Tyler

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Ma sœur Jenna me parle de sa meilleure amie. Encore une fois ! Celle-ci est revenue à Winnipeg. Elle était partie à Ottawa à cause d'un garçon, mais depuis presque un an qu'elle s'est séparé de lui, elle a décidé de revenir. Là où se trouve sa famille et ses amies. En plus c'est la nouvelle institutrice de son fils, mon neveu Christopher. Il a six ans. Elle me tanne avec elle. Elle voudrait que je lui présente des garçons lorsque l'on fera des soirées tous ensemble. Comme si que son amie ne pouvait pas s'en trouver un toute seule. Bon d'accord, à l'époque, elle n'était pas de toute beauté, mais si elle a déjà réussi à en trouver un, elle pourra en retrouver un autre. Elle a dû changer en huit ans. Elle traînait avec ma sœur lorsque je suis parti. J'avais été choisi pour une équipe de Montréal dans laquelle j'ai joué pendant quatre ans. Quand je suis revenu, elle était déjà partie. Le seul souvenir que j'ai d'elle, c'est d'un petit boudin qui s'habillait comme un sac. Certes, elle avait une bonne poitrine, mais cela ne suffisait pas. Elle avait d'affreuses lunettes et ne parlait pas. D'ailleurs, je me demande comment était son mec quand je repense à son image.

Jenna sentant sans doute à quoi je pense, me dis qu'elle a énormément changé. Que c'est devenue une très belle femme. D'accord, elle n'est toujours pas très féminine en dehors du travail, mais son style correspond à son caractère. Peter, mon beau-frère, me regarde et rigole lorsque je lève les yeux au ciel. Jenna nous frappe le bras ce qui nous fait encore plus rire. Leurs deux enfants étant couchés, elle nous fait signe de faire moins de bruit. Elle sait que vendredi soir, j'ai un match alors, elle propose un barbecue samedi soir et elle veut que je ramène des garçons. Vu qu'il y aura d'autres filles célibataires qu'elle désire me présenter.

- Non pas ça ! Dis-je.

De quoi ?

- Arrête de vouloir à tout pris me caser.

- Il faut bien que quelqu'un s'en occupe puisque tu ne fais rien.

- J'en vois des filles.

- Oui. Des sans cervelles qui ne veulent qu'une seule chose.

- Est-ce que tu m'entends me plaindre ? Dis-je en rigolant.

Tu as vingt-huit ans Tyler. Il est temps de te trouver une gentille fille avec qui tu pourrais faire ta vie et donner à ta sœur adorée des neveux et des nièces.

- Holà ! Ne t'enflamme pas sœurette. Tout ce que j'ai besoin, c'est d'une femme bien dans sa tête et qui a une profession qu'on respecte pour dégager une fan furie qui me saoule. Et aussi pour que les journaux me lâchent avec tous leurs articles sur ma vie privée. Pour le grand amour, je ne suis pas encore prêt.

Elle me tire la langue et rigole. Elle aime bien me taquiner, mais je sais qu'elle me comprend. Du coup, elle me relance avec sa bonne copine qui pourrait jouer le rôle. D'accord, elle me dit qu'elle est un peu timide, mais qu'elle devrait correspondre au rôle. À nouveau, je lève les yeux au ciel et Peter éclate de rire.

La semaine passe ainsi que les entraînements. Je propose à John, Steve et David de venir au barbecue de ma sœur en leur disant qu'il y aura des nanas. Ils acceptent aussitôt. Cela ne m'étonne pas. Ensuite, je dis à Tom, mon meilleur ami et équipier, que nous les attendons lui aussi et Olivia. Olivia est sa petite amie depuis presque deux ans. Lorsque je lui ai raconté les manipulations de Jenna, il accepte rapidement. Il veut me voir dans des situations embarrassantes.

Nous sommes vendredi soir. La tension bat son plein dans la patinoire Wayne Fleming Arena. Lorsque mon équipe The Panthers entrent sur la glace, on entend des pieds tapés sur le sol. Ce qui donne des vibrations et de la tension entre supporteurs. Beaucoup de cris nous parviennent. L'autre équipe entre à son tour. Des brouhahas retentissent dans les gradins. J'adore ce moment avant l'action. Cela fait monter mon adrénaline. Le premier coup d'envoi est lancé. Nous patinons comme à notre habitude pendant les matchs et nous marquons le premier but. Tout en reprenant nos places, j'essaie de trouver Jenna qui m'a dit qu'elle viendrait. Elle est ma plus grande fan. Je ne la vois toujours pas lorsque le deuxième coup est lancé. Le match suit son court et à chaque fois que je peux, je jette un œil dans les gradins. Tout à coup, je suis propulsé contre la balustrade. Deux autres joueurs me tombent dessus. Mais en tant que joueur de hockey, on a l'habitude de ce genre de coups. C'est pour cela qu'on a un bon équipement de protection.

Hockey à WinnipegOù les histoires vivent. Découvrez maintenant