Chapitre 16 : La douceur amère des larmes

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Wilhelm fut juste choqué de la violence avec laquelle cet homme traitait Simon. Au bout d'un moment, l'homme le repoussa mais, après un gros bruit, le prince ne voyait plus ce qu'il se passait. Cela ne fit que renforcer son inquiétude pour le brun.

Au bout d'une dizaine de minutes, il vit la poignée de la porte s'enclencher. Il alla se cacher derrière l'ascenseur par réflexe, mais quand il vit Simon sortir et s'appuyer contre la porte, il sortit de sa cachette, sous le choc.

Le sombre spectacle qui s'affichait à lui le fit presque pleurer et le rendit malade : l'externe avait la main en sang, traversée par un éclat de verre, tout comme son visage, ou plus précisément sa joue, qui était traversée d'une grosse coupure sanglante.
Ses lèvres toutes en sang encore étaient marquées d'une trace, une trace que Wilhelm ne connaissait que trop bien. L'anxiété lui faisait se mordre les lèvres à lui aussi.

Lorsque Simon ouvrit les yeux et vit le prince, un regard très effrayé passa une seconde sur son visage, mais la colère le remplaça immédiatement. Malgré tout, Wilhelm avait quand même eu le temps de l'entre-apercevoir. Il se détacha de la porte pour se rapprocher du blond qui ne fit rien pour l'éviter.

« Toi... » gronda Simon.

Wilhelm ne savait pas du tout quoi dire dans cette situation à part s'excuser platement. Il n'avais aucune excuse même. Le brun aurait très bien pu le dénoncer à la police : il l'avait suivit et en plus il y avait non-assistance à personne en danger.

« Qu'est ce que tu viens foutre ici ?! » cria le bouclé.
« Je suis désolé. Vraiment. Je... est-ce qu'on peut partir d'ici d'abord ? » s'excusa le prince, ayant peur que l'homme ne sorte de son appartement et ne les voie.
« T'as intérêt à m'expliquer correctement... »

Ils sortirent en vitesse du bâtiment et de mirent à marcher un peu plus loin jusqu'à un banc, mais Wilhelm passa d'abord à la pharmacie la plus proche pour acheter du désinfectant, des bandages et des pansements.
Ils allèrent donc ensuite au banc, qui était heureusement isolé par rapport au village.

« Tu veux que je t'aide ? À retirer...ça. » demanda-t-il doucement en montrant du doigt le bout de verre.
« Ce serait pas de refus ouais... »

Heureusement, il n'était pas encore planté trop loin dans sa chair et ils purent l'enlever plutôt facilement, même si Simon eut une douleur insupportable à la main sur le coup.
Wilhelm lui désinfecta un petit peu la blessure, puis banda le tout. Le brun se laissa faire, étonné du savoir-faire du prince dans ce domaine.

« Tu as l'air de t'y connaître. » lança Simon.

Un air sombre passa soudainement sans les yeux du blond ce qui intrigua l'externe, mais il ne dit rien.

« Oui, c'est le cas. » répondit-il simplement.

Un silence fut reparti, mais aucun des deux ne semblait vouloir le briser, jusqu'à ce que Simon ne se lance.

« Pourquoi tu étais là ? Il ne me semble pas que tu habite ici. À moins que, bien sûr, je n'ai un trou de mémoire... » fit-il en accentuant bien ces trois derniers mots.

Wilhelm était fixé : il lui en voulait toujours pour cette histoire et il le comprenait. Il ne releva pas et répondit :

« C'est une longue histoire qui ne va pas te plaire. Mais alors vraiment pas... »
« Même. Résume et assume. »

Le prince inspira grandement, il hésitait à lui expliquer la vérité. Mais, pour Simon, il décida de le faire quand même. Il le méritait. Et c'était tant pis s'il se faisait incendier.

« Après notre promesse de tout à l'heure, je ne suis pas vraiment parti. J'ai entendu ton téléphone sonner et j'ai vu ta tête, alors je suis resté. Après, pendant le cours, t'avais l'air super stressé et je me sentais mal de l'avoir remarqué et de ne rien faire. Alors...je t'ai suivi. Wouah, tu dois me trouver vachement bizarre... »
« Tu t'égarres Wilhelm. »
« Ouais, pardon. Je t'ai vu entrer dans le bâtiment et, après hésitation, je t'ai encore suivi. »
« J'avoue que c'est quand même bizarre. Mais bref, continue. »
« Après, je t'ai vu entrer dans l'appart' et, vu comme t'étais pas bien, j'avais peur. Vraiment peur. J'ai...j'ai regardé par le trou de la serrure et là je l'ai vu t'agripper et... »

Il n'eut pas le cœur à finir et détourna la tête de l'autre côté.

« Ah... »
« Voilà, tu sais tout. Je suis désolé mais...j'avais tellement peur et... »
« T'avais peur...pour moi ? »
« Bah oui, pour toi ! Je n'avais pas envie que tu meure ou je ne sais quoi moi ! » cria Wilhelm en serrant les dents.

Simon eut d'abord l'air surpris, puis il fondit en larmes sous le grand étonnement du prince. Ce dernier lui tapota maladroitement le dos sans savoir réellement quoi faire.

« Je suis désolé de n'avoir rien fait. J'aurais pu intervenir mais...je l'ai pas fait. Je suis vraiment un gros con... »
« Au moins, tu es là maintenant. C'est tout ce qui compte. » fit Simon en reniflant.

Wilhelm passa son bras autour des épaules du brun pour le rapprocher de lui. Il posa sa tête délicatement sur sa propre épaule, puis posa sa tête à lui sur la tête de l'externe.
Ils restèrent un moment comme ça, puis ils décidèrent d'un accord commun de rentrer à Hillerska, Simon pour qu'il prenne son bus et Wilhelm pour qu'il soit à l'heure pour le dîner.

* Fin du chapitre *

Merci d'avoir lu !

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C'est mon chapitre le plus long jusqu'à maintenant !!

Pas de prince pour moi, merciOù les histoires vivent. Découvrez maintenant