C'en est trop. Elle a peur pour Alexandre, elle a peur qu'il soit mal, qu'il soit rongé par ses mauvais esprits, par la peur. Elle, qui est toujours optimiste et sait comment réconforter le groupe, avait pour une fois peur, et elle part veiller sur le sommeil de son tendre bien-aimé.
Dans une des chambres, une membre ne dort pas. En effet, Alice, rongée par la tourmente que prend ce voyage, repense à pourquoi elle est ici.
— Si seulement on avait entretenu cette putain de planète..., dit-elle, attristée, assise, la tête dans son coussin. Si seulement l'humain n'était pas qu'une stupide créature qui réfléchissait au moindre fait et geste...
Pour se détendre, elle décide de lire un livre posé là sur son étagère. On peut y lire : "La mort n'existe pas, l'univers en est la preuve". La jeune femme, intriguée, lit le livre chapitre par chapitre et trouve une théorie qu'elle se met à adorer.
— Alors imaginons l'immortalité quantique par une expérience, l'expérience du chat de Schrödinger : vous placez un chat dans une boîte avec une tasse contenant du poison. Si vous fermez la boîte et laissez le chat, vous ne savez pas s'il est mort ou vivant tant que vous n'avez pas ouvert la boîte. Vous vivez donc dans un espace où le chat vit et dans un second espace où le chat ne vit pas.
Ou bien, imaginons cette fois-ci une roulette russe avec un revolver qui contient deux balles. Vous avez donc 50 % de chances de mourir et 50 % de chances de survivre. Selon la théorie des multivers, il y a un monde où vous survivez, l'autre où vous mourrez. Eh bien, si les multivers existent, il y a un monde où vous ne mourrez pas, et c'est ce qu'on appelle l'immortalité quantique.
— WOOOOOW HAHAHAHA ! J'ADORE ! s'écria Alice. Je veux y croire, donc dans un univers, la Terre n'est pas en danger et tout va pour le mieux... Le rêve, quoi... Faut que je raconte ça aux autres.
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Le Jour Où Je Me Suis Perdu Dans L'univers
Fiksi IlmiahAlexandre Rolzen est un spationaute français âgé de 27 ans qui est passionné d'astronomie, et qui rêve qu'un jour il puisse sortir de cette galaxie. Pour sa première mission spatiale il va être accompagné de son équipage de 9 personnes à bord du sp...