Hockey à Winnipeg

Tyler

Lorsque je regarde les photos de Charlie et moi, mon cœur bat à plein régime. Elle m'a rendu mon baiser d'une telle façon. Si je ne m'étais pas retenu contre le mur, je crois que je l'aurais encore plus approfondi. Ses lèvres fines, chaudes et douces savent vous faire craquer. Et le pire, c'est que j'ai cru que ça lui a plu. Elle a beau avoir dit que jamais, je ne rentrerais dans son appartement, j'ai pourtant hâte de voir son intérieur. On dit souvent que l'intérieur d'une maison reflète la personnalité des gens. Mais c'est ce commentaire qui me chagrine. Qui est ce SVEN.ATRT ? Pourquoi se permet-il de dire ce genre de chose sur elle ? Est-ce qu'il la connaît ? Et pourquoi croit-il qu'elle lui reviendra de gré ou de force ? Il n'a pas dit ce dernier mot, mais tout le monde comprend la phrase. Si elle l'a vu, elle doit avoir une réponse à me donner. Je sais déjà que Jenna va lui en parlé. Peut-être qu'elle arrivera à la faire parler. Elle m'a dit qu'elle l'avait invité ce soir pour prendre un verre, alors en tant que faux fiancé, je vais l'y retrouver.

Mon entraînement à durer un peu plus que prévu et du coup, j'arrive plus tard chez Jenna et Peter. Mais, ils m'ont quand même attendu pour prendre un verre avec eux avant de passer à table. Lorsque j'ai franchi la porte, j'ai regardé Charlène. Elle n'avait pas son sourire. Mais là, il y avait un truc qui la travaillait. Je regarde Jenna qui me fait non de la tête. Je la regarde essayer de la faire sourire pendant que je me dirige vers Peter qui fait manger les enfants. Le repas passe par des moments de silence. Charlène s'excuse de ne pas être d'humeur festive. Elle dit ça en regardant Jenna. À mon tour, je regarde ma sœur qui me fait un petit sourire en coin. Mais, je sais que de voir son amie comme ça, l'intrigue et la blesse en même temps. Je me lève et me dirige dans la cuisine. Une fois à l'intérieur, j'appelle Jenna en prétextant ne pas trouver le tir bouchon. Lorsqu'elle me rejoint, je commence à lui poser des questions tout en restant discret. Je ne voudrais pas que Charlène nous entende.

- Qu'est-ce qu'elle a ?

- Je ne sais pas. Elle n'a pas voulu m'en parler. Mais quand je lui ai fait une remarque sur un commentaire, elle est partie en courant pour se cacher des enfants. Elle était en train de faire une crise d'angoisse et sérieusement, elle m'a fait peur. J'ai cru que j'allais devoir appeler une ambulance.

- À ce point ?

- Oui.

- Et c'était quoi ce commentaire ?

- Tu ne l'as pas vu ?

- J'en ai vu un qui m'a déplu et je pense que c'est de lui que l'on parle.

- SVEN.ATRT. Dit-on en duo.

- C'est qui ce SVEN ?

- Je n'en sais rien. Elle ne m'a rien dit et je ne veux pas la brusquer. Avec ce qui lui est arrivé tout à l'heure rien qu'en entendant son pseudo donc, je n'imagine pas ce qui pourrait lui arriver si jamais je la forçais à m'en parler.

- Mais tu lui as quand même dit qu'elle pouvait te parler ?

- Bien sûr. Qu'est-ce que tu crois. C'est ma meilleure amie et je n'aime pas la voir comme ça.

- OK. Et pour ce soir ?

- Quoi pour ce soir ?

- On ne peut pas la laisser seule.

- J'aimerais bien la garder ici, mais demain matin, on part de bonne heure pour aller voir les parents de Peter. Pourquoi ne l'invites-tu pas chez toi ?

- T'es folle.

- Quoi ? C'est ta fiancée oui ou non ? Dit-elle en souriant et en s'amusant à remonter ses sourcils. Dis-lui que ce serait bien qu'on vous voit aller chez l'un où chez l'autre pour la nuit. Pour que les paparazzis fassent leur boulot et prouvent que vous êtes en couples. Je n'ai pas vu de fiancés qui dormaient chacun chez soi.