Chapitre 4

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Le lundi matin, j'étais parfaitement reposée après avoir passé le reste de mon week-end bouclée dans mes quartiers.

Anthony avait fini de ronchonner sur mon comportement du vendredi et il m'avait escortée jusqu'à College Avenue où se trouvaient les bureaux de l'entreprise familiale.

Pour me faire pardonner, je m'étais éclipsée jusqu'au café qui se trouvait plus bas dans la rue pour récupérer deux gobelets de café, un pour moi, un pour Anthony, et un gros donut au sucre pour lui.

Je poussai la porte du poste de surveillance de l'immeuble de bureaux à l'aide de mon coude car mes mains étaient pleines et lui adressai un grand sourire.

– Surprise ! m'exclamai-je.

– Où est-ce que tu as trouvé tout ça ? me demanda-t-il en me débarrassant de mon petit déjeuner improvisé.

– Ne pose pas de questions si tu ne veux pas connaître les réponses, me contentai-je de répondre en attrapant mon gobelet de café.

– Bon sang Victoria, tu es encore sortie sans m'avertir ! me rabroua-t-il.

Je levai les yeux au ciel et avalai une longue rasade de café noir et chaud.

– Oh je t'en prie, ton collègue ne devait pas être loin derrière moi. Toujours pas décidé à me donner son nom ? tentai-je en minaudant légèrement.

– Je t'ai dit non. Merci pour le donut et le café, mais tu dois filer maintenant, tu n'as rien à faire ici.

Je ricanai par-dessus mon gobelet fumant.

– Cette entreprise porte mon nom, ou du moins le nom de mon père si on veut jouer sur les mots. Alors je vais plus ou moins où je veux.

Je lui adressai un clin d'œil provocateur avant de quitter le poste de sécurité en le laissant fulminer derrière moi.

Le lendemain, je décidai de me racheter et de cesser de tourmenter Anthony, alors je l'avertis de tous mes déplacements hors du bâtiment, ce qui lui permit de me suivre. J'insistai pour l'inviter à déjeuner et il accepta, après de longues négociations, à la condition de choisir l'endroit qui lui paraissait le plus sécurisé.

De retour au boulot, je me plongeai dans les bilans comptables qui s'étaient retrouvés sur mon bureau pour une ultime vérification. Mon travail consistait essentiellement à contrôler les notes de frais remises par les membres du personnel.

En temps normal, cette simple vérification mathématique ne me prenait qu'une demi-journée. Nous avions tout de même beaucoup d'employés. Mais en fin de journée, je remarquai une petite anomalie sur l'une des factures présentées par un commercial.

J'aurais facilement pu passer à côté si la date n'avait pas accroché mon regard. Le 4 juillet. C'était probablement une erreur, l'hôtel qui avait émis cette facture pour une seule nuit le 4 juillet dernier avait dû se tromper. Absolument aucun de nos employés ne travaillait le jour de la fête nationale, c'était un principe que mon grand-père avait mis en place des décennies auparavant.

Je ressortis le feuillet contenant toutes les notes de frais et factures transmises par cet employé et les étudiai une à une. J'en mis quatre autres de côté, dont les dates me semblaient étonnantes. En comparant avec le planning des présences j'avais remarqué que le fameux commercial, un certain Gareth Reed, avait fourni des factures datées pendant ses congés.

Cinq anomalies dans les dates... Ce n'était plus vraiment une erreur ou une coïncidence. Je m'apprêtai à pousser plus loin mes investigations quand on frappa à la porte de mon bureau.

Brand New Dawn - WilderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant