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Il était actuellement 18h45 et je devais me trouver au cinéma à 19h30. Autant vous dire qu'il était plus que le moment de se préparer. Sincèrement, je n'avais pas réellement envie de m'y rendre. Sur le moment, le courage me manquait et je n'avais pas osé refuser l'invitation de Dean et maintenant je me retrouvais dans cette situation à contre cœur. Même si Jacob m'accompagnait, cela risquerait d'être tout de même ennuyeux à mourir. Heureusement que Beith s'est joint à nous. J'allai à la salle de bain et refermai le verrou de la porte derrière moi. Ce qui suscita un claquement à l'intérieur de celle-ci. J'attachai mes cheveux en un chignon mal fait - tellement que certaines mèches rebelles en sortaient - avant de laisser tomber mes vêtements au sol. Je montai dans la baignoire et ouvris le robinet d'eau chaude. Des gouttes commencèrent à m'éclaboussaient petit à petit jusqu'à ce qu'elles émergèrent totalement mon corps. La chaleur qui se répandait sur ma peau était plaisante et relaxante. Je me sentais détendue. Par cette fraîcheur d'automne, il n'y avait rien de mieux qu'une telle douche en fin de journée. Je vous assure que rien ne pouvait remplacer ce moment. Absolument rien ne pouvait y être semblable.

De retour dans ma chambre, je me suis assise sur mon lit en fixant mon placard. Je ne savais pas quoi mettre. Encore une fois. Cela faisait parti de mon quotidien. Pourtant, j'étais pire le matin avant d'aller au lycée. Je pouvais y passer 30 minutes sans n'avoir toujours rien choisi et par finir par prétexter que je n'avais jamais rien à me mettre. A Phœnix, je partais voir ma mère et me plaignais sans arrêt. Tellement qu'elle en devenait folle. Au moins sur ce point là, cela doit sûrement lui faire des vacances. Après un instant de réflexion, j'empoignai un jean boot-cut noir, un haut à longues manches marron. Ainsi que ma paire de converse noir, abîmée. Il serait peut-être temps que je m'en rachète mais pour le moment elles font encore l'affaire. Une fois habillée, j'attrapai mon téléphone afin de regarder l'heure. Il était 19h12. Il me restait encore un peu de temps. Puis une envie soudaine d'aller chercher Jacob, à la réserve, me prit. Je lui envoyai donc un message pour le prévenir de ma venue et sortis de ma chambre. En prenant soin de refermer la porte de celle-ci après mon passage. Bella se trouvait dans sa chambre. Si je faisais vite, elle n'aurait pas le temps de se rendre compte de mon départ. J'éviterai donc, comme cela, des questions de toutes sortes. En espérant qu'elle n'ait pas besoin de sa camionnette ce soir. Si cela est le cas, elle n'aura cas appeler Edward. Je suis sûre qu'il se fera un plaisir de venir avec sa plus belle voiture. Je m'apprêtais à prendre l'escalier alors que la porte de Bella s'ouvrît sur elle. Mission ratée...
- Tu sors ? me demanda t-elle avec une voix douce, accompagnée d'un léger sourire.
- Oui. Hum je vais au cinéma.
- Amuse toi bien.
J'allais continuer mon chemin mais elle me stoppa dans mon élan. Je pensais qu'elle me demanderait si je retrouverai Jacob mais elle n'en fit rien. Bien au contraire même.
- Stella...je suis désolée pour notre dispute samedi soir. Je voulais pas dire ça. C'était pas...
- C'est pas grave.
- A tout à l'heure. elle hocha la tête en guise de remerciement.

Une fois dehors, je constatai que les rues étaient entièrement décorées aux couleurs d'Halloween. Il y avait du orange, du blanc et du noir dans tous les recoins. Quelques fois des taches de violet ou de vert apparaissaient. Des citrouilles ornées les jardins. Les feuilles mortes recouvraient le sol et volaient ou vent au dessus de ma tête. Des enfants, déguisés en sorcière et en fantômes, couraient déjà à chaque maison en tenant des chaudrons à la recherche de bonbons. Ils poussaient des cris de joie en voyant qu'ils en avaient eu plus que ce qu'ils n'espéraient. En voyant tout cela, un sentiment de nostalgie se répandit en moi. Soudainement, une pensée me traversa l'esprit. A l'époque, lorsque que j'avais leur âge, j'aurais tout donné pour avoir une enfance telle que celle-ci. Bercée d'innocence et de rire. Accompagnée d'amis, avec lesquels j'aurais sûrement passé tous mes après-midi au parc, au pas de course pour de simples confiseries. Mes deux parents m'attendant dans notre maison, assis dans le canapé en rigolant. Ainsi que ma sœur avec qui je comparerai ma récolte à la sienne. Voilà ce dont la petite Stella de 9 ans rêvait. Elle rêvait d'une vie ordinaire, qui n'était pas hors du commun. Une vie qui n'était pas différente de celles des filles qu'elle fréquentait à l'école. Elle rêvait d'une famille unie et heureuse. Elle voulait juste être comme les autres, mais il s'avérait que le destin en avait choisi autrement. Je secouai la tête de gauche à droite pour éjecter ces pensées de ma tête. J'ouvris la portière du côté conducteur et montai dans le véhicule à la couleur semblable à celle des citrouilles en plastique déposées devant les portes. Je démarrai le moteur et me mis en route vers la maison de mon ami.

Sur le chemin en direction du cinéma, Jacob conduisait. Il avait insisté pour le faire. Ce qui nous avait d'ailleurs coûté cinq bonnes minutes. J'avais fini par céder en lui laissant la place. Je mettais tout de même vengée en lançant une liste de musiques que j'adorais, ce qui n'était pas vraiment son cas. J'avais même rajouté ma voix sur la mélodie, pour le plus grand plaisir de Jacob ! Bien évidemment cette phrase déborde d'ironie. On était arrivé à l'endroit du rendez-vous légèrement en retard. Dean nous attendait à l'entrée. Une fois à son niveau j'avais remarqué sa manière de dévisager Jacob. Cela m'avait mis mal alaise. Jacob ne semblait pas l'avoir aperçu. Soudainement, alors qu'une atmosphère pesante divaguait dans l'air, je sentis la vibration de mon téléphone dans ma poche arrière.
Beith

Vraiment désolée Stella,
j'ai la gastro je ne pourrai pas venir

- Oh! m'exclamais-je. Beith ne vient pas. Elle a attrapé la fameuse gastro. On est que trois.
- Super. me sourit Jacob.
- Ouais super. répéta Dean.
Après cela, nous avons pris nos tickets. Jacob est parti m'acheter des m&ms ainsi que des pops corns salé. Pendant que Dean n'avait pris qu'un simple coca. Ce dernier affichait une expression de mécontentement et d'agacement. Je tentai de ne pas y prêter une grande attention. Même si cela n'était pas facile étant donné qu'il passait son temps à regarder de travers mon ami. Nous nous sommes installés à nos sièges. Le mien était entre les deux garçons. J'aurais nettement préféré me retrouver aux côtés de Jacob et d'un inconnu mais le choix ne s'offrait pas à moi. Une fois le film commencé, je fus obnubilée par le scénario. L'action était à son comble et il n'y avait pas une minute qui se passait sans que je me pose des milliers de questions. Est-ce le policier principal le traite de l'histoire ? Ou peut-être que tout cela n'était qu'une coup monté ? Mais dans quel intérêt dans ce cas ? Et puis qui voudrait tuer un pauvre journaliste ? Mon cerveau était en ébullition. Tellement que j'en avais oublié Dean et Jacob. Je m'en rendu compte seulement une vingtaine de minutes plus tard. Je jetai premièrement un regard furtif à ma gauche, là où se trouvait Jacob. Il avait la bouche entre ouverte et élargie ainsi que son regard rivé sur le grand écran devant nous. Il avait l'air fasciné par le film. Au point qu'il ne remarqua pas le fait que je le regardai. Ma tête se tourna par le suite à droite, vers Dean. Son expression à lui était à l'opposé de celle du garçon aux cheveux longs. Son visage était crispé et ses lèvres étaient serrées. On aurait pu croire qu'elles étaient collées. Ses sourcils étaient froncés et ses yeux plissés, comme s'il ne voulait plus voir ce qu'il se passait mais s'efforçait tout de même de rester concentré. Il semblait gêné. Je détournai les yeux et dirigeai ma vision sur mes jambes. Mes bras étaient croisés sur mon ventre car tous les deux avaient posé leurs avant bras sur les accoudoirs de mon siège. Je n'avais donc plus de place. Leurs mains étaient posées à plats et étrangement ouvertes toutes les deux. Attendaient-ils quelque chose ? Je les regardai à tour de rôle en cherchant une explication. Alors que j'étais concentrée sur mes cuisses, tout en réfléchissant, la main de Dean se leva précipitamment et il couru vers la porte de sortie. Celle-ci qui claqua derrière lui. Moi et Jacob échangeâmes un regard interrogateur. Nous savions pas quoi faire ni pourquoi était-il parti aussi vite. Le film arrivait à sa fin alors nous sortîmes à notre tour. Je n'en étais pas ravie, tout comme Jacob, mais nous le fûmes tout de même.

Moonlight - Jacob Black Où les histoires vivent. Découvrez maintenant