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Ce soir, lorsque je suis rentrée chez moi, Bella m'attendait de pieds fermes dans le salon. Son visage paraissait agacé et apeuré. Je ne l'avais encore jamais vu comme ça. Enfin, vis-à-vis de moi. Mon père, lui, était sous la douche. On pouvait entendre l'eau couler d'en bas. Quand je me suis approchée de ma sœur, elle s'est redressée brusquement et s'est précipitée sur moi.

- Ne me dis pas que tu étais encore là bas !
- Quoi ? dis-je perplexe.
- Stella, est-ce que tu étais à la réserve ?
- Heu oui.
Je l'entends lâcher un souffle d'exaspération.
- Je t'avais pourtant dit de ne plus y retourner !
- Tu ne l'as pas dit concrètement. Et puis ça ne te regarde même pas.
- Et s'il t'arrive quelque chose ça ne me regardera pas peut-être !
- Mais tu veux qu'il m'arrive quoi ?
- Oh je ne sais pas. Peut-être un front ouvert dégoulinant de sang !
- Oh mais arrête avec ça. Ce n'était qu'un accident.
- Tu trouves ? Tu pars comme une voleuse, sans prévenir personne. Tu les connais à peine Stella !
- Parce que tu les connais toi peut-être ? je hausse le ton.
- Plus que toi en tous cas ! elle s'écrit.
Après qu'elle aie prononcée cette phrase, les pas de mon père se faisaient entendre dans les escaliers. On aurait dit qu'il se précipitait dans notre direction.
- Mais arrête de me parler comme si tu étais ma mère. C'est insupportable.
- J'essaye juste de te protéger !
- Me protéger de quoi ?
- Ces gens ne sont pas...
- Qu'est-ce qu'il vous arrive toutes les deux ? l'interrompt mon père.
- Termine ta phrase Bella. Vas-y, je t'en prie. je fronce les sourcils.
- Ça suffit. Je vous ai posé une question. prononce Charlie en mettant ses mains sur ses hanches.
- Bella se prend pour maman. je réponds, énervée, alors qu'elle soufflait.
- Stella est encore sortie sans prévenir.
- Je lui en avais donné l'autorisation Bella. Et puis toi aussi tu n'étais pas à la maison aujourd'hui, non ?
- Oui mais...
- Elle trouve que "ces gens sont dangereux". je l'imite sans lui laisser le temps de finir.
- Je n'ai pas dit ça !
- Mais c'est ce que tu allais dire !
- Mais vous allez arrêter ! Bella, je t'interdis de dire ce genre de chose à ta sœur. Mon dieu mais laisse la se faire des amis. Si je ne t'avais pas laissé fréquenter les Cullen tu ne serais pas heureuse. Je me trompe ? Alors laisse Stella choisir avec qui elle veut traîner. Vous n'avez pas le même style de personne. Chacune ses fréquentations.
- Tu prends sa défense !
- Cela n'a rien à voir Bella. Je voudrai juste qu'elle se sente bien aussi. Tout comme toi à ton arrivée.
- Quand tu comprendras, ne viens pas me voir. m'adresse t-elle avant de monter dans sa chambre.

A mon tour, je me suis ruée en haut. Au moment de passer la porte, je pouvais constater que me chambre était exactement comme je l'avais laissé un peu plus tôt dans la journée. Les guirlandes allumées, le livre ouvert au sol et mon lit défait. J'aimais cette ambiance et subitement la boulle qui s'était formée dans ma poitrine, il y a quelques minutes, disparu. Il faisait frais dans la pièce et j'aimais ça. Je refermais la porte et me dirigeais vers la fenêtre à côté de ma table de nuit. Le ciel était intensément noir, il était parsemé de points blancs scintillants et la lune était coupée en deux. Cela ne l'empêchait pas de briller et d'éclairer la forêt qui s'étendait derrière la maison. Je me détournais de cette vision et me laissais tomber sur le lit. Suite à ce choque, l'un de mes coussins rebondit et tomba par terre. Je fixais le plafond. La maison était des plus silencieuse. Mon esprit divaguait entre ma journée et ma dispute avec Bella. J'étais heureuse de savoir que je me rapprochais doucement de l'identité du garçon mais je sentais que la situation clochait. Tout se que disait Bella m'intriguais mais je n'en comprenais pas le sens. Elle répète sans arrêt que je ne devrais pas les fréquenter mais pourquoi ? Pourquoi elle ne les apprécie pas ? Il y a forcément une raison. Que font-ils de mal pour ne pas être de bonnes personnes ? A l'écouter, Jacob cachait quelque chose. Cela aurait-il un rapport avec Sam ? Jacob lui même dit qu'ils sont bizarres. Mais bizarre ne signifie pas dangereux. Que veut-elle dire par là ? J'ai besoin de réponse. Je dois comprendre. Mais comment ? Je n'oserai pas demander à mon ami, je le sais. Ni à Bella, qui a l'air d'être informée sur le sujet. Peut-être que le temps me le dira. Pour l'instant je vais tenter d'oublier cela et de ne pas m'en soucier. Plus mon cerveau réfléchissait et plus je me fatiguais. Mes paupières devenaient lourdes et mes yeux me brûlaient. Mon corps s'engourdissait et petit à petit je ne prenais plus conscience de ce qui m'entourait. Jusqu'à m'endormir complètement.

Moonlight - Jacob Black Où les histoires vivent. Découvrez maintenant