Chapitre 1

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L'étiquette de ma jupe crayon me grattait le milieu du dos, un début de migraine s'installait lentement mais sûrement entre mes tempes et mon estomac criait famine tandis que je relisais la même clause pour la septième fois de suite.

Je m'arrachais les cheveux sur ce contrat depuis des heures et je commençais à saturer quand mon portable se mit à vibrer sur mon bureau. Je soupirai et décrochai, presque soulagée d'être interrompue.

– Allô ?

– Vick chérie j'ai tellement de trucs à te raconter ! s'exclama la voix incroyablement mélodieuse de Mia.

Je souris tout en levant les yeux au ciel. J'adorais cette fille autant qu'elle m'exaspérait. Nous nous étions rencontrées au lycée de Riverside et avions tout de suite accroché.

Je savais d'avance comment se passerait cette conversation, elle allait commencer par me raconter une anecdote complètement insignifiante mais qui représentait le summum de l'aventure à ses yeux. Puis elle me demanderait de mes nouvelles et quand je lui parlerais de mes problèmes, elle compatirait sans jamais me conseiller.

Mia était comme ça. Adorable, loyale, mais inconsistante. Tandis qu'elle me racontait à quel point sa voisine du dessus l'exaspérait quand elle arrosait les fleurs de son balcon à l'heure du bain de soleil de mon amie, je coinçai le téléphone contre mon épaule et m'emparai d'un trombone que je dépliai soigneusement.

– Qu'est-ce que tu en penses ? me demanda-t-elle.

– Est-ce que tu lui as demandé d'arroser ses plantes à un autre moment ? l'interrogeai-je en me pinçant l'arête du nez.

Silence au bout du fil.

– Non, admit-elle après un instant.

Du grand Mia. Mon amie avait besoin de créer des problèmes là où il n'y avait pas lieu d'en avoir. C'était le cas depuis notre adolescence commune.

– Bon et toi ? Comment se passe la vie au pôle Nord ?

– Le pôle Nord ? Tu ne veux pas extrapoler un peu plus encore ? soupirai-je.

–Le Wisconsin c'est le pôle Nord, chérie.

Je me rencognai dans mon fauteuil de bureau que je fis pivoter pour profiter un peu de la vue que m'offrait la grande baie vitrée.

– Il n'y avait plus rien pour moi en Californie, et puis tu sais que j'ai certaines... obligations familiales.

Je l'entendis pouffer avec mépris à l'autre bout de la ligne.

–Tu parles ! Tu m'as moi en Californie et c'est déjà beaucoup je te signale !

– Tu as raison, mais je devais rentrer. Je n'ai pas vraiment eu le choix.

– Je sais, murmura-t-elle. Alors comment ça se passe ?

Je soupirai et me levai pour m'approcher un peu plus de la fenêtre et de la vue qu'elle m'offrait sur College Avenue. J'étais de retour à Appleton depuis que j'avais obtenu mon diplôme un peu plus de deux ans auparavant.

– Comme d'habitude, répondis-je. J'ai énormément de travail et je sors dès que j'en ai l'occasion.

– Ma pauvre chérie... Je ne comprends pas pourquoi tu n'es pas restée vivre dans la villa de ta grand-mère. Tu n'aurais pas eu à faire... tout ça. Je ne sais même pas en quoi consiste ton travail.

Je la voyais presque devant moi, en train de rejeter ses longs cheveux bruns et soyeux derrière son épaule de sa parfaite main manucurée.

– Je suis responsable des ressources humaines Mia, je te l'ai répété cent fois, m'exaspérai-je.

Brand New Dawn - WilderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant