Tyler

171 5 0
                                    

La communication a été interrompue, mais il me semble qu'elle a prononcé le prénom de Steven. Mon cœur s'emballe pendant que j'essaie de l'appeler et qu'elle ne répond pas.

Une demi-heure après, nous arrivons au Bayview à Alma. Nous demandons le chalet ou loge Charlène. Celle-ci nous l'indique, mais nous dit aussi qu'elle a prévenu la police, car elle a entendu des coups de feu. Peter et moi, nous nous regardons. Tous deux, nous savons ce qui a dû se passer. Je l'ai, bien entendu dire le nom de Steven. Cela doit dire qu'il l'a retrouvé et qu'il lui a tiré dessus. Qu'est-ce qui nous attend dans ce chalet ?

Peter part en courant, pendant que j'essaie d'aller le plus vite possible avec mes béquilles. Lorsque je parviens à le rejoindre, il ressort déjà du chalet et me signale que personnes n'est dedans. Je regarde autour de moi et découvre des taches de sang au sol. Peter et moi les suivons. J'essaie de faire vite, mais avec ma jambe ça m'est difficile alors, je dis à Peter d'avancer sans moi. Que je le rejoins le plus rapidement possible. Il ne faut pas laisser Charlène seule avec ce type.

Il court en suivant les traces de sang. J'accélère la cadence. Il faut qu'on la retrouve rapidement. Je suis les mêmes traces et j'aperçois au loin, Peter se pencher sur deux corps. Mon sang ne fait qu'un tour, je lâche mes béquilles et me précipite vers elle. La douleur de ma jambe est moins forte que celle de mon cœur. J'espère qu'elle est encore en vie.

Je m'agenouille à ses côtés lorsque Peter me dit qu'elle est encore en vie, mais qu'elle risque l'hypothermie si on ne la réchauffe pas. Sans perdre une minute, je la prends dans mes bras pour essayer de la réchauffer. Elle est couverte d'ecchymoses et son bras pisse le sang. Les secours doivent arriver très vite. Peter me dit aussi que Steven respire. Mais sur le moment, je m'en contre fou. Je ne vais pas le plaindre après tout ce qu'il a fait subir à Charlène.

Soudain, je vois Peter se lever et faire signe au secours. Charlène ne s'est toujours pas réveillée. Il l'installe sur un brancard et ausculte son bras ainsi que ses ecchymoses pendant que d'autres auscultent Steven. Elle ne l'a pas raté et j'en suis heureux. Mais pour l'instant, je suis très inquiet pour elle. Un secouriste vient m'aider à me relever pendant que Peter me ramène mes béquilles. Nous les suivons jusqu'aux ambulances dans laquelle ils sont chargés.

Avec Peter, nous montons dans sa voiture et les suivons jusqu'à l'hôpital le plus proche. Ils emmènent les deux corps inertes dans des pièces séparées. Peter en profite pour appeler la police pour qu'ils viennent s'occuper de Steven lorsqu'il sera réveillé. Il a de la chance d'être encore en vie. Si cela avait été moi, je ne sais pas s'il le serait encore.

Pendant que les médecins s'occupent de Charlène, Peter appelle Jenna pour lui dire ce qu'il en est et que du coup, on ne sera pas de retour avant quelques jours. Jenna est très inquiète et me rappelle aussitôt, car Peter prévient aussi son employeur et du fait qu'il est en même temps sur son affaire de harcèlement qui est devenue une agression par arme à feu et à arme blanche.

Après plusieurs heures d'attente, on nous signale que Charlène va être amenée dans une chambre. Je deviens très impatient. Cela fait très longtemps que l'on ne sait vu et j'aurais préféré la voir dans d'autre situation. Moi qui voulais la faire revenir à la maison, je crois qu'après ce qu'il s'est passé, Steven ne ressortira pas et du coup, Charlène pourra rentrer.

Lorsqu'on nous invite à la rejoindre, je m'assois sur un fauteuil à côté d'elle. Elle passe la nuit à dormir et à faire des cauchemars. Je me doute de ce à quoi elle rêve et qu'il lui faudra du temps pour surmonter tout ça. Peu importe comment elle réagira, je serai là pour elle.

Peter trouve un hôtel pour la nuit et me demande de l'y accompagner, mais il est hors de question de la laisser. Je veux qu'elle sache que je suis là et je veux être là à son réveil. Lorsque celui-ci arrive au petit matin, elle entrouvre difficilement les yeux qui se remplissent de larmes en me voyant.

- Ne pleure pas ma puce. C'est fini. Tout est fini. Je suis là, maintenant.

- Est-ce qu'il est......

- Non, il est encore en vie, mais d'après la police s'en est finie pour lui. Il ne sortira plus jamais. Tu t'es battue comme une lionne. Je suis si fière de toi. Je suis désolé de ne pas être arrivé à temps.

- Non...... Tu n'y es pour rien. C'est moi qui suis parti pour vous mettre à l'abri. Mais je n'aurais pas cru qu'il m'aurait retrouvé aussi facilement. Comment a-t-il fait ?

- Je ne sais pas mon bébé. On le saura bien assez tôt. Pour l'instant, je vais m'occuper de toi. Je vais tellement être au petit soin pour toi que tu en auras marre.

- Jamais...... Jamais, tu m'entends.

- C'est une promesse ?

- C'en est une. Je suis désolée d'être parti. Je pensais bien faire. Dit-elle en pleurant avec de gros sanglots.

Hey...... Chut mon cœur. Calme-toi. Tout va bien se passer maintenant. On s'est retrouvé, c'est le principal.

- Je t'aime mon bébé.

- J'aime quand tu m'appelles comme ça. Ne t'arrête jamais.

Je me penche sur elle et l'embrasse là où elle n'est pas marquée par les coups que lui a mis ce tordu. Elle pleure encore. Je lui serre la main et l'apporte à ma bouche pour l'embrasser. Après quelques minutes à parler, elle finit par s'endormir les yeux humides. Que c'est bon de la retrouver en vie. J'appelle Peter et Jenna pour leur dire qu'elle s'est réveillée et qu'elle allait à peu près bien avant qu'elle ne s'endorme à nouveau.

Dans l'après-midi, elle se réveille et le médecin vient l'examiner. Après plusieurs examens, tous reviennent impeccable. D'accord, elle est amochée, mais tout le reste est bon. Elle va pouvoir sortir d'ici demain. Du coup avec Peter, on décide d'aller récupérer ses affaires dans son chalet.

Lorsqu'on y arrive, on découvre la chambre sens dessus dessous. À voir les dégâts, ils se sont bien battus. Elle s'est bien défendue. Avec l'accord de la police, nous reprenons toutes ses affaires et les mettons dans la voiture. Le lendemain, nous reprenons la route vers Winnipeg. Nous lui avons installé des oreillers et une couette à l'arrière pour qu'elle continue de se reposer un peu. Le médecin lui a prescrit beaucoup de repos alors, je tiens à ce qu'elle le fasse.

Une fois à la maison, je l'aide à aller s'allonger. Elle s'endort rapidement. Jenna arrive très peu de temps après. Nous nous installons dans le canapé pour prendre le café et parler de l'état de Charlie. Mais lorsque je vois Jenna se mettre les mains autour de sa bouche, je sais qu'elle voit Charlie arriver derrière moi et qu'elle est sous le choc des blessures qu'elle a. Je me lève pour l'amener à nous. Elle sourit, mais je sais ce qu'il se cache derrière. Elle est détruite un peu plus et c'est sur ça que nous devrons travailler. Elle s'est défendue comme une lionne et ça, elle doit en tenir compte.

Tout en faisant attention, elle se colle contre moi. Je l'enserre pour ne pas la quitter. Nous continuons de discuter lorsqu'on s'aperçoit qu'elle s'est à nouveau endormie. Ne voulant pas la réveiller, je la garde tout contre moi. C'est peut-être de ça qu'elle a besoin. De me sentir auprès d'elle. Elle a l'air plus apaisée dans son sommeil. Voyant cela, Jenna et Peter nous laissent aller nous coucher. Ils nous disent qu'ils reviendront demain après-midi. Je porte Charlie jusqu'à notre lit. Elle se réveille légèrement. En même temps, vu que je boite, ce serait difficile de ne pas le sentir. Une fois déposé dans notre lit, je me déshabille pour l'y rejoindre. À peine suis-je installé, qu'elle se blottit contre moi tout en plaçant son bras blessé au-dessus de mon torse pour le caler. À ce moment-là, je sais qu'elle en a plus que besoin. Elle me serre fort et je le lui rends. Je veux qu'elle dorme le mieux qu'elle peut. Elle s'endort très vite. Je la regarde encore un long moment. Cela faisait tellement longtemps que je l'avais tenu dans mes bras. J'ai l'impression de rêver, mais elle est bien là. Puis, à mon tour, je tombe dans le sommeil tout en la gardant serré contre moi.

Hockey à WinnipegOù les histoires vivent. Découvrez maintenant