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" - Stella ! Viens !
- J'arrive j'arrive.
- Il était temps. Je t'appelle depuis une dizaine de minutes. J'ai fais des cookies.
- Ceux aux m&m ?!
- Bien sûr.
- Ils sont où ?
- Sur la table.
- Mais il n'y a rien sur la table.
- J'en étais sûre. Il a tout mangé. Tu aurais dû arriver plus vite.
- Il n'y en a plus du tout ?
- Nan désolée ma chérie... Tu sais comment il est.
- Je vais le tuer. Il est parti où ?
- A la push. Si tu cours vite, tu pourras le rattraper ! "

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Le lendemain matin, j'ouvre les yeux en douceur et observe chaque endroit de ma chambre. Les lumières sont encore allumées et ma fenêtre est imbibée d'eau. Il pleut aujourd'hui. Je compte donc passer une journée à la maison, détendue et au chaud. Cela me ravie. De plus mes devoirs sont déjà tous terminés je vais pouvoir profiter entièrement de mon week-end en lisant. Ensuite, je me redresse et m'étire. Je n'ai pas réellement faim alors je ne descends pas à la cuisine. Je vais également rester en pyjama car je n'ai aucune raison de m'habiller et sincèrement c'est bien plus comfortable. J'attrape mon téléphone et regarde si j'ai reçu un message. Effectivement, il y en a un de ma mère. Elle demandait de mes nouvelles. Je lui ai répondu que tout allait pour le mieux, que je me sentais très bien et que je me plaisais énormément ici. Je lui ai aussi parlé de ma sortie de la veille et que cela m'avait plu. Elle a répondu qu'elle était heureuse pour moi et que cela était une bonne chose. Elle a aussi ajouté que je lui manquait beaucoup, ainsi que Bella, que c'était vide sans nous à la maison et qu'elle espérait qu'on viendrait bientôt la voir. Son message me fait chaud au cœur. Cela m'attendrît et je me sens désolée de savoir qu'elle se sent seule. Elle me fait de la peine et une once de culpabilité m'envahit. Je ressens un pincement à la poitrine. Il est parfois très dur de devoir choisir entre ces deux parents. Je trouve cela horrible. Mais mon père avait vécu plus de dix ans sans vivre à nos côtés. Il faut quelques fois savoir faire des compromis. Il était 8h56 et cela fait au moins 30 minutes que je suis sur mon téléphone. Alors je l'éteins et descends dire bonjour à mon père et à ma sœur. Lorsque je me trouve dans le couloir, je vois la porte de Bella encore fermé. Habituellement elle est toujours ouverte quand elle n'y est pas. Elle dort sûrement encore. Après ce petit constat, sans grand intérêt, je prends les escaliers et me dirige dans la cuisine. Je n'y retrouve personne alors je me rends au le salon. Mon père y est seule, entrain de préparer des sacs sur la table à manger. Je suis perplexe et ne comprends pas ce qu'il fait.

- Bonjour. je dis d'une voix timide.
- Stella, ça va ? il me sourit.
- Oui. Qu'est-ce que tu fais ?
- Je prépare mes affaires de pêche. Je dois aller pêcher tout à l'heure avec ce vieux Billy.
- Oh. Et Bella, elle est où ?
- Chez les Cullen.

A la réponse de mon père, je lève les yeux au ciel. Elle est culottée. Elle ose me faire la morale sur le faite que je passe trop de temps avec Jacob alors qu'elle vit plus chez les Cullen qu'ici. C'est l'hôpital qui ce fou de la charité. Mon visage paraît tout de suite un peu plus fermé. Mais je tente de le détendre à nouveau afin de continuer au mieux ma discussion avec Charlie. Il n'y est pour rien après tout.

- Amuse toi bien alors. je prononce gentiment.
- Merci et toi, tu vas faire quoi ?
- Je vais lire je pense.
- D'accord, sors si tu en as envie. Ou invite quelqu'un ici si tu veux, je t'en donne l'autorisation. Comme Jacob par exemple. il me taquine.
- Je ne crois pas, il est sûrement occupé mais je verrai.
- Bon je vais y aller Stella. Je rentre en fin d'après-midi.

J'acquiesce et le regarde passer la porte d'entrée. Dans l'entrebâillement, je constate que le vent est fort ainsi que la pluie. Ne comptez pas sur moi pour sortir de cette maison aujourd'hui. Je vais plutôt rester à l'abri comme il était prévu. Je remonte dans ma chambre et m'assoie par terre, en face de ma bibliothèque. J'examine chaque titre devant moi et réfléchi à ce que je pourrai prendre. Sincèrement il n'y a rien qui me donne envie. Je me relirai, avec plaisir, 16 Lunes. Mais malheureusement, je l'ai prêté à Jacob, je ne peux donc pas le lire. Je suis donc bien embêtée. Je n'ai rien d'autre à faire appart cela. Il faut donc que je me décide. Ni une ni deux, j'empoigne subitement 17 Lunes et m'allonge au sol. Je sais que mon choix n'est pas très original ni changeant mais ce n'est pas important. Lire cette histoire me fait plaisir et m'envoûte. C'est le principal. Je l'ouvre et m'enfonce dans le scénario jusqu'à disparaître totalement. Je ne réfléchis absolument plus dans ce genre de situation. Tout ce qui se trouve autour de moi s'évapore et je suis transportée ailleurs. Dans un autre univers. A l'autre bout du monde, un monde qui n'existe pas. Un monde qui est vivant seulement à l'intérieur de mon esprit. Cette sensation est divine et exceptionnelle. De simples mots peuvent envoûter à ce point. Au point de vous emporter avec eux. Tellement que vous en oubliez le reste. Dans ce genre de moment plus rien ne compte. Les problèmes paraissent inexistants et la vie devient magique et sublime. Pendant ce moment de rêverie, j'avais posé mon livre au sol et mes bras étaient tous les deux grands ouverts. Je fixe le plafond, sans grand intérêt, et plonge mon regard dans le vide. Puis quelque chose me frappe subitement. Un détail que j'avais laissé passer bêtement à mon réveil. Je me redresse rapidement et tente d'analyser cela de nouveau. Mon rêve m'avait donné un indice. Hier soir, pour la première fois, j'avais enfin reçu un signe de son identité. Il était à la push. Voilà ce que cette femme m'avait dit. En prenant un pas de course, je pourrais éventuellement le rattraper. Ce qui signifiait que je me trouvais là bas également et qu'il devait sûrement y loger. Ce garçon habitait donc à la réserve et non en ville. Ce qui m'aiderait fortement à sa recherche. Ce qui veut dire que je peux enlever une grande majorité de la population. De plus Jacob doit connaître une grande partie des garçons de notre âge qui y résident ! Sans plus attendre je me lève pour de bon, abandonnant ma lecture sur la moquette. J'empoigne mes converses noirs et les enfilent sans même prendre le temps de les lacés. Ma tenue étant composée d'un jogging gris fluide et d'un haut à longues manches, rayé, bleu, je juge que cela est convenable en prenant compte de la situation. Je me rue en bas et passe la porte d'entrée tel un ouragan. Je prends soin de la refermer à clé et rentre dans la camionnette orange. Mes vêtements sont légèrement humides mais sécheront rapidement je le pense. Je démarre le moteur, attrape le levier de vitesse et enclenche la marche arrière. Je regarde furtivement dans le rétroviseur afin de vérifier que la route est bien déserte et appuie sur la pédale. Une fois sur la route, je roule assez vite, sans tomber dans les extrêmes. Je me sens pressée et surexcitée. La joie qui s'empare de moi, à chaque réalisation, ne veut s'en aller. Ce qui ne me dérange pas.

***

Lorsque je me trouve pour de bon devant la maison de mon ami, je saute or du véhicule et toque directement à la moustiquaire. Suite à cela, aucun bruit ne se fait entendre. J'espère qu'il est chez lui. Puis de nouveau, je répète le mouvement. Toujours rien. La curiosité s'empare de moi. Alors je jette un regard à la poignée, ce qui d'ailleurs ne dure que quelques secondes car je l'enclenche. Elle s'ouvre et je fais de même pour la porte. Toutes les deux n'étaient pas verrouillées. Il doit sûrement être là. Au moment de pénétrer dans la maison, j'arrive sur la cuisine et il me faut traverser une arche afin d'être dans le salon. L'habitat est petit mais très chaleureux. L'ambiance qu'il dégage est familiale et rassurante. Cependant je ne sais pas où pourrait ce trouver la chambre de Jacob. Je ne suis encore jamais venue. Je pose mes yeux sur toutes les portes qui se trouvent dans la pièce de vie. Je réfléchis un instant, ce qui ne fut pas lent, et me dirige sur l'une d'elle, qui m'inspire davantage confiance. Je reste debout devant celle-ci à me demander si je fais bien. Je prends une grande inspiration et l'entrouvre. Je ne vois pas exactement ce qui s'y trouve alors j'agrandis l'espace. J'ai vu sur une petite pièce, plus grande en longueur qu'en largeur. La couleur des murs est neutre. Il y a des objets qui traînent sur le carrelage ainsi que mon livre posé soigneusement sur une petite table basse. Un lit une place est installé sous la fenêtre. Dans celui-ci, Jacob est allongé et dort comme un bébé. Un de ses bras pend dans le vide et l'autre cale sa tête. Ni une ni deux, j'accoure au pied du meuble, me mets à genoux et le secoue de toutes mes forces.

- JACOOOB ! JACOBB ! Réveil toi. Je m'écris d'une manière enfantine.

Je le vois commencé à bouger et à ouvrir les yeux. Je ne relâche donc pas mon emprise et continue mon geste.

- ALLEERR ! DEBOUT.

Il se racle la gorge et prend une inspiration. Lorsque qu'il comprend enfin que c'est moi, son visage affiche une expression de désespoir et de fatigue.

- Mais Stella, tu es folle. dit-il d'une voix endormie. Pourquoi tu me réveille comme ça ?
- Eh ! Je suis pas folle. je me défends. Je suis juste heureuse.
- Qu'est-ce que t'as ? il se redresse.
- J'ai un indice Jacob ! J'ai un indice ! je m'écris.
- Un indice ? il fronce les sourcils perplexe.
- Olala t'as vraiment la tête dans le cul ce matin hein. Un indice sur le garçon que je cherche andouille.
- L'andouille vient de se faire réveiller par une folle de service. Alors t'es gentille, laisse moi le temps d'activer mon cerveau.

Je le claque à l'épaule suite à sa phrase, ce qui lui lâche un sourire en coin.

- Il faut que je mange. Tu viens.
- Ok ok. Mais après tu m'écoute.
- Oui Stellaaa. il sourit.

Moonlight - Jacob Black Où les histoires vivent. Découvrez maintenant